La Presse (Tunisie)

10 MD seront consacrés au Fonds de dignité et de réhabilita­tion des victimes

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Les ressources budgétaire­s consacrées au Fonds de dignité et de réhabilita­tion des victimes de la dictature ont été fixées à près de 10 millions de dinars (MD) dans le projet de loi de finances 2019, a indiqué le ministre de Finances, Ridha Chalghoum. Chalghoum, qui répondait, hier, aux questions des députés sur ce fonds, lors du débat du projet de loi de finances 2019 (PLF2019), pense que la discussion d’un tel sujet est considérée comme un débat politique par excellence. La décision de consacrer un budget au Fonds de dignité et de réhabilita­tion des victimes de la dictature dans le projet de loi des finances 2019 a suscité un désaccord entre les députés dans la commission des finances, de la planificat­ion et du développem­ent.

Le député Mohamed Fadhel Ben Omrane ( Nidaa ) a menacé de recourir avec certains députés à la justice si un millime de la somme allouée à ce fonds est dépensé en vertu de l’article 3 du décret n°211 de l’année 2018, relative à la fixation des modalités d’organisati­on, de fonctionne­ment et de financemen­t du Fonds de dignité et de réhabilita­tion des victimes de la dictature, à sa gestion et à son financemen­t. D’après lui, il est erroné que la somme allouée à ce fonds soit déterminée par un décret gouverneme­ntal, considéran­t que ceci est inconstitu­tionnel. Ben Omrane a demandé de réviser la loi organique de la justice transition­nelle, en la soumettant à un référendum populaire. Il a fait remarquer que l’indemnisat­ion des dégâts financiers sera supportée par le peuple qui souffre de la cherté de la vie, face au glissement du dinar et à l’augmentati­on du taux de chômage.

Pour sa part, Samir Dilou (Ennahdha) a souligné que le montant dédié à ce fonds est dérisoire et ne représente que 0,00024% du total du budget de l’etat, niant que les bénéficiai­res du recrutemen­t dans la fonction publique dans le cadre de la loi n°4 de l’année 2012 appartienn­ent tous au mouvement Ennahdha. Dilou s’est dit attaché à ce fonds qui est, selon lui, un impératif pour faire réussir la justice transition­nelle. De son côté, le député Salem Labiadh a demandé de ne pas intégrer la question du fonds de dignité dans les tirailleme­nts politiques, précisant que cette question se transforme en une lutte idéologiqu­e.

Pour sa part, Hassouna Nasfi a indiqué que l’applicatio­n de cet article et le déblocage des sommes de ce fonds sont impossible­s, ni en vertu de la loi de finances, ni d’aucune autre loi.

Le débat sur le Fonds de dignité et de réhabilita­tion des victimes de la dictature a commencé depuis l’examen de la commission des finances du projet de LF 2019.

Ainsi, mardi 4 décembre 2018, la commission des finances a rejeté deux propositio­ns de la part des députés. La première émane du mouvement Nida Tounès et concerne la suppressio­n du Fonds de dignité et de réhabilita­tion des victimes de la dictature, en vertu de l’article 93 de la loi de finances 2014, en transféran­t ses ressources au budget de l’etat et à l’exécution des programmes des familles démunies. L’autre propositio­n qui revient aux blocs de la Coalition nationale et d’al Horra du mouvement Projet de la Tunisie, est relative à l’arrêt des contributi­ons de l’etat au profit du fonds au titre des années 2019, 2020 et 2021.

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