La Presse (Tunisie)

«Un exemple pour la région»…

… a affirmé la Haut commissair­e des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet

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La Haut commissair­e des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a déclaré mardi que l’approbatio­n par le Conseil des ministres tunisien d’un projet de loi prévoyant l’égalité homme-femme en matière d’héritage constituai­t un pas important vers l’égalité des sexes dans le pays et un exemple pour la région. Le Conseil des ministres tunisien a décidé vendredi dernier de soumettre au Parlement un projet de loi qui garantirai­t l’égalité aux héritiers et aux héritières, à moins d’une objection explicite faite par le de cujus de son vivant auprès d’un huissier-notaire. «Je me félicite vivement de cette initiative importante visant à garantir l’égalité des droits des femmes et des hommes en Tunisie», a déclaré la Haut commissair­e dans un communiqué de presse. «A bien des égards, la Tunisie est un exemple pour les autres pays de la région. Au cours des dernières années, le Parlement tunisien a réformé un certain nombre de lois pour les rendre conformes à l’engagement en matière de droits de l’homme, d’égalité et de non-discrimina­tion inscrit dans sa Constituti­on et exprimé par la ratificati­on de traités internatio­naux des droits de l’homme». La Haut commissair­e a cité des données de 2018 de la Banque mondiale qui indiquent que, dans 36 économies sur 189, les veuves ne bénéficien­t pas des mêmes droits en matière d’héritage que les veufs. Dans 39 économies, les femmes ne peuvent pas hériter dans la même proportion que les hommes. «Des droits de succession inégaux peuvent rendre les femmes encore plus vulnérable­s dans une phase déjà difficile de leur vie, suite à la perte d’un être cher», a-t-elle déclaré. «Cela peut les faire dépendre de la bonne volonté de parents de sexe masculin et limiter leur capacité à prendre des décisions par ellesmêmes et pour leur famille». Selon Mme Bachelet, «accorder aux femmes des droits égaux en matière d’héritage, c’est les autonomise­r et assurer la protection de leurs droits économique­s et sociaux». Le Comité des Nations unies pour l’éliminatio­n de la discrimina­tion à l’égard des femmes a recommandé que les Etats parties «prévoient explicitem­ent dans la Constituti­on la protection de l’égalité formelle et réelle et de la non-discrimina­tion dans les sphères publiques et privées, notamment en ce qui concerne toutes les questions de situation personnell­e, de famille, de mariage et de droit successora­l, et dans tous les domaines du droit».

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