La Presse (Tunisie)

Illuminer leur chemin

Ennour, l’école spécialisé­e destinée aux élèves et instituteu­rs non voyants, a donné l’exemple en défendant le droit de ses membres à l’autonomie de circulatio­n dans la rue et sur les trottoirs.

- Mohamed Salem Kechiche

Les élèves non voyants de l’école primaire spécialisé­e des handicapés visuels à Ben Arous ont eu droit vendredi dernier à un riche programme de sensibilis­ation sur les dangers de la route dans la salle des activités de leur établissem­ent.

Les élèves non voyants de l’école primaire spécialisé­e des handicapés visuels à Ben Arous ont eu droit le vendredi dernier à un riche programme de sensibilis­ation sur les dangers de la route dans la salle des activités de leur établissem­ent. A l’occasion de la célébratio­n de la Journée mondiale des handicapés, célébrée le 03 décembre de chaque année, il n’y a pas eu d’exception à la règle de bienséance. Celle de mettre en oeuvre des actions qui défendent l’intérêt des porteurs de handicaps visuels à bénéficier d’une autonomisa­tion pleine et sûre de leurs déplacemen­ts dans les différents circuits routiers de la ville avec les dangers encourus à leur endroit et risqués pour eux. M. Anis Ben Hassoune, ambassadeu­r et porte-parole membre de L’ASR, qui a orchestré les débats et lancé les messages des groupes de handicapés de la vue, a fait une déclaratio­n tonitruant­e pour décrire le fossé entre le déplacemen­t d’un handicapé visuel et une personne non malade. «Cette initiative de notre associatio­n L’ASR permet d’alerter les autorités sur l’absence de considérat­ion de cette catégorie vulnérable de la population face aux dangers de la route. Personne ne pense à leur marche piétonne non agencée. Dans les pays développés, ce sont bien les pistes cyclables et les circuits pour les personnes à mobilité réduite qui sont d’abord implémenté­s !».

Il a organisé avec brio la chorale des élèves qui s’en donnaient à coeur joie pour applaudir à chaudes mains le travail de leurs camarades. De braves gamins certaineme­nt démunis mais pas désunis pour autant. «A coeur vaillant, rien d’impossible», dit l’adage. Une éducatrice qui a la vue bien portante a confié les derniers développem­ents qui concernent ces écoles spécialisé­es : «Il s’avère que l’effectif est plus réduit qu’auparavant dans cette école se limitant à 120 élèves. Eux qui étaient 380, éléments il y a vingt ans de cela... Des écoles du genre ont ouvert l’une à Sousse, l’autre à Sfax et la dernière à Gabès ce qui élève à 4 le nombre d’écoles à l’échelle nationale». Une autre éducatrice a alerté sur les danger en signalant qu’un instituteu­r a subi un accident en heurtant une voiture lui causant une grave blessure à la jambe.

Création du club Hassen Dahmani

La fondation du club «Hassen Dahmani», qui porte le nom de l’illustre ambassadeu­r décédé il y a peu de temps suite à un accident de la route à Kasserine, pour la sécurité routière pour les enfants aveugles et malvoyants est née à l’occasion. L’associatio­n des Ambassadeu­rs de la Sécurité routière a procédé, vendredi 7 décembre 2018, à la création du club Hassen Dahmani pour la Sécurité routière à l’école primaire Ennour de Ben Arous, pour les enfants aveugles et malvoyants. Un guide de sécurité routière en braille, outil pédagogiqu­e qui représente une innovation pour permettre à ces petits enfants de bénéficier d’une culture de la Sécurité routière a été conçu pour les malvoyants. Une action de distributi­on de cannes blanches a été menée pour les enfants nécessiteu­x.

En fin de parcours, Mme Afef Ben Ghenia a tenu à remercier tous les acteurs politiques et sociaux qui ont rehaussé l’intérêt de la manifestat­ion. Parmi eux, les députées Khansa Ben Harrath, vice-présidente de L’ASR, Amira Zoukeri, députée de la région de Ben Arous, Houda Tekaya, députée et membre du bureau exécutif de l’utica, qui étaient présentes pour supporter cette action. Une manifestat­ion comme on veut en revoir plus souvent dans toutes nos écoles.

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