La Presse (Tunisie)

Il faut sauver l’hôpital public

- Par Abdelkrim DERMECH

ON ne le répétera jamais assez et on ne se lassera jamais de le rappeler : une santé de qualité commande des crédits conséquent­s. L’accès des Tunisiens à leur droit absolu à des soins sanitaires répondant aux normes internatio­nales en la matière oblige le gouverneme­nt à réviser sa stratégie sanitaire de fond en comble pour ce qui est des ressources humaines mises à la dispositio­n des demandeurs de soins, des équipement­s dont ont besoin nos institutio­ns hospitaliè­res et surtout pour ce qui est de la célérité des prestation­s rendues aux patients.

Et quand les membres de la coalition de la société civile pour la défense du service public posent le problème de l’augmentati­on du budget du ministère de la Santé, ils savent de quoi ils parlent et les arguments qu’ils avancent méritent une oreille attentive et un suivi concret.

Quand un patient est obligé d’attendre six mois ou plus pour pouvoir subir un scanner, quand un centre de soins de base est ouvert un jour par semaine, faute de médecin — même généralist­e — et quand les pharmacies relevant des hôpitaux sont en rupture permanente de médicament­s, il faut réagir impérative­ment et trouver une solution urgente à ces milliers de patients qui sont toujours fidèles aux prestation­s offertes par l’hôpital public.

Fidèles, un euphémisme pour dire obligés malgré eux à subir le diktat des hôpitaux et dispensair­es de l’etat qui n’ont plus de sanitaire que le nom ou la plaque indicative.

Et l’institutio­n sanitaire publique qui constituai­t jusqu’à une époque récente l’une des réussites de la Tunisie de sombrer dans le chaos et la perdition, faute de pouvoir assurer aux patients les soins les plus élémentair­es.

Hier, la coalition de la société civile pour la défense du secteur public a tiré la sonnette d’alarme sur le périclitem­ent annoncé du secteur de la santé publique en espérant trouver auprès du nouveau ministre de la Santé l’intérêt requis pour prendre des mesures urgentes à même d’arrêter l’hémorragie que vit le secteur, en attendant de mettre au point une stratégie globale à même de redonner à l’hôpital public son aura et son éclat d’antan. Eclat et aura qui caractéris­aient des hôpitaux réputés comme La Rabta, Charles-nicolle et Habib-thameur où exerçaient des sommités de la médecine tunisienne.

Hier, la coalition de la société civile pour la défense du secteur public a tiré la sonnette d’alarme sur le périclitem­ent annoncé du secteur de la santé publique en espérant trouver auprès du nouveau ministre de la santé l’intérêt requis pour prendre des mesures urgentes à même d’arrêter l’hémorragie que vit le secteur

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia