Vers un traitement prometteur
Les accidents vasculaires cérébraux constituent la première cause de handicap chez l’adulte. Pour réduire les séquelles de ces attaques cérébrales, une équipe française a mis au point un nouveau traitement, qui permettrait de récupérer les fonctions sensorielles et motrices perdues
Réduire les conséquences des AVC
On compte plus de 300 accidents vasculaires cérébraux (AVC) par jour en France. C'est la 1ère cause de handicap acquis chez l'adulte et la 2e cause de mortalité. La plupart de ces AVC (80 à 85 %) sont dus à l'occlusion d'une artère cérébrale par un caillot sanguin (on parle D'AVC ischémique). La privation d'oxygène entraîne la mort des neurones à proximité.
Le seul traitement existant consiste à éliminer ce caillot, ce qui n'est possible que dans les premières heures de L'AVC et ne permet donc de traiter qu'une minorité de patients. Par ailleurs, les lésions cérébrales peuvent persister et s'aggraver longtemps après le début de L'AVC et aucun traitement n'est encore disponible pour les freiner ou pour améliorer la récupération fonctionnelle.
Cibler l’environnement des cellules
Au-delà de l'amélioration de la prévention et de la réduction du délai de prise en charge, la recherche étudie des moyens de protéger les neurones de cette dégénérescence… jusqu'alors sans succès. L'équipe de la chercheuse Cnrs Myriam Bernaudin s'est intéressée à l'environnement des cellules, ou matrice extracellulaire. Cette matrice sert de support aux cellules et abrite des facteurs de croissance. En cas D'AVC, elle se retrouve désorganisée, ce qui amplifie la mort neuronale. L'équipe s'est rapprochée d'autres spécialistes du Cnrs et de la société de biotechnologies OTR3 qui a déjà mis sur le marché des traitements de «thérapies matricielles» pour la cicatrisation d'ulcères cutanés ou de cornée.
Une meilleure récupération sensorielle et motrice
Les chercheurs ont ensuite testé cette approche chez le rat en injectant certains composants structurants de la matrice extracellulaire, les héparanes sulfates. Les résultats ont démontré l'efficacité de cette nouvelle approche pour protéger le cerveau et améliorer la récupération sensorielle et motrice à la suite d'un AVC ischémique. Au niveau cérébral, ce traitement a permis de protéger et de reconstituer la matrice, de favoriser le développement de nouveaux neurones et la régénération des vaisseaux sanguins.
Des essais cliniques chez l’homme dès 2019
Cette piste prometteuse pourrait, demain, limiter les séquelles de L'AVC, en complément des techniques existantes d'élimination du caillot sanguin. Des essais cliniques devraient démarrer dès l'année prochaine.