Kiev réclame une protection face à Moscou
Le président ukrainien Petro Porochenko a demandé aux pays membres de l’otan de déployer des navires en mer d’azov pour le soutenir dans son bras de fer avec la Russie
AFP — Les tensions entre la Russie et l’ukraine en mer d’azov seront au centre des entretiens des ministres des Affaires étrangères des pays de l’otan avec leur homologue ukrainien Pavlo Klimkin la semaine prochaine à Bruxelles, a annoncé hier la porte-parole de l’alliance.
Le président ukrainien Petro Porochenko a demandé aux pays membres de l’otan de déployer des navires en mer d’azov pour soutenir Kiev dans son bras de fer avec Moscou, après un accrochage avec les forces russes au large de la Crimée.
Les ministres des Affaires étrangères des 29 pays de l’otan se réunissent en conseil mardi et mercredi prochains à Bruxelles et le responsable ukrainien a été invité à les rencontrer.
La demande du président ukrainien sera discutée à cette occasion, mais l’alliance reste prudente. «Il y a déjà une forte présence de L’OTAN dans la mer Noire, et nous continuerons à l’évaluer», a déclaré la porte-parole Oana Lungescu à L’AFP.
La chancelière allemande Angela Merkel, sollicitée par le président ukrainien, l’a invité à se montrer raisonnable et a promis d’aborder la question avec le président russe, Vladimir Poutine, lors du sommet du G20.
«Il ne peut y avoir de solution militaire à ces confrontations», a-telle averti. Une position largement partagée par les pays de l’union européenne, qui se sont toutefois dit prêts à envisager de nouvelles sanctions contre la Russie en cas d’escalade avec l’ukraine. Le secrétaire général de l’otan Jens Stoltenberg a pour sa part mis en garde Moscou. «La Russie doit comprendre que ses actions auront des conséquences», a-t-il averti lundi.
Jens Stoltenberg a toutefois refusé de dire quelles actions concrètes l’otan pourrait mettre en oeuvre. «Depuis l’annexion illégale de la Crimée par la Russie en 2014, l’otan a considérablement accru sa présence en mer Noire. Aujourd’hui, les navires de l’otan patrouillent et s’exercent régulièrement en mer Noire», a rappelé la porte-parole de l’alliance.
«En 2018, les navires de l’otan ont passé 120 jours en mer Noire, contre 80 en 2017 et plusieurs Alliés assurent la police aérienne de l’otan dans la région», a-t-elle souligné.
«Trois membres de l’otan — la Bulgarie, la Roumanie et la Turquie — sont des États riverains, avec leurs propres capacités nationales déployées dans la région de la mer Noire et nous avons également une brigade multinationale roumaine basée à Craiova», a-t-elle ajouté.