Dédommagements, dites-vous ?
NOUS avons chaque jour la preuve que notre pays continue et va continuer de vivre encore, pour de nombreuses années, dans une ambiance de fracture politique grave entre islamistes et non islamistes générée par un Islam politique envahissant, et un pays foncièrement réfractaire, construit qu’il est depuis des siècles autour d’une identité imbue des valeurs de liberté, de tolérance, de juste milieu, de modération… C’est bien cette différenciation politique, transcendée par la Constitution, mais ancrée dans le subconscient des Tunisiens, que l’on retrouve aujourd’hui au sein de notre peuple chaque fois que la classe politique avance sur la scène des sujets extrêmement sensibles impliquant le parti islamiste dans ses relations avec les siens tout comme dans les rapports de larges franges du peuple à ce parti.
Dans ce sens, les appels au rassemblement lancés par la société civile, relayés sur les réseaux sociaux, contestant les dédommagements qui vont être accordés, sur le Trésor public, reflètent ce ras-le-bol que vit aujourd’hui le peuple tunisien face à une classe politique qu’il estime débordée et quelque part myope et sans repères. Dans une conjoncture marquée par l’accentuation de la crise institutionnelle et l’enfoncement du pays dans la crise économique et sociale, l’évocation de la question des dédommagements est de fait perçue comme une provocation de plus à un peuple qui peine à gérer un quotidien extrêmement difficile et où le citoyen, à force d’être exposé aux mauvaises nouvelles, n’en finit plus de retomber dans l’anxiété.
Un signal grave ou un espoir plein de messages ? Comment lire ces mouvements de foule que notre pays est en train de vivre? Un signe de vivacité d’une société dynamique qui est en train de vivre de grands changements ? Une colère et un refus franc d’un parti politique qui tend à faire dans l’arrogance, oubliant très vite un passé pénible ? Autant de questions auxquelles il faudra savoir répondre de façon sereine et équilibrée.
Dans une conjoncture marquée par l’accentuation de la crise institutionnelle et l’enfoncement du pays dans la crise économique et sociale, l’évocation de la question des dédommagements est de fait perçue comme une provocation de plus à un peuple qui peine à gérer un quotidien extrêmement difficile