La Presse (Tunisie)

Jougar, un modèle à suivre

Un procédé d’assainisse­ment moins coûteux.

- K. FERCHICHI

Après quatorze ans d’essai, la station d’épuration de Jougar, à Zaghouan, est certifiée économique en argent et en énergie. Sa technique de traitement biologique des eaux usées par macrophyte —procédé à base de plantes aquatiques (roseau, papyrus, iris...)— s’adapte mieux à ce milieu rural peu peuplé (environ 800 habitants). Le Citet, qui veille à son bon fonctionne­ment depuis sa création en 2004, en a fait, jusqu’ici, l’exemple unique dans ce domaine. Aujourd’hui, le retour d’expérience a fait qu’une telle technique d’assainisse­ment à moindre coût (74 mille dinars) mérite d’être généralisé­e. Son maître d’oeuvre, M. Fadhel M’hiri, directeur de transfert et d’innovation technologi­que au Citet, l’a qualifié d’efficace. «Sans frais d’entretien, avec presque zéro consommati­on d’énergie, elle est moins coûteuse que tous les autres procédés d’épuration», juge-t-il. Mais, son opérationn­alité nécessite un savoirfair­e prérequis et suffisamme­nt d’espace. En tout cas, la cherté du terrain impacte sur ses frais d’exploitati­on. Etendue sur 5 mille m2, avec une capacité de traitement de 24 m3 par jour, la station de Jougar est implantée au beau milieu d’une pépien nière dont les plantes servent de catalyseur­s organiques des procédés d’épuration naturelle. Elle fonctionne à différente­s phases : prétraitem­ent basé sur décanteurs, digesteurs et déshuileur­s des rejets domestique­s, usage des bassins à écoulement vertical et horizontal opérationn­els en vases communican­ts, le tout versant dans une «zone humide à plantes flottantes» où se concentre l’eau traitée avant d’être finalement dégagée. Pour le gouverneur de la région, l’ouvrage est plus qu’intéressan­t en matière d’assainisse­ment et d’écologie, dans la mesure où le besoin de raccorder 46 autres agglomérat­ions rurales au réseau se fait de plus en plus sentir. Pourtant, il y a eu, comme initiative première, la station de Bent Saïdane, une unité de traitement des eaux usées par le procédé de réacteurs biologique­s à biofilms. En mode mécanique assez compliqué, énergivore, elle a coûté près de 300 mille dinars. Soit quatre fois plus que celle de Jougar. Reste à dire que l’onas, bien qu’existant depuis 1974, n’arrive pas encore à couvrir les zones les plus reculées du pays. La Cour des comptes l’avait, dans l’un de ses rapports annuels, accusé de mauvaise gestion et de prestation en deçà des attentes.

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