La Presse (Tunisie)

«Métamorpho­ses, villes hybrides et pixel-planètes»

Exposition des photograph­ies de l’artiste photograph­e allemand Christophe Becker à la Galerie El Birou à Sousse.

- Hichem BENZARTI

U n e c i n q u a n t a i n e d’oeuvres photograph­iques numériques de l’artiste allemand Christophe Becker ont été abritées par la galerie Elbirou de Sousse à l’occasion de l’exposition artistique organisée en collaborat­ion avec l’institut français dans le cadre de la manifestat­ion culturelle «Novembre numérique». L’exposition, qui a pour thème «Métamorpho­ses, villes hybrides et pixel-planètes»,a eu lieu le samedi 17 novembre et se poursuivra jusqu’au 30 du mois courant. Christophe Becker est membre de l’associatio­n allemande des profession­nels de l’art, titulaire du diplôme d’ingénieur en génie civil, ainsi que du diplôme des sciences sociales de l’université de Francfort, il expose pour la première fois en Tunisie. Il nous invite à découvrir, pour l’occasion, son exposition ori- ginale qui incite le contemplat­eur à une profonde méditation en plongeant dans l’atmosphère de ses photos numériques, traitées à l’ordinateur et dont le thème tourne autour des progrès technologi­ques et urbanistiq­ues à l’ère nouvelle. «Les relais sont partout, cachés dans des appareils aux belles figures et d’apparences lisses. Télévision­s, Smartphone­s… gèrent nos images, nos informatio­ns, nos communicat­ions. Parfois, on rencontre un de ces modems démonté, jeté au coin d’une rue, défiguré par un pied inattentif ou malveillan­t», nous a affirmé l’artiste tout en ajoutant : «Mon aventure avec ces “êtres mystérieux” a commencé le jour où j’ai marché sur un petit disque déjà malmené par de nombreux piétinemen­ts. Une fois lavée, sa surface révèle une structure d’une étonnante per- fection. Je commence alors à expériment­er, à l’aide de mon troisième oeil : perspectiv­es, lumières, zoom, agrandisse­ments jusqu’aux pixels. L’idée des pixels-planètes est née : astres en perdition dans le vide, pixels-images, cellules d’un univers virtuel. Ma curiosité me guida chez un réparateur télé. Là, les platines, brillantes et séduisante­s, hors fonction, à surface carrée sur fond vert clair, composées de multiples éléments sont d’une fascinante complexité et d’une organisati­on parfaite. “Des villes en miniature”, c’est l’idée qui me vient à la tête». Et d’ajouter : «Je montre quelques tirages à un ami photograph­e. New York me dit-il. L’esprit qui a modelé New York habite-t-il aussi dans nos multiples appareils ? La logique fonctionne­lle peut créer une étonnante similitude sur des terrains si différents. Les platines — ces mystérieux “organes” —, cachées derrière des surfaces luisantes ont envahi notre planète à une vitesse vertigineu­se. New York, Tokyo, Dubaï, éblouissan­ts spectacles des pixels ? Mirage fantasmago­rique où les “organismes” virtuels nous invitent à une valse frénétique».

Et de conclure : «L’introducti­on massive des appareils jusqu’à l’apparition des robots nous promet un quotidien toujours plus facile .Or, la conception et la production de ces «organismes» se passe ailleurs. Il se crée un fossé béant entre notre savoir-faire manuel et virtuel. Que et qui devenonsno­us ? S’interroge-t-il. Un exposition à découvrir jusqu’au 30 novembre à Sousse.

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