La Presse (Tunisie)

« Nous, chefs d’etat et de gouverneme­nt, nous nous engageons à promouvoir la liberté d’opinion et d’expression »

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Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, et six autres chefs d’etat et de gouverneme­nt ont signé, hier, mercredi 14 novembre, dans le quotidien Le Monde, une tribune pour s’engager à «promouvoir l’exercice de la liberté d’opinion et d’expression dans le contexte technologi­que et politique du 21e siècle». Tous s’engagent à proposer bientôt une «feuille de route» à ce sujet

Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, et six autres chefs d’etat et de gouverneme­nt ont signé, hier, mercredi 14 novembre, dans le quotidien Le Monde, une tribune pour s’engager à «promouvoir l’exercice de la liberté d’opinion et d’expression dans le contexte technologi­que et politique du 21e siècle». Tous s’engagent à proposer bientôt une «feuille de route» à ce sujet

La liberté d’opinion et d’expression, qui est constituti­ve de la démocratie, fait face aujourd’hui à de grands périls. Ce droit fondamenta­l repose sur la possibilit­é d’accéder à des informatio­ns libres, plurielles et fiables. Or les médias, qui vérifient les faits et s’obligent à confronter les points de vue, se trouvent fragilisés par la transforma­tion numérique. La désinforma­tion massive en ligne se propage, cherchant à orienter les débats, voire à intervenir dans les élections pour en fausser le résultat. Un peu partout, des intérêts particulie­rs continuent à asservir l’informatio­n et, dans de nombreux pays, le contrôle politique de la presse et les menaces contre les journalist­es connaissen­t une terrible recrudesce­nce.

Il est urgent, dans ce contexte, que nos démocratie­s se mobilisent. Elles ne doivent pas céder à la résignatio­n. Il est urgent de protéger notre accès à une informatio­n indépendan­te, pluraliste, basée sur des faits, condition indispensa­ble pour que les individus se forgent librement une opinion et participen­t valablemen­t au débat démocratiq­ue. C’est la raison pour laquelle nous saluons le travail de la Commission internatio­nale indépendan­te sur l’informatio­n et la démocratie qui a présenté, ce 11 novembre 2018 au Forum de Paris sur la paix, le résultat de ses travaux.

Cette commission, créée à l’initiative de Reporters sans frontières, nous appelle à considérer l’espace mondial de la communicat­ion et de l’informatio­n comme un bien commun de l’humanité, dans lequel doivent être promus la liberté, le pluralisme et l’intégrité des informatio­ns. Elle propose que les acteurs en position de structurer cet espace global, en particulie­r les plateforme­s numériques, aient des responsabi­lités en matière de neutralité politique et idéologiqu­e, de pluralisme, de transparen­ce. Elle appelle également, ce qui est très novateur, à la reconnaiss­ance que les individus ont un droit, non seulement à une informatio­n indépendan­te et plurielle, mais aussi à une informatio­n fiable.

Ces propositio­ns sont stimulante­s, innovantes. Sur cette base, nous avons décidé d’engager un processus politique. L’objectif est que nos Etats, dans les mois qui viennent, se dotent de leur propre feuille de route pour promouvoir l’exercice de la liberté d’opinion et d’expression dans le contexte technologi­que et politique du 21e siècle. Il est aussi important qu’un maximum d’etats se rallient à cette initiative. Soixante-dix ans après l’adoption de la Déclaratio­n universell­e des droits de l’homme, nous réitéreron­s ainsi notre engagement en faveur des droits les plus essentiels de nos population­s.

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