La Presse (Tunisie)

La Juve avale le Milan !

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Nettement dominatric­e, la Vieille Dame a croqué le Milan en deux temps, grâce à Mandžukić et Ronaldo.

Il faut croire que ça lui colle à la peau. Si Gonzalo Higuaín est un attaquant formidable, il émane souvent de lui un léger parfum de lose dans certains momentsclé­s. Comme dimanche soir face à son ancien club, contre lequel il avait confié avoir une petite revanche à aller chercher. Mais tout est allé de travers pour Pipita, auteur d’un penalty loupé avant de se faire exclure en fin de match. Une rencontre la tête à l’envers pour l’argentin, impuissant, à l’image d’un Milan dominé par une Juventus, comme toujours très sûre de sa force. Il y a ceux qui commencent piano piano et il y a Mario Mandžukić. Les tifosi des deux équipes ont à peine commencé à se chauffer la voix que le Croate balance un gros pétard dans la surface milanaise : un centre téléguidé de Sandro, et Super Mario mange Rodríguez tout cru dans les airs pour assassiner Donnarumma à bout portant. On joue depuis même pas dix minutes que le ballon brûle déjà dans les pieds du Milan, asphyxié par le pressing juventino et plombé par un milieu de terrain qui empile les maladresse­s techniques. Comme à la maison à San Siro, la Vieille Dame met le pied sur la gonfle, obtient un bon paquet de corners et tire sur les cordes de la défense rossonera, qui se serre les miches en attendant que l’orage passe. Recroquevi­llé façon hérisson sur ses bases, Milan garde cependant du piquant en contre. Sur l’un deux, Suso décolle sur son aile droite et voit sa passe pour Higuaín contrée par une mimine de Benatia. Penalty. Pipita s’élance avec l’esprit de vengeance face à son ancien club, mais sa vendetta tourne court : la tentative de l’argentin est, en effet, détournée sur le poteau par Szczęsny. Cruel pour les Lombards, qui évoluent un cran plus haut après la pause. Sans pour autant réussir à taquiner l’axe central piémontais. Immanquabl­ement, la Vieille Dame reprend la main et tente de craquer une seconde allumette dans la surface adverse. Ronaldo, bien servi par Sandro, voit sa tentative du gauche captée par Donnarumma, tandis que Dybala envoie un coup franc qui part comme une balle vers le but milanais... mais a le malheur d’échouer sur le poteau. En face, Gattuso tente bien de rebattre les cartes en faisant entrer Cutrone pour dynamiser son attaque. Mais rien n’y fait : Milan reste trop léger devant. Une aubaine pour la Juve et pour Cristiano Ronaldo. Le Portugais pointe son museau de renard en profitant d’une frappe de Cancelo qui traîne dans la surface et catapulte le cuir au fond de la cage. Suffisant pour pousser à bout un Gonzalo Higuaín frustré, qui est exclu pour un mauvais geste sur Benatia. De quoi conclure une bien sale soirée pour Milan, qui se résout à l’inévitable : une sixième défaite de rang toutes compétitio­ns confondues face aux Bianconeri. Lesquels ne se lassent définitive­ment pas de baffer le Diavolo à San Siro.

Cavani se soigne et tir sur l’ambulance !

A peine revenu de blessure, Edinson Cavani a claqué un triplé contre L’AS Monaco. Le meilleur moyen de sortir d’une spirale de doute et d’aborder les prochaines échéances cruciales dans de bonnes conditions. Et peu importe si c’est contre une équipe en phase terminale que le Matador s’est soigné le moral.

Il aura fallu deux recours à la VAR, de quoi casser un peu l’émotion du moment, pour s’assurer qu’edinson Cavani était bien de retour. Deux buts de renard pour reprendre une frappe ratée de Neymar — passeur décisif, donc — et conclure une action de Moussa Diaby. Le troisième but, sur une nouvelle passe du talentueux gamin parisien, aura donc enfoncé le clou : El Matador, que l’on disait dans le doute à cause de son mutisme depuis le 3 octobre — un pion contre l’etoile rouge de Belgrade —, a repris ses bonnes habitudes.

Et signé du même coup l’une des meilleures performanc­es individuel­les de ce Monaco-psg. On pourra bien sûr relativise­r la performanc­e de l’uruguayen en scrutant l’opposition du soir : une AS Monaco moribonde et pas spécialeme­nt combative. Mais en passant son total de cinq à huit buts en Ligue 1, Cavani peut tout de même aborder la trêve internatio­nale avec un poids en moins sur la conscience, et la conviction qu’il peut aborder les prochaines semaines de son club — déjà décisives — dans la peau d’un titulaire en puissance. Pas anecdotiqu­e, alors que certains observateu­rs faisaient déjà de lui un remplaçant de luxe au profit du binôme Neymar-mbappé. A Naples, pour son retour de blessure, Cavani n’avait pas su peser en quinze minutes de jeu. Or, dans une partie où le PSG a cruellemen­t manqué de réalisme, un Cavani au top physiqueme­nt pendant 90 minutes n’aurait pas été de trop. Paris abordera après la trêve internatio­nale une série qui conditionn­era le reste de sa saison européenne, et pour dynamiter la défense de Liverpool ou sortir indemne du piège de Belgrade, un Matador en confiance ne sera pas de trop. Ce dernier a beau avoir soigné son moral contre un adversaire qui a le sien au fond des chaussette­s, c’est une bonne nouvelle pour Thomas Tuchel et le PSG. L’an dernier, il était l’un des rares à avoir fait le job contre le Real Madrid, avec un but au match retour, dans le match le plus important de la saison. A voir si son début de retour en forme suffira à éviter une nouvelle déception européenne. En attendant, personne ne lui reprochera de s’être soigné — si tant est qu’il était malade — en tirant sur une ambulance.

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Ronaldo, bourreau des «Rossoneri»

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