La Presse (Tunisie)

En vrais conquérant­s !

- Béchir SIFAOUI

Ils sont à leur juste place…

La patience est pénible, mais les fruits sont sucrés. L'euphorie exprimée par les fans «jaune et noir» à l'issue du match disputé contre les Stadistes du Bardo est donc le résultat de cette longue attente. «Godot» de Samuel Beckett semble être bel et bien là! Maintenant le plus dur est de savoir comment gérer la nouvelle situation. Le CAB est en train de confirmer, match après match, qu'il est une équipe solide, au jeu spectacula­ire et efficace. En neuf rencontres, il a mis 14 buts aux adversaire­s qu'il a affrontés, la meilleure attaque jusque-là. Et ce qui est davantage réconforta­nt, c'est qu'il n'y a pas de fixation sur un buteur précis. Tout le monde est susceptibl­e de marquer : défenseurs (Seddik Mejri, W. Bousnina ou W. Jabbari), milieux (Cissé, Saïdani ou Darragi) et attaquants (Wattara, Ounalli) sont tous concernés. Les Cabistes tirent leur force d'un jeu collectif riche, et de la cohésion d'un groupe solidaire à toute épreuve. Tous unis! contre L'ESS et récemment face au ST, ils ont montré un «gros» volume de jeu, ce qui leur a permis de s'en sortir à bon compte. Ce retour en force n'est pas le fruit du hasard. Un travail en profondeur a été entrepris par le président Abdessalem Saïdani dès son arrivée à la tête du club nordiste, il y a deux ans. Le CAB ne possède pas de gros moyens et ne fait pas de folies quand il s'agit d'effectuer des recrutemen­ts. On sait tout simplement faire le bon choix. L'effectif grouille tellement de talents que les doublures valent les titulaires. Le mérite revient également au staff technique et, en premier lieu, à l'entraîneur Montacer Louhichi qui a su en faire le groupe que l'on sait.

Le miracle cabiste...

Ni terrain pour les matches officiels et les entraîneme­nts, ni moyens matériels adéquats, des dépenses supplément­aires pour se déplacer à El Alia ou à Tunis (El Menzah) sont autant d'inconvénie­nts qui ont mis le CAB dans une situation non avantageus­e par rapport à ses concurrent­s. Mais contre mauvaise fortune, le CAB a fait bon coeur et les résultats, les bons, ont suivi. C'est ce qu'on appelle le miracle cabiste! Les «Jaune et Noir» sont sur le bon chemin. Il leur faut supporter l'endurance pour espérer monter sur le podium. Il n'y a aucune raison de faire la fine bouche. Le CAB a les moyens sportifs d'y parvenir. La balle est dans le camp de ceux qui soutiennen­t cette belle et sympathiqu­e équipe bizertine : autorités, hommes d'affaires de la région, supporters... L'union fait la force. Un CAB fort, c'est tout le football tunisien qui s'en réjouirait, qui y gagnerait... La monotonie a étouffé, tué notre sport-roi. Alors de grâce, ne mettons pas les bâtons dans les roues d'une équipe qui est en train de nous régaler...

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Montassar Louhichi : un entraîneur qui réussit

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