La Presse (Tunisie)

La Cour constituti­onnelle à l’épreuve du consensus

- Par Abdelkrim DERMECH

EN apprenant, hier, que les députés ont adopté le budget de la Cour constituti­onnelle, beaucoup de Tunisiens se sont posé la question suivante : l’heure n’a-t-elle pas sonné pour que les élus de la nation prennent leur courage à deux mains et décident de mettre de côté les clivages et les calculs politiques étriqués qui opposent les partis, pour opter pour le consensus, la seule voie qui permettra à L’ARP d’élire les trois membres qu’il lui revient de choisir sur les quatre qui porteront les couleurs du Parlement parmi les 12 membres qui composeron­t le conseil de la Cour?

Faut-il rappeler que les députés ont déjà élu un membre parmi les quatre qui seront issus du Parlement sur la base de 145 voix, soit les deux tiers des membres de L’ARP.

Quant aux trois autres membres (ajoutés aux huit autres à désigner à parts égales par le président de la République et le Conseil supérieur de la magistratu­re), ils attendent toujours que les partis politiques les plus influents représenté­s au sein du palais du Bardo décident d’opter pour le consensus et choisissen­t la voie du compromis pour s’entendre sur l’identité des trois candidats à élire et donnent leurs directives à leurs députés afin qu’ils accordent leurs voix aux candidats dont les chefs des groupes parlementa­ires auraient avalisé la candidatur­e.

Sauf qu’avec la reconfigur­ation du paysage politique national suite à la rupture du consensus entre Ennahdha et Nida Tounès et l’émergence du groupe parlementa­ire Coalition nationale sans oublier le rejet de l’initiative législativ­e visant à réduire le nombre des voix requises à 109 voix au lieu de 145, on s’est retrouvé dans une situation de blocage qui risque de perdurer.

Et les chefs des groupes parlementa­ires qui ont pris la parole, hier, au palais du Bardo, n’ont pas manqué de dénoncer l’échec du Parlement à asseoir la Cour constituti­onnelle, tout simplement parce que les calculs partisans, les ambitions personnell­es et les desseins électoraux l’ont emporté sur la voix de la sagesse, du consensus et du dialogue.

Qui porte la responsabi­lité de cet échec cuisant considéré comme une atteinte grave au processus de transition démocratiq­ue ?

La question mérite d’être posée. Sauf qu’il n’est plus question aujourd’hui de trouver une partie pour lui faire assumer la responsabi­lité de l’échec. L’heure n’est-elle pas, plutôt, d’imaginer une solution consensuel­le à même de sauver ce qui peut l’être encore ?

il n’est plus question aujourd’hui de trouver une partie pour lui faire assumer la responsabi­lité de l’échec. L’heure n’est-elle pas, plutôt, d’imaginer une solution consensuel­le à même de sauver ce qui peut l’être encore ?

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