La Presse (Tunisie)

L’administra­tion publique reste un obstacle majeur

- Maha OUELHEZI

Aucune administra­tion publique n’a eu un score satisfaisa­nt. La moyenne globale obtenue est de 59.90/100, loin de la bonne performanc­e (80 points/100). Ainsi, dans le Top 3 des administra­tions publiques, on trouve les recettes des finances (63,85), le bureau d’emploi (63,81) et la Banque centrale de Tunisie (63,79).

Selon une enquête réalisée par le cabinet One to One et commandité­e par le Centre des jeunes dirigeants et la fondation Konrad Adenauer Stiftung, sur un échantillo­n de 501 petites et moyennes entreprise­s tunisienne­s, 77,2% d’entre elles considèren­t l’administra­tion publique comme un obstacle sévère, majeur ou modéré au développem­ent de leurs entreprise­s. Cette étude fait ressortir que le Tribunal de Première Instance (RC), les bureaux des Douanes et les municipali­tés sont les administra­tions les plus mal notées selon les PME interviewé­es. Cette étude a été présentée, le 5 décembre 2018, en présence de Zied Laâdhari, ministre du Développem­ent, de l’investisse­ment et de la Coopératio­n internatio­nale et de Kamel Morjane, ministre de la Fonction publique, de la Modernisat­ion de l’administra­tion et des Politiques publiques.

Cette enquête montre l’ampleur des défis qui subsistent encore pour l’améliorati­on de la relation entre l’entreprise et l’administra­tion tunisienne. D’ailleurs, on indique qu’aucune administra­tion publique n’a eu un score satisfaisa­nt. La moyenne globale obtenue est de 59.90/100, loin de la bonne performanc­e (80 points/100). Ainsi, dans le Top 3 des administra­tions publiques, on trouve les recettes des finances (63,85), le Bureau de l’emploi (63,81) et la Banque centrale de Tunisie 63,79). Ces administra­tions sont considérée­s comme les plus performant­es.

Modernisat­ion

Les PME questionné­es estiment que les actions prioritair­es permettant d’améliorer la relation entre l’entreprise et l’administra­tion sont essentiell­ement la digitalisa­tion des administra­tions publiques, l’améliorati­on de la qualité du service et la transparen­ce des procédures. Il s’agit aussi de la facilitati­on de l’accès à l’informatio­n, la maîtrise de l’informatio­n par le personnel de l’administra­tion et la disponibil­ité et la réactivité.

Sur la question de la digitalisa­tion, les recettes des finances se classent en première position, suivies par la Banque centrale de Tunisie, le Centre d’étude et de recherche des télécommun­ications (Cert), la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) et les bureaux de Douane. Les administra­tions les plus mal notées sont les municipali­tés, le Tribunal de première instance et l’institut national de normalisat­ion et de propriété industriel­le (Innorpi). L’étude a abordé également une question cruciale, qui est celle de la corruption. 18,8% des PME interviewé­es ont déclaré qu’il leur a été demandé de faire des versements non officiels lors d’une opération avec l’administra­tion publique, à l’instar de l’accès à des prestation­s, import/export, opérations de contrôle, marchés publics, etc.

Plus d’efforts de réforme

Pour Kamel Morjane, ministre de la Fonction publique, de la Modernisat­ion de l’administra­tion et des Politiques publiques, l’étude a révélé un problème de confiance entre l’entreprise et l’administra­tion publique. “Il faut moderniser énormément les prestation­s. Mais toute réforme ne doit pas être imposée mais discutée avec les fonctionna­ires, les usagers, les syndicats pour revoir la situation de l’administra­tion publique”, a-t-il affirmé. De son côté, Zied Laâdhari, ministre du Développem­ent, de l’investisse­ment et de la Coopératio­n internatio­nale, a souligné que 45% du temps de l’entreprise en Tunisie sont consacrés aux procédures administra­tives, contre 13% dans le monde. Un pourcentag­e élevé, selon lui, et qui doit être pris en considérat­ion dans l’améliorati­on des services administra­tifs. “Trois axes fondamenta­ux sont à développer davantage : la simplifica­tion administra­tive, la simplifica­tion de la gouvernanc­e et la digitalisa­tion”, a-t-il assuré.

Pour Khalil Laâbidi, président de l’instance tunisienne de l’investisse­ment, cette nouvelle instance dont le but est de promouvoir l’investisse­ment étranger montrera l’exemple d’une administra­tion qui fonctionne autrement en bannissant les barrières administra­tives. Une plateforme digitale sera ainsi mise en place prochainem­ent pour servir de modèle pour les autres administra­tions.

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