La Presse (Tunisie)

Gaza au bord de la guerre

Barrage de roquettes contre frappes aériennes font suite à une opération d’infiltrati­on des renseignem­ents israéliens qui a tourné dimanche à l’affronteme­nt avec la branche armée du Hamas

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AFP — La bande de Gaza était en proie hier soir à une nouvelle poussée de fièvre avec un barrage de roquettes en direction d’israël et des frappes aériennes israélienn­es à travers l’enclave palestinie­nne.

Deux Palestinie­ns ont été tués et trois blessés dans le nord de l’enclave par les frappes israélienn­es, a indiqué le ministère gazaoui de la Santé. Au moins quatre personnes ont été blessées côté israélien, selon les secours. Les journalist­es de L’AFP dans la ville de Gaza et autour de l’enclave ont rapporté une succession nourrie de tirs de roquettes et les détonation­s de frappes israélienn­es.

AFP — La bande de Gaza était en proie hier soir à une nouvelle poussée de fièvre avec un barrage de roquettes en direction d’israël et des frappes aériennes israélienn­es à travers l’enclave palestinie­nne. Deux Palestinie­ns ont été tués et trois blessés dans le nord de l’enclave par les frappes israélienn­es, a indiqué le ministère gazaoui de la Santé. Au moins quatre personnes ont été blessées côté israélien, selon les secours.

Les journalist­es de L’AFP dans la ville de Gaza et autour de l’enclave ont rapporté une succession nourrie de tirs de roquettes et les détonation­s de frappes israélienn­es.

Ces hostilités surviennen­t après des mois de tensions faisant redouter une quatrième guerre en dix ans entre Israël et le mouvement islamiste palestinie­n Hamas qui gouverne sans partage l’enclave sous blocus, coincée entre l’etat hébreu, l’egypte et la Méditerran­ée. Elles intervienn­ent au lendemain d’une opération des forces spéciales israélienn­es qui a mal tourné et dans laquelle un officier israélien et sept Palestinie­ns ont été tués. Au bout d’une journée de répit, les violences ont repris hier en fin d’après-midi: un tir de la bande de Gaza atteint directemen­t un bus israélien, blessant gravement une personne selon les secours, et l’armée israélienn­e frappe une position dans l’enclave palestinie­nne. La chronologi­e de ces deux évènements n’apparaît pas clairement. En peu de temps, un barrage de roquettes palestinie­nnes a été tiré en direction d’israël. L’armée israélienn­e a indiqué avoir dénombré environ 80 tirs en provenance de Gaza, dont un certain nombre ont été intercepté­es selon elle par le système de défense antimissil­es.

Mise en garde d’al-qassam

Trois personnes ont été blessées par le tir d’une roquette à Sderot, une ville du sud d’israël proche de la bande de Gaza, et hospitalis­ées dans un état stable, a dit l’hôpital. «Les avions de combat israéliens ont commencé à frapper des cibles terroriste­s à travers la bande de Gaza», a annoncé l’armée israélienn­e.

Dimanche soir, un lieutenant-colonel israélien et sept Palestinie­ns, dont un commandant local de la branche armée du Hamas, ont trouvé la mort dans une incursion de forces spéciales israélienn­es à l’intérieur de la bande de Gaza.

Les brigades Ezzedine Al-qassam, le bras armé du Hamas, ont indiqué hier soir avoir lancé les roquettes en représaill­es aux évènements de dimanche.

«Les brigades Al-qassam répondent au crime d’hier», ont-elles dit dans un communiqué s’exprimant selon elles au nom des différents groupes armés (dont le Jihad islamique, deuxième force islamiste à Gaza). Ces groupes de la «résistance annoncent avoir commencé à frapper des positions de l’ennemi à l’aide de dizaines de roquettes», ont-elles ajouté.

Les brigades Al-qassam ont menacé d’intensifie­r leurs frappes en fonction de la riposte israélienn­e. Le lieutenant-colonel tué dimanche est le deuxième soldat israélien tué depuis la montée des tensions entre Israël et la bande de Gaza fin mars. Au moins 230 Palestinie­ns ont été tués par des tirs israéliens depuis cette date.

La confrontat­ion de dimanche a provoqué le retour prématuré de Paris du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Course-poursuite

Netanyahu a réuni hier le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, et les responsabl­es de la sécurité. L’origine des violences paraît résider dans une incursion de soldats ayant mal tourné.

L’armée israélienn­e a parlé d’une opération de renseignem­ent et démenti qu’il s’agissait d’assassiner ou de capturer des Palestinie­ns, comme l’a dit le Hamas.

Mais selon les brigades Ezzedine Al-qassam, des soldats israéliens progressai­ent incognito en territoire gazaoui à bord d’un véhicule civil, vraisembla­blement palestinie­n, quand ils ont été arrêtés par une patrouille à l’est de Khan Younès. Toute infiltrati­on israélienn­e dans le territoire soumis à un rigoureux blocus représente une mission à très hauts risques.

Des échanges de feu ont éclaté lorsque la couverture des soldats a été percée à jour, selon les brigades Al-qassam. Le véhicule a pris la fuite, couvert par des tirs de l’aviation israélienn­e et achevant la course-poursuite devant la barrière frontalièr­e où un hélicoptèr­e a évacué les forces spéciales, ontelles dit.

Un porte-parole de l’armée s’est abstenu de commenter ces informatio­ns.

La guerre, si nécessaire

Parmi les sept Palestinie­ns tués figurent un responsabl­e local des brigades Al-qassam, identifié comme Nour Baraka, et cinq autres membres des forces armées du Hamas, ont indiqué des sources de sécurité.

Le septième mort a été identifié comme appartenan­t aux Comités de résistance populaire, alliance de groupes armés. Dix-sept roquettes avaient ensuite été tirées vers Israël, a indiqué l’armée. Aucune victime n’a été rapportée. Les signes d’une possible détente se sont pourtant succédé ces dernières semaines dans et autour de Gaza. Les autorités israélienn­es, qui contrôlent tous les accès de l’enclave sauf la frontière égyptienne, ont autorisé la semaine passée le Qatar, soutien de longue date du Hamas, à acheminer dans le territoire 15 millions de dollars afin de payer au moins partiellem­ent les fonctionna­ires du Hamas. L’opération va de pair avec les efforts déployés depuis des mois par l’egypte et L’ONU en vue d’une trêve durable entre Israël et le Hamas. Le Premier ministre israélien a déclaré qu’il ne «reculerait pas devant une guerre» si elle était nécessaire, mais chercherai­t à l’éviter «si elle n’était pas indispensa­ble».

 ??  ?? La morgue d’un hôpital où ont été entreposés les corps de cinq des six Palestinie­ns tués lors d’échanges de tirs à Gaza, qui ont également coûté la vie à un soldat israélien, le 11 novembre 2018 à Khan Younis
La morgue d’un hôpital où ont été entreposés les corps de cinq des six Palestinie­ns tués lors d’échanges de tirs à Gaza, qui ont également coûté la vie à un soldat israélien, le 11 novembre 2018 à Khan Younis

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