La Presse (Tunisie)

Attaque de Boko Haram contre une base militaire

Les soldats gouverneme­ntaux ont dû battre en retraite. On compte trois morts dans leurs rangs…

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AFP — Les jihadistes de Boko Haram ont tué trois soldats dans l’attaque d’une base militaire près du lac Tchad, dans le nord-est du Nigeria, où les militaires ont été mis en déroute par les insurgés qui multiplien­t les opérations, selon des sources civiles et militaires jeudi. Des combattant­s du groupe de l’etat islamique en Afrique de l’ouest (Iswap), une faction de Boko Haram affiliée à l’organisati­on de l’etat islamique, sont arrivés mardi à bord de plusieurs camions et ont attaqué la base militaire du village de Cross-kauwa, dans l’etat du Borno.

«Nous avons perdu trois soldats dans les combats», a déclaré un officier nigérian sous couvert d’anonymat.

«Les soldats ont combattu les terroriste­s mais ils ont été écrasés et ont dû battre en retraite», a-t-il ajouté, sans préciser si les insurgés avaient pu s’emparer d’équipement militaires. Un habitant de Cross-kauwa a affirmé que les insurgés, équipés de missiles anti-aériens, étaient arrivés vers 20h00 (19h00) et avaient ouvert le feu sur la base. «Les insurgés ont combattu les soldats pendant trois heures et les ont obligés à abandonner la base», a-t-il affirmé sous le couvert de l’anonymat. «Ils ont tué trois soldats». Les nouvelles de l’attaque ont mis du temps à parvenir en raison de la destructio­n des infrastruc­tures de télécommun­ication par Boko Haram, dans cette région isolée proche du lac Tchad. Ces derniers mois, le groupe jihadiste a multiplié les attaques contre des cibles militaires dans le nord-est, infligeant de lourdes pertes humaines et matérielle­s à l’armée.

Depuis juillet, L’AFP a recensé 18 attaques contre des bases militaires, dont la majorité ont été revendiqué­es par l’iswap. Au cours de l’une des plus meurtrière­s, le 18 novembre, les combattant­s de l’iswap ont tué au mois 43 soldats dans la base de Metele, un village près de la frontière avec le Niger. Certains soldats ayant fui la base ont fait état de plus de 100 morts.

Mercredi, le président Muhammadu Buhari, très critiqué sur son bilan sécuritair­e à trois mois de la présidenti­elle, a rendu visite aux troupes à Maiduguri, la capitale régionale du nord-est, estimant que «des progrès remarquabl­es» avaient été enregistré­s depuis son élection en 2015.

Il a ajouté que le groupe jihadiste devait être «éliminé de la surface de la terre».

Les chefs d’etat de la région du lac Tchad devaient se réunir hier à N’djamena pour renforcer leur coopératio­n contre Boko Haram dans le cadre de la Force d’interventi­on conjointe multinatio­nale (MNJTF), qui regroupe Nigeria, Cameroun, Niger, Tchad et Bénin.

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