La Presse (Tunisie)

Un moment fort : la rencontre Trump–xi Jinping

Autre moment fort de la journée d’hier, la réunion bilatérale entre le Saoudien Mohammed Ibn Salman et le Russe Vladimir Poutine

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AFP — Le G20 était suspendu hier au face-à-face prévu entre Donald Trump et Xi Jinping, censés négocier une trêve commercial­e en conclusion d’un sommet tendu, qui a trouvé un bref moment d’harmonie, au moins en surface, dans l’hommage unanime à l’ancien président américain, George H. W. Bush. De Berlin à Paris en passant par Londres, on insistait sur le rôle joué par l’ancien président américain (1989 à 1993) pour mettre fin de manière pacifique à la Guerre Froide.

Le président russe Vladimir Poutine, qui a qualifié la dissolutio­n de l’urss de «plus grande tragédie géopolitiq­ue» du XXE siècle, ne s’était pas encore exprimé. Les hommages appuyés des Européens, en particulie­r, dessinent comme un portrait en négatif de Donald Trump, au contraire accusé de saper l’ordre mondial multilatér­al.

Par exemple en déclenchan­t des conflits commerciau­x tous azimuts, dont le plus menaçant, opposant Etats-unis et Chine, pourrait connaître un tournant à Buenos Aires.

Sous le regard angoissé des marchés, le président américain et son homologue chinois Xi Jinping, dont l’affronteme­nt à coups de barrières douanières commence à peser sur la croissance, ont prévu un «dîner de travail» en fin de journée. Vendredi, Wall Street a terminé en hausse à la faveur d’un regain d’optimisme autour de ce rendezvous programmé juste après la fin du programme officiel.

«Il existe des signes positifs, nous allons voir ce qui se passe. Si nous pouvions parvenir à un accord, ce serait bien», a estimé le président américain. Ce champion du protection­nisme a prévu de porter à 25% le 1e janvier, contre 10% actuelleme­nt, les droits de douanes sur la moitié des produits chinois importés aux Etats-unis, soit 200 milliards de dollars. Et il menace de taxer la totalité des importatio­ns chinoises.

Xi Jinping a, lui, promis vendredi devant le G20 de «poursuivre les réformes» pour ouvrir le marché chinois et mieux protéger la propriété intellectu­elle, selon l’agence Xinhua.

Autre moment fort de la journée d’hier, la réunion bilatérale entre le Saoudien Mohammed Ibn Salman et le Russe Vladimir Poutine. Le cours de l’or noir, en chute libre, est suspendu depuis des semaines à un éventuel accord des deux puissances pétrolière­s sur une baisse de production.

Les Européens en figurants ?

Un accord des deux hommes, qui ont affiché leur franche camaraderi­e vendredi, pourrait déclencher l’ire du président américain.

Donald Trump est un des principaux soutiens du prince saoudien, dont la réputation est entachée par l’assassinat du journalist­e Jamal Khashoggi, sur lequel il compte pour maintenir un prix du pétrole bas. Vladimir Poutine est, lui, critiqué de toutes parts pour avoir déclenché une escalade militaire avec l’ukraine en mer Noire. «Il y aura une rencontre importante (entre Poutine et MBS) où seront évoquées non seulement des questions énergétiqu­es, mais aussi une augmentati­on des investisse­ments de l’arabie Saoudite en Russie», a déclaré lors d’un briefing le président du Fonds russe des investisse­ments directs, Kirill Dmitriev. Au moment où de sérieux doutes planent sur la capacité du G20 à signer un communiqué final, les autres participan­ts vont essayer de ne pas jouer les figurants. Cette édition du sommet est vraiment particuliè­re, selon une source diplomatiq­ue française. L’an dernier à «Hambourg, il y avait un peu une forme de naïveté collective face à Trump, car il y avait l’idée qu’on pouvait le convaincre», a-t-elle confié à des journalist­es.

Dans un brouillon du communiqué final datant de lundi, et vu par L’AFP, aucune critique du «protection­nisme», qui serait intolérabl­e pour les Américains. Il y est question de «s’atteler aux défis du changement climatique», en tenant compte de «circonstan­ces nationales différente­s.» Les Européens présents au G20 (France, Allemagne, Italie, Paysbas invités, Grande-bretagne, UE) vont tenter de sauver les meubles en obtenant au moins 19 signatures — celle de Donald Trump étant exclue — pour un soutien plus ambitieux à l’accord de Paris sur le climat, dénoncé par les Américains.

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