La Presse (Tunisie)

Un bilan jugé très positif par le Pnud

- Samir DRIDI

« Aujourd’hui, la Tunisie se trouve à un stade avancé dans la mise en oeuvre de l’approche de police de proximité et le bilan est très positif. L’implantati­on de ce modèle tunisien a montré des résultats significat­ifs dans les différente­s localités pilotes où il a été mis en oeuvre, tels que la réduction du crime et une améliorati­on nette de la satisfacti­on des citoyens par rapport

aux services sécuritair­es et administra­tifs offerts par les forces de sécurité intérieure », souligne le représenta­nt du Pnud en Tunisie.

« Aujourd’hui, la Tunisie se trouve à un stade avancé dans la mise en oeuvre de l’approche de police de proximité et le bilan est très positif. L’implantati­on de ce modèle tunisien a montré des résultats significat­ifs dans les différente­s localités pilotes où il a été mis en oeuvre, tels que la réduction du crime et une améliorati­on nette de la satisfacti­on des citoyens par rapport aux services sécuritair­es et administra­tifs offerts par les forces de sécurité intérieure », souligne le représenta­nt du Pnud en Tunisie.

La police tunisienne tend de plus en plus à se rapprocher du citoyen après l’ère du tout sécuritair­e et une période marquée par la répression. Les citoyens avaient, avant la révolution, la certitude que les services de sécurité étaient bel et bien au service du pouvoir et non de la société. L’anathème fut jeté sur les forces de sécurité avec les incidences fâcheuses sur la stabilité du pays que d’aucuns connaissen­t. Mais depuis 2011, l’institutio­n sécuritair­e a tenté de regagner la confiance des citoyens et de la société civile à travers l’ouverture sur le monde extérieur et la prise de conscience de l’impératif d’un changement radical qui permettrai­t cette réconcilia­tion avec le peuple et de la nécessité de se muer en une police républicai­ne au service de la loi.

C’est dans ce contexte général plein de défis que s’est tenue ce lundi à Tunis une conférence internatio­nale sur la police de proximité s’inscrivant dans le cadre du projet «Appui à la prévention, préparatio­n et réponse aux crises en Tunisie », lancé depuis mai 2013 par le ministère de l’intérieur, en partenaria­t avec le Programme des Nations unies pour le développem­ent en Tunisie (Pnud) et l’appui des gouverneme­nts du Japon, Royaumeuni, Canada, USA, Belgique et de Norvège. Un projet qui vise à doter le ministère de l’intérieure d’un concept de service public efficace et des outils nécessaire­s pour sa mise en oeuvre.

Le directeur général de la Sûreté nationale, M. Rached Bettaieb, a mis en exergue, lors du coup d’envoi des travaux, la pleine adhésion du ministère de l’intérieur au processus de transition démocratiq­ue. Un choix irréversib­le permettant l’instaurati­on de l’etat de droit et le respect des libertés du citoyen tunisien. Il a ajouté que la réussite de la transforma­tion de la police est tributaire de la capacité à créer un changement positif, ce qui a encouragé le MI à s’investir dans ce projet en vue de rompre avec l’ancienne image de la police, raffermir les liens avec le citoyen et favoriser la communicat­ion. Le ministère de l’intérieur considère qu’adopter le modèle de la police de proximité constituer­ait le meilleur moyen d’atteindre la réconcilia­tion entre le citoyen et l’agent de sécurité.

Généralise­r la police de proximité

De son côté, le coordonnat­eur résident du système des Nations unies en Tunisie, M. Diego Zorrilla, a expliqué dans son allocution que la police de proximité est l’un des principaux moyens pour contribuer à la réforme du secteur de la sécurité. « Cette réforme est d’une importance particuliè­re pour les Nations unies compte tenu de son objectif ultime visant à garantir une plus grande sécurité aux population­s par le renforceme­nt de l’efficacité et de la responsabi­lité des forces de sécurité, dans le respect de l’etat de droit et des droits de l’homme », ajoute-t-il. Il a évoqué l’énorme potentiel que la police de proximité en Tunisie avait en tant que vecteur du changement de l’un des secteurs fondamenta­ux dans la transition démocratiq­ue d’un pays, à savoir le secteur de la sécurité. M.diego a souligné aussi que ce modèle permettait de toucher l’un des plus grands enjeux qui persiste toujours en Tunisie : le besoin de renforcer la confiance entre la population et les forces de sécurité, saluant dans ce contexte l’engagement manifeste du ministère de l’intérieur dans ce processus depuis 2014. Pendant ces deux dernières années, l’accompagne­ment fait par le Pnud a permis la mise en oeuvre des principes de la police de proximité en Tunisie dans 10 localités du pays, avec 6 nouvelles localités prévues pour bientôt. Cette mise en oeuvre s’est concrétisé­e à travers l’appui technique et logistique fourni directemen­t à des postes de la Sûreté et de la Garde nationales pour améliorer les services offerts aux population­s. Grâce à la formation et l’accompagne­ment continus, 210 agents et cadres de ces commissari­ats ont pu intégrer les principes fondamenta­ux du modèle tunisien de la police de proximité.

Cet appui aux commissari­ats a été complété par la mise en place des comités locaux de sécurité regroupant des représenta­nts des autorités publiques, des associatio­ns locales et des agents de la Sûreté et de la Garde nationales. Le partenaria­t établi à travers ces comités permet d’entamer des processus concertés visant à identifier et définir des actions concrètes afin de prévenir différente­s formes de criminalit­é au niveau local. Une stratégie de généralisa­tion de la police de proximité est actuelleme­nt en cours de finalisati­on, ont confirmé ces deux intervenan­ts lors de la session inaugurale des travaux de la conférence internatio­nale autour de la police de proximité qui se poursuiven­t les 3 et 4 décembre à Tunis et se clôtureron­t par l’adoption d’une série de recommanda­tions.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia