La Presse (Tunisie)

Une enveloppe de 2,1 MD consacrée à la compensati­on

Les députés mettent en garde contre les répercussi­ons de l’augmentati­on des tarifs de l’électricit­é

-

Le projet du budget du ministère de l’industrie et des PME pour l’exercice 2019 a été adopté, hier matin, lors d’une séance plénière, tenue à L’ARP, avec 113 voix pour, 16 voix contre et 3 abstention­s.

Rappelons que ce budget a connu une hausse de 34,2% par rapport à 2018. Il a été fixé à 2.362,432 millions de dinars (MD). Les dépenses de développem­ent s’élèveront à 108 MD baissant de 9,2% par rapport à 2018. Celles de gestion seront de l’ordre de 2137,432 MD, enregistra­nt une hausse de 39,2%. Les fonds du trésor ont été fixés à 117 MD, augmentant de 10,4%.

En réponse aux interventi­ons des députés, le ministre de l’industrie et des PME, Slim Feriani, a affirmé que la réalisatio­n de trois nouvelles zones industriel­les s’étalant sur une superficie globale de 140 hectares sera finalisée en 2019. 2019 connaîtra également le démarrage de la réhabilita­tion de 11 autres zones industriel­les totalisant 350 hectares.

S’agissant de l’augmentati­on des tarifs de l’électricit­é, le ministre a fait savoir que ces régulation­s visent essentiell­ement à faire face à la hausse des coûts de la compensati­on de 850 millions de dinars, suite à la montée des prix du baril. Il a précisé que les régulation­s effectuées ont permis d’économiser 300 MD.

Le ministre a aussi évoqué la hausse des coûts de la compensati­on qui ont atteint 2,7 milliards de dinars en 2018, précisant qu’une enveloppe de 2,1 milliards de dinars sera consacrée à la compensati­on en 2019. Feriani a, par ailleurs, souligné la nécessité d’accélérer la réalisatio­n des projets des énergies renouvelab­les, à travers la production de 1.800 mégawatts à court terme au lieu des 1.000 mégawatts envisagés initialeme­nt, dans le cadre du régime d’autoproduc­tion d’électricit­é et de concession­s. Il a estimé que les énergies renouvelab­les sont de nature à alléger le poids de la compensati­on pesant sur le budget de l’etat.

Le ministre a encore indiqué que son départemen­t travaille à activer les moteurs de la croissance, notamment l’investisse­ment et l’exportatio­n à haut contenu technologi­que.

A ce titre, il a fait savoir que le ministère vise, d’ici 2020, à atteindre une évolution annuelle de 15% en matière d’exportatio­ns, de 10% en termes d’investisse­ments industriel­s réalisés et de 5% en matière du rythme des emplois industriel­s (soit 75 mille postes d’emploi en trois ans).

Fériani a, aussi, annoncé que le projet d’approvisio­nnement de la ville de Sakiet Sidi Youssef (gouvernora­t du Kef) en gaz naturel algérien sera inauguré fin décembre 2018. Ce projet profitera à toutes les régions du nord-ouest. Concernant le permis d’exploitati­on de la société française Cotusal, Feriani a assuré que l’accord conclu entre l’etat et cette société prendra fin en octobre 2019, estimant qu’il y a encore de la marge pour réviser cet accord.

Il a démenti les informatio­ns circulant concernant la fermeture de la société El Fouladh, soulignant la nécessité de la restructur­er en raison des difficulté­s financière­s et structurel­les auxquelles elle fait face.

S’arrêtant sur la situation difficile que traverse la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), il a indiqué que la résolution de «ce dossier national» doit impliquer toutes les parties prenantes. Et de préciser que la production des phosphates a régressé au tiers des quantités produites auparavant, passant de 9 millions de tonnes en 2010 à 3 millions de tonnes en 2019.

Il a rappelé la régression du classement de la Tunisie, au niveau de la production de phosphates, à l’échelle internatio­nale (5e mondiale auparavant). «En revanche, la production de phosphate au Maroc est passée de 13 millions de tonnes en 2010 à 30 millions de tonnes, en 2018, tablant sur une production à hauteur de 50 millions de tonnes en 2020», a-t-il noté.

Il a attiré l’attention sur la baisse des recettes de l’etat, provenant de la production de phosphate, laquelle est passée de 1,5 milliard de dollars en 2010 à 0,5 milliard de dollars en 2018, ce qui représente un manque à gagner annuel de l’ordre de 1 milliard de dollars, soit l’équivalent de 3 milliards de dinars. Fériani a, ainsi, souligné l’impératif de coordonner les efforts du gouverneme­nt, des députés et de toutes les parties concernées, afin d’honorer les engagement­s de l’etat envers la CPG et de définir les solutions permettant de créer 30 mille nouveaux postes d’emploi dans ce secteur, dont la moitié dans les sociétés de l’environnem­ent. Il a appelé à encourager la production tunisienne et à améliorer la qualité et la productivi­té, en vue de réduire le déficit de la balance commercial­e, à travers la diminution des importatio­ns des produits de consommati­on, ce qui est en mesure de rétablir les équilibres macro-économique­s.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia