Le droit absolu à la dignité
IL est de tradition que la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme offre l’opportunité de mesurer et d’évaluer les avancées réalisées en matière de consécration dans la vie quotidienne, des libertés publiques et surtout individuelles ou ce qu’on a pris coutume de désigner comme les droits à caractère politique. Cette fête a toujours donné lieu à l’éternelle polémique : les droits politiques sont-ils indissociables des droits économiques et encore plus des droits dits de la troisième génération, comme le droit à un environnement sain, à un cadre de vie agréable et à une économie verte ?
En Tunisie, depuis les événements de janvier 2011, les cérémonies fastueuses organisées auparavant pour fêter le 10 décembre de chaque année afin de récompenser les personnalités et les institutions qui se sont illustrées en la matière n’ont plus droit de cité, comme si la culture de l’ancrage du respect des droits de l’homme dans le comportement quotidien des Tunisiens avait porté ses fruits dans le sens que les violations de ces mêmes droits font déjà partie du passé ou comme si les Tunisiens étaient unanimes à considérer qu’aussi bien leurs droits économiques que politiques sont concrétisés et que la polémique droits économiques-droits politiques a vécu avec l’accession au pouvoir d’une nouvelle génération de politiciens qui ont réussi à satisfaire les revendications tant politiques qu’économiques des Tunisiens.
Pourtant, la réalité est tout autre et personne n’est en mesure d’affirmer qu’aujourd’hui, les droits de l’homme vivent en Tunisie leur belle époque dans la mesure où, outre le droit à la liberté d’expression, de la presse et de l’organisation politique dans le sens de la création des partis, l’un des droits fondamentaux, à savoir le droit à la dignité à travers l’accession à un revenu stable et décent, est toujours et constamment à conquérir.
Qu’il existe en Tunisie plus de deux cents partis politiques, que les journaux ou les radios et TV critiquent et épinglent quotidiennement la classe politique au pouvoir ou dans l’opposition et l’accusent de tous les maux du monde et que cette même classe politique se donne le droit de se créer de nouveaux types de droits comme le dénigrement, les insultes et la diffamation et de réclamer aussi le droit à l’impunité, l’impression générale qui prévaut aujourd’hui en Tunisie est la suivante : l’approche des droits de l’homme adoptée il y a déjà huit ans avec les mécanismes et institutions censés concrétiser ses différentes facettes restera à jamais boîteuse et inefficace tant que le droit à l’emploi, plus clairement le droit à la dignité du citoyen, ne sera pas élevé au statut de priorité nationale n°1 et ne sera pas placé à l’écart des agendas partisans, des calculs électoraux et des ambitions personnelles démesurées.
personne n’est en mesure d’affirmer qu’aujourd’hui, les droits de l’homme vivent en tunisie leur belle époque dans la mesure où, outre le droit à la liberté d’expression, de la presse et de l’organisation politique dans le sens de la création des partis, l’un des droits fondamentaux, à savoir le droit à la dignité à travers l’accession à un revenu stable et décent, est toujours et constamment à conquérir.