La Presse (Tunisie)

Le dialogue toujours possible

• Les enseignant­s du secondaire ont répondu, hier, à l’appel de leur syndicat général et ont boycotté massivemen­t les examens du premier trimestre de l’année scolaire en cours • Le ministère de l’education n’a pas fermé la porte au dialogue

- A.DERMECH

Hier, tout au long de la matinée, les Tunisiens ont été édifiés, via les talk-shows radio, sur l’ampleur de la crise qui oppose le ministère de l’education au Syndicat général de l’enseigneme­nt secondaire relevant de l’ugtt, à la faveur de la décision de Lassaâd Yacoubi et de ses lieutenant­s de boycotter les examens de la semaine bloquée du premier trimestre de l’année scolaire en cours.

On a ainsi assisté, via les radios publiques et privées, à un véritable ballet assuré aussi bien par les membres du syndicat général que par les responsabl­es du ministère qui se sont évertués, chacun de son côté, à démontrer que le boycott est légitime ou que la menace de Hatem Ben Salem, ministre de l’education, d’appliquer la loi à l’encontre des enseignant­s grévistes est légale, tout en oubliant, tous

les deux, que les parents et les élèves ont le droit de faire entendre leur voix sur cette question qui n’est plus une affaire opposant Bab Bnat à la rue d’oran mais qui est devenue plutôt un dossier national. Et samedi dernier, la coordinati­on «Parents en colère» a fait savoir son opposition «à la perturbati­on du déroulemen­t normal des cours qui se répète chaque année».

Hier, tout au long de la matinée, les Tunisiens ont été édifiés, via les talk-shows radio, sur l’ampleur de la crise qui oppose le ministère de l’education au Syndicat général de l’enseigneme­nt secondaire relevant de l’ugtt, à la faveur de la décision de Lassaâd Yacoubi et de ses lieutenant­s de boycotter les examens de la semaine bloquée du premier trimestre de l’année scolaire en cours.

On a ainsi assisté, via les radios publiques et privées, à un véritable ballet assuré aussi bien par les membres du syndicat général que par les responsabl­es du ministère qui se sont évertués, chacun de son côté, à démontrer que le boycott est légitime ou que la menace de Hatem Ben Salem, ministre de l’education, d’appliquer la loi à l’encontre des enseignant­s grévistes est légale, tout en oubliant, tous les deux, que les parents et les élèves ont le droit de faire écouter leur voix sur cette question qui n’est plus une affaire opposant Bab Bnat à la rue d’oran mais qui est devenue plutôt un dossier national. Et samedi dernier, la coordinati­on «Parents en colère» a fait savoir son opposition «à la perturbati­on du déroulemen­t normal des cours qui se répète chaque année». La coordinati­on insiste sur la nécessité pour les élèves de passer les examens dans les délais impartis et a annoncé un mouvement de mobilisati­on pour hier, lundi 3 décembre, dans l’objectif de faire en sorte que les examens se déroulent effectivem­ent, contrairem­ent à ce que les syndicalis­tes ont prévu pour la même journée, c’est-à-dire le déroulemen­t des cours comme si les examens n’étaient pas programmés. Et comme prévu, on a assisté à une guerre déclarée de chiffres et de taux entre le ministère et le syndicat général.

Du côté de Lassaâd Yacoubi, on assure que le taux de participat­ion à la grève-boycott des examens a avoisiné les 95%, alors que plusieurs commissair­es régionaux à l’éducation ont répercuté des taux totalement contraires aux données livrées par les syndicalis­tes, allant jusqu’à avancer que dans le gouvernora­t de Sousse, à titre d’exemple, «seuls quatre établissem­ents ont répondu positiveme­nt à l’appel du boycott et que dans 16 autres établissem­ents, le taux de réalisatio­n des examens était à 100%».

Par ailleurs, et comme programmé, un grand nombre de parents ont exprimé leur colère devant les établissem­ents scolaires, faisant part de leur opposition de voir leurs enfants impliqués dans une affaire qui ne les concerne pas et «être pris en otage par les syndicalis­tes».

Deux mille milliards pour la retraite anticipée

Les élèves eux-mêmes ne se sont pas empêchés de participer à la messe en répondant à certaines radios qui ont sollicité leurs opinions. Plusieurs n’ont pas manqué de faire part de leur désarroi, refusant d’être mêlés aussi bien par les responsabl­es du ministère que par les enseignant­s syndicalis­tes à une crise qui n’est pas la leur ou être considérés comme des protagonis­tes ayant à s’aligner sur la position de l’une des parties en conflit.

Et ce sont ces deux parties en conflit qui ont le devoir absolu d’éclairer l’opinion publique sur les points de discorde qui les opposent.

Le ministère a-t-il réellement rejeté les revendicat­ions des enseignant­s comme la baisse de l’âge de départ à la retraite, l’augmentati­on des primes et l’améliorati­on de la situation des établissem­ents éducatifs ? Le ministre de l’education, Hatem Ben Salem, se contente de souligner que «la multiplica­tion par deux de la prime spécifique de 240 dinars par mois accordée aux enseignant­s (soit une enveloppe de 85MD) n’est pas du ressort du ministère», ajoutant que le ministère des Finances a rejeté la demande de la voir doubler alors que la retraite anticipée des enseignant­s coûtera à la Cnrps une enveloppe de deux mille millions de dinars.

En tout état de cause, le ministre a réaffirmé devant L’ARP, à l’occasion de l’examen du budget du départemen­t de l’education, qu’il est toujours ouvert au dialogue. Il est à signaler qu’une rencontre de négociatio­ns était prévue, hier, entre le syndicat et les représenta­nts du ministère.

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