Le bel exemple de trois étudiantes
Elles ont réussi le défi de créer un lien entre les citoyens et les commerçants désireux de vendre à bas prix leurs invendus de la journée, et ce, par le biais d’une application mobile (Gaspi-stop) dans le cadre de la lutte contre le fléau du gaspillage.
La FAO estime à environ 1,3 milliard de tonnes de denrées alimentaires par an perdues ou gaspillées, soit un tiers des aliments produits pour la consommation humaine. En Tunisie, c’est l’institut national de consommation relevant du ministère du Commerce qui ne cesse de sonner l’alerte à travers des campagnes de sensibilisation, l’élaboration des études et la publication, de manière périodique, des statistiques se rapportant au gaspillage alimentaire qui coûte aux ménages tunisiens 5% de leurs dépenses alimentaires. Selon les estimations des études réalisées par L’INC en 2016, plus de 113 mille tonnes de pain sont jetées chaque année par les Tunisiens, soit 42 kg/ménage/an, et ce, au moment où notre pays importe plus de 80% de ses besoins en blé tendre pour le pain, avec une dépréciation continue du dinar tunisien et une situation de déficit public important et préoccupant. Dans 67% des restaurants universitaires, les restes des plats sont jetés et 93% des étudiants gaspillent du pain alors que 70% déclarent prendre plus que leurs besoins. Et c’est justement dans la perspective de lutte contre ce fléau que Nour Kaouech, Amina Saddoud et Safa El Kebir, trois étudiantes de la Mediterranean School of Business, se sont penchées sur cette question en vue de limiter le désastre tout en tirant profit de cet épineux problème.
Selon leur témoignage, c’est au cours de la startup compétition organisée par la Taylor Institute Tunisie en septembre dernier dans un espace de coworking à Tunis qu’elles ont créé «Gaspi-stop», une application mobile dont l’objectif est de lutter contre le gaspillage alimentaire et la préservation de l’environnement, une idée qui leur a valu le premier prix de cette compétition. «Gaspi-stop» est une application mobile qui permet de mettre les utilisateurs en relation avec des commerçants pour lutter contre le gaspillage en leur permettant d’acheter, à prix très réduits, leurs invendus du jour. Au menu : salades, sandwichs, viennoiseries et autres excédents des magasins partenaires proposés à prix cassés par le biais de cette application, nous explique-t-on. Ce service est gratuit pour les particuliers mais pour les espaces commerciaux, c’est différent. En effet, ces derniers doivent s’acquitter des frais d’abonnement mensuel ou d’un pourcentage pour chaque transaction. Une condition indispensable leur permettant de poster leurs annonces.
Par ailleurs, les commerçants sont appelés à mettre à jour leurs inventaires de façon quotidienne, en indiquant, primo les quantités de produits frais dont ils disposent et qui risquent de finir à la poubelle et, secundo, les réductions proposées pour ces produits. En revanche, les consommateurs reçoivent gratuitement, en temps réel, ces informations et peuvent ainsi bénéficier de ces produits frais à prix réduit, ce qui est de nature à lutter efficacement contre le gaspillage alimentaire.
C’est un pari gagnant-gagnant pour la lutte contre le gaspillage alimentaire et qui présente une solution à l’échelle micro-locale, concluent nos trois jeunes étudiantes. Une idée innovante à saluer et à encourager.
Dans 67% des restaurants universitaires, les restes des plats sont jetés et 93% des étudiants gaspillent du pain, alors que 70% déclarent consommer plus que leurs besoins. Et c’est justement dans la perspective de lutte contre ce fléau que Nour Kaouech, Amina Saddoud et Safa El Kebir, trois étudiantes de la Mediterranean School of Business se sont penchées sur cette question en vue de limiter le désastre tout en tirant profit de cet épineux problème.