La Presse (Tunisie)

« Le CNI n’a aucun contrôle sur les prochaines élections »

Les députés appellent à mettre le Centre national de l’informatiq­ue sous la tutelle de la Présidence

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Le ministre des Technologi­es de la communicat­ion et de l’economie numérique, Anouar Maârouf, n’a pas directemen­t répondu aux accusation­s des députés concernant la mise du Centre national de l’informatiq­ue (CNI) au service du mouvement Ennahdha.

Il a toutefois affirmé, vendredi soir, lors de la plénière consacrée à la discussion du budget de son ministère, que les structures du ministère sont ouvertes aux députés désireux de prendre connaissan­ce du déroulemen­t de leurs activités. «Les nomination­s des hauts cadres au sein de ces structures sont soumises à des critères et des conditions bien précis et connus de tous. Le CNI gère des systèmes qui sont la propriété des ministères et des instances publiques et fournit l’assistance technique à ces structures sous leur propre contrôle», a t-il aussi, affirmé.

Le ministre a, en outre, évoqué la présence en Tunisie, de «plusieurs instances de contrôle qui garantisse­nt la transparen­ce de l’activité des structures publiques», soulignant que le monde numérique offre une grande possibilit­é de traçabilit­é.

Il a aussi, avancé que la protection des données personnell­es est assurée par l’instance nationale de protection des données personnell­es, appelant les députés à accélérer l’adoption de la loi relative à la protection de ces données. Toujours en rapport avec le CNI, le ministre a rassuré les députés, arguant que ce dernier n’a aucun contrôle sur les prochaines élections, et que le système relatif aux élections et hébergé au niveau du CNI est entièremen­t contrôlé par l’instance supérieure indépendan­tes pour les élections (Isie).

Il a fait savoir que le budget de ce centre s’élève en 2019 à 5.574 millions de dinars, ce qui reflète l’importance donnée par le ministère à ce centre.

Le ministre s’est longuement arrêté sur les priorités de son ministère à court et long termes. Pour l’année 2019, ces priorités sont au nombre de 5, à savoir la mise en applicatio­n de la loi sur la promotion des startup «Start-up Act», la numérisati­on de l’administra­tion et des services destinés aux citoyens (10 nouveaux services seront numérisés en 2019), la soumission du Code du numérique à L’ARP, l’emploi de nouvelles compétence­s dans le cadre du projet «Smart Tunisia» (5.000 postes d’emploi seront créés en 2015) et l’accélérati­on du programme de «decashing». S’agissant de la «Start-up Act» adoptée en avril 2018 et dont le texte d’applicatio­n a été signé par le Chef du gouverneme­nt, en octobre 2018, le ministre a précisé que la BCT s’apprête à publier deux circulaire­s liées à cette loi et relatives aux conditions d’ouverture des «comptes startup» en devises et aux transferts au titre des opérations courantes.

Il a fait savoir que le ministère s’emploie actuelleme­nt, à la mise en place du portail relatif aux startup qui sera achevée durant le premier trimestre 2019. Le ministère travailler­a également, en 2019 à la création des labels relatifs aux startup ainsi que d’un conseil qui assurera l’octroi de ces labels. Sur le long terme, le départemen­t des Technologi­es de la communicat­ion et de l’économie numérique travailler­a, selon le ministre, à accélérer la mise en place du projet «Tunisie numérique 2020» afin d’améliorer le positionne­ment numérique de la Tunisie à l’échelle africaine.

A ce titre, le ministère assurera la connexion en fibre optique de 6.000 écoles, la numérisati­on de l’appareil de l’etat à travers la mise en place d’un système intégré et centralisé de gestion des finances publiques. Il va cibler à limiter la paperasse en généralisa­nt le système de correspond­ance électroniq­ue — aujourd’hui mis en place dans 6 ministères — à tous les ministères et institutio­ns publiques. Le ministère veillera, également, à assurer la mutation des villes tunisienne­s en villes intelligen­tes et à faire de la Tunisie une plateforme digitale à l’échelle africaine, en encouragea­nt les jeunes promoteurs dans ce domaine. Revenant sur le bilan de son ministère, Maârouf a fait savoir que lorsque son administra­tion a pris les commandes, il y a deux ans, 5% seulement des projets inscrits dans le cadre du projet Tunisie numérique ont été réalisés. Ce taux est de 31% aujourd’hui. Aussi, 75% des projets étaient au stade d’idées, alors qu’aujourd’hui 64% de ces projets font l’objet d’ateliers. En réponse à la question des députés sur le rôle de l’agence du développem­ent du numérique, qu’ils ont qualifiée d’institutio­n parallèle au CNI, le ministre a assuré que cette institutio­n n’est pas encore mise en place. Sa création, «discutée de concert avec toutes les parties prenantes», répond, selon lui, à un besoin de pilotage des projets numériques.

Maârouf a porté à la connaissan­ce des députés que le projet relatif à l’identifian­t unique avance et que 14 millions de noms y sont actuelleme­nt inscrits. L’appel d’offres relatif à la mise en place de son système d’informatio­n sera lancé en 2019. S’agissant de la couverture des zones blanches, il a assuré que 60% des zones identifiée­s seront couvertes d’ici la fin de 2018, et que le reste du travail sera fait en 2019.

S’agissant des coûts des services mobiles et internet destinés aux ménages, le ministre a estimé que ces coûts sont raisonnabl­es par rapport à ceux d’autres pays et que son ministère travaille de concert avec les opérateurs pour les réduire.

«Le ministère a soumis à la Conférence internatio­nale pour l’investisse­ment 2020 (organisée les 29 et 30 novembre 2016 à Tunis), le projet de pôle de La Manouba qui va devenir un pôle indépendan­t de celui d’el Ghazela, ce qui va permettre de créer 10 mille emplois», a-t-il encore relevé.

A ce propos, il a annoncé que le siège de la CNI va être transféré au pôle de La Manouba.

Il a, enfin, évoqué la reprise des travaux de réalisatio­n du pôle d’ennahli.

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