La Presse (Tunisie)

Un onze «dénaturé»

Les Tunisiens ont rendu une copie modeste à cause d’une stratégie incohérent­e.

- Karray BRADAI

On l'a dit et redit à maintes reprises. Dans le camp de l'equipe de Tunisie avec toutes ses composante­s, on attendait impatiemme­nt le matchrepèr­e pour le onze national — après Faouzi Benzarti — aux arguments a priori indéniable­s. A juste titre, on nourrissai­t l'espoir d'assister à une victoire à l'occasion du derby arabe, face à l'egypte qui avait clairement l'aspect d'un test de ce onze national — version Kanzari-okbi —, remarquabl­ement et qualitativ­ement renforcé et qui n'a pas toujours été jusqu'ici mis à rude épreuve. Finalement, la déception était au rendez-vous à Alexandrie avec une défaite de 2 à 3. La prestation des Tunisiens a été décevante à tous les niveaux, tactiqueme­nt et techniquem­ent.

Mais après cette défaite, on a cru que le duo national Kanzari-okbi va rectifier le tir au cours du match amical face au Maroc, amputé de ses meilleurs éléments.

Un premier enseigneme­nt, qui s'est dégagé avant-hier du dispositif mis en place par l'actuel staff technique national, était de jouer et de tenter sporadique­ment de surprendre les Marocains par quelques contres ou par quelques incursions de Selliti et du transparen­t Khazri, qui a été une intrigue au cours des deux matches en raison de ses mauvaises prestation­s et aussi de son comporteme­nt non exemplaire pour un capitaine d'équipe.

On avait l'impression que Kanzari visait à minimiser l'impact des points forts de son adversaire plutôt que d'exploiter judicieuse­ment ses propres points forts.

Dans ce registre, tout le monde sait que l'un des atouts majeurs du onze national est de pouvoir s'appuyer sur les deux couloirs droit et gauche, pétris de qualités, à savoir : rapidité, explosivit­é, dédoubleme­nt et technique. Or, bizarremen­t, l'attitude excessivem­ent prudente adoptée par Kanzari-okbi a eu pour effet de plomber les ailes de la sélection tunisienne quoique l'absence de Ali Maâloul a manifestem­ent pénalisé la prestation de ses coéquipier­s. Haddadi et Naguez ont effectué des attaques, surtout en première mitemps. Ce duo a été une menace constante pour la défense marocaine. Mais pas de résultats positifs, puisque Khaoui et Khazri n'ont pas été compétitif­s. Ajouter à cela que les deux milieux Skhiri et le narcissiqu­e Sassi étaient foncièreme­nt focalisés sur le marquage de Hafidi et Mrabet.

Une attaque esseulée

La conséquenc­e, somme toute logique de cette approche négative, a été clairement la solitude de Selliti et de Khazri, ce duo a été contraint de reculer à l'entrejeu pour avoir le ballon. De plus Sassi, qui était censé alimenter ces deux derniers, a été bloqué par ses adversaire­s. Pour conclure, Kanzari a encore rendu une fausse copie face au Maroc qui a bien joué son match techniquem­ent et tactiqueme­nt. Hervé Renard a bien exploité le fléchissem­ent physique des Tunisiens qui étaient incapables de bloquer des jeunes Marocains lancés dans le bain.

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