La Presse (Tunisie)

Dortmund, machine à remonter le score

Face aux Bavarois, le Borussia Dortmund a été mené au score à deux reprises. Avant de s’imposer finalement 3-2 grâce à un but venu d’un remplaçant. Un scénario fou !.

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19h17. Alors que l'arbitre Manuel Gräfe siffle la fin de la première période de ce choc entre le Borussia Dortmund et le Bayern Munich, les joueurs du BVB rentrent au vestiaire la tête haute, le buste droit. Aucune inquiétude ne se lit sur leurs visages, ni sur celui de leur coach Lucien Favre, et encore moins sur ceux des 81 365 spectateur­s venus donner de la voix au Signal Iduna Park. Pourtant, le Borussia Dortmund s'est fait bousculer pendant 45 minutes par un Bayern Munich qui mène 1-0 à la pause. Mais si l'inquiétude ne se lit pas sur le visage des Borussen, c'est tout simplement car cette situation, ils l'ont déjà vécue à plusieurs reprises cette saison.

Quatre fois depuis la reprise, le BVB a encaissé l'ouverture du score. Quatre fois, les hommes de Lucien Favre sont revenus pour l'emporter (trois fois) ou faire match nul (une fois). «Jamais quatre sans cinq», pourrait dire le dicton : c'est exactement ce qu'il s'est passé face au Bayern Munich. Les joueurs de Dortmund sont retournés sur la pelouse la bave aux lèvres et sont revenus par deux fois au score, avant de voir Paco Alcácer, entré en jeu quelques minutes plus tôt, leur offrir la victoire. Un but loin d'être anecdotiqu­e puisque c'est le 18e inscrit toutes compétitio­ns confondues par un remplaçant pour le Borussia Dortmund. Soit au moins dix de plus que toute autre équipe issue des cinq grands championna­ts européens. Costaud.

Le symbole Marco Reus

Une persévéran­ce et un mental à toute épreuve parfaiteme­nt symbolisés par Marco Reus. Il faut dire que ces deux caractéris­tiques collent parfaiteme­nt à la peau de l'ailier allemand qui, malgré de nombreuses blessures – lesquelles lui ont notamment coûté une Coupe du monde en 2014 et une participat­ion à l'euro 2016 – a su revenir à un niveau pas loin d'être exceptionn­el. Résultat, avec huit réalisatio­ns en onze journées, Marco Reus est actuelleme­nt co-meilleur buteur de Bundesliga à égalité avec Alassane Pléa et son coéquipier Paco Alcácer. Alors oui, Marco Reus n'est ni Lionel Messi ni Cristiano Ronaldo et a vendangé quelques occasions face au Bayern Munich. Mais il termine avec un but sur un penalty qu'il a lui-même provoqué et un autre sur une volée somptueuse. Finalement, ce n'est pas un hasard de retrouver Marco Reus à ce niveau au moment où il retrouve Lucien Favre, coach qu'il a connu au Borussia Mönchengla­dbach et dont il avait dressé les louanges sur le site de la Fédération allemande en mai dernier : «J'ai eu quelques entraîneur­s en club (dont Jürgen Klopp et Thomas Tuchel, N.D.L.R.) et il est probableme­nt le meilleur. Bien sûr, beaucoup de temps a passé depuis que nous avons travaillé ensemble à Gladbach lors de la saison 2010-2011. À l'époque, c'était génial de voir à quel point un entraîneur peut être méticuleux dans son travail, aussi bien dans le vestiaire que sur le terrain, où il faisait tout luimême et contrôlait tout. J'espère qu'il travaille encore de la même manière aujourd'hui afin qu'on remette le BVB sur les rails.» Visiblemen­t, oui.

Le métronome Witsel

Toujours invaincu en Bundesliga dont il occupe le fauteuil de leader, le Borussia Dortmund a désormais sept points d'avance sur le Bayern Munich. Un gouffre qui s'explique par le mauvais début de saison des Bavarois, par la ténacité des Borussen et par la capacité des hommes de Lucien Favre à enquiller les buts, notamment grâce à des contres éclair comme sur la réalisatio­n de Paco Alcácer face au Bayern. Et ce n'est pas Diego Simeone, qui a encaissé quatre buts — lors de la troisième journée de Ligue des champions — pour la première fois de sa carrière avec l'atlético qui va dire le contraire. Mais si les Jaunes sont si solides cette année, c'est aussi car ils «sont très ordonnés» , comme l'a confié le Cholo après sa déroute en C1. Il n'y a qu'à voir les innombrabl­es replis défensifs de Jadon Sancho face au Bayern Munich pour comprendre que cette équipe défend à onze et attaque à onze. Si le Borussia Dortmund arrive à passer d'une phase défensive à une phase offensive de manière efficace, c'est surtout grâce au régulateur Axel Witsel. Arrivé cet été en provenance de Chine, le milieu belge fait la loi au milieu de terrain : il récupère les ballons et lance les contre-attaques. Mieux, à 29 ans, l'ancien joueur de Benfica fait figure de papa dans cette équipe, comme il l'a confié récemment à L'AFP : «Oui, je suis un leader, mon âge aussi me le permet. Nous avons un groupe qui est vraiment jeune, avec des joueurs de 18 à 25 ans. C'est à nous, les anciens, de les guider dans les bons moments, mais aussi quand ça va moins bien. Je parle beaucoup avant les matchs, je motive les jeunes, je ne suis pas le seul à le faire, Marco Reus le fait aussi.» Et quand les patrons du vestiaire joignent le geste à la parole, c'est toute l'équipe qui suit le mouvement.

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