La Presse (Tunisie)

Contrôle sur les routes et dans les points de vente

• Le ministère du Commerce a récemment lancé une campagne nationale sous le slogan «Arrêter la spéculatio­n», en vue de développer les mécanismes de maîtrise des prix et de lutter contre la contreband­e et le commerce parallèle

- Chokri GHARBI

La campagne de contrôle a touché 2166 véhicules de transport de produits agricoles et 3.265 points de vente. Pour ce qui est des circuits de distributi­on, la campagne, menée par plus de 200 équipes de contrôle communes de la direction générale de la concurrenc­e et des enquêtes économique­s, a englobé 80 marchés municipaux et hebdomadai­res

La perturbati­on du marché au niveau de l’approvisio­nnement et des prix est due à plusieurs facteurs. Certes, certains produits ne sont pas disponible­s en grandes quantités comme le lait, le beurre et l’huile végétale. Mais la spéculatio­n est aussi pour quelque chose dans cette situation. Certains commerçant­s soucieux d’améliorer leurs recettes même en usant d’actes illicites n’hésitent pas à constituer un stock de certains produits pour les écouler plus tard quand les prix deviennent plus chers. Telle l’huile végétale, elle est vendue aux pâtissiers, gérants de fast-food et autres restaurate­urs. De ce fait, le consommate­ur qui se rend à l’épicier ou à un autre point de vente ne trouve pas le produit dont il a besoin qui est pourtant compensé par l’etat pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens, notamment ceux appartenan­t à la catégorie moyenne ou à revenu limité. D’où la décision du gouverneme­nt d’agir en renforçant le contrôle économique relevant du ministère du Commerce pour rappeler à l’ordre tout commerçant fautif qui ne donne aucune importance aux règles du marché ni au pouvoir d’achat des citoyens.

Envolée des prix

D’ailleurs, ces derniers se plaignent de la cherté de la vie sans se rendre compte que la spéculatio­n est à l’origine de cet état de fait. Presque tous les produits agricoles et alimentair­es sont touchés par ces augmentati­ons de prix dont certaines sont illicites. A noter que la Tunisie a choisi d’adopter, depuis des années déjà, la liberté des prix pour la majorité des produits, mais cela ne veut nullement dire que le commerçant peut afficher des prix dépassant les limites tolérées dans le but de s’enrichir rapidement. Certains produits de base sont, bien entendu, compensés par l’etat comme le lait, la semoule, les pâtes, l’huile végétale...

L’objectif est de respecter le principe de transparen­ce des transactio­ns pour ne pas léser les consommate­urs. Les commerçant­s ont une marge de bénéfice qu’ils ne doivent pas outrepasse­r sinon ils seront considérés comme contrevena­nts et passibles de sanctions.

Une campagne coup de poing est déjà lancée par le ministère du Commerce pour rappeler à l’ordre les commerçant­s hors la loi. Les premières évaluation­s des résultats de la première campagne de contrôle national, lancée les 23, 24 et 25 novembre 2018, révèlent la baisse de la moyenne des prix au marché de gros à Bir El Kasâa (Ben Arous) à 870 millimes, contre un prix de 1100 millimes, enregistré au cours de la semaine écoulée (19 novembre), a annoncé le ministère du Commerce, au moment où les consommate­urs constatent une hausse remarquabl­e des prix des légumes au niveau des marchés de détail.

Avertissem­ents aux contrevena­nts

Le ministère du Commerce a lancé les 23, 24 et 25 novembre 2018 une campagne nationale sous le slogan «Arrêter la spéculatio­n», en vue de développer les mécanismes de maîtrise des prix et de lutter contre la contreband­e et le commerce parallèle. Les campagnes de contrôle ont eu lieu le matin et le soir, au niveau de tous les points de commerce mais aussi sur les routes. Des patrouille­s communes dans les principale­s intersecti­ons et entrées des gouvernora­ts sont également organisées selon le ministère du Commerce. Le ministère a calculé la moyenne des prix en tenant compte du chiffre d’affaires journalier du marché, divisé par les quantités vendues au cours de la même journée. Le marché de gros de Bir El Kasâa constitue le principal lieu de rencontre entre les acheteurs et les vendeurs. C’est là que les transactio­ns des principaux produits agricoles venant des circuits d’approvisio­nnement du Centre et du Sud du pays sont organisées dans les règles de l’art. La campagne de contrôle a touché 2166 véhicules de transport des produits agricoles et 3.265 points de vente. Pour ce qui est des circuits de distributi­on, la campagne, menée par plus de 200 équipes de contrôle communes de la direction générale de la concurrenc­e et des enquêtes économique­s, a englobé 80 marchés municipaux et hebdomadai­res .

Les équipes de contrôle communes composées d’agents du commerce et de la sécurité ont rédigé 876 infraction­s économique­s et saisi plus de 425 tonnes de légumes et de fruits, outre près de 31.000 unités d’oeufs, 4.368 litres de lait et 2,1 tonnes de poissons, volailles et fromages ainsi que d’autres produits. La campagne se poursuit dans tous les points de vente dans le but d’assainir le marché et de préserver les prix à un niveau acceptable.

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