La Presse (Tunisie)

Trump se sépare du secrétaire général de la Maison-blanche

Les médias américains évoquent une dégradatio­n des relations avec John Kelly, qui avait occupé le poste de ministre de la Sécurité intérieure pendant les six premiers mois de la présidence

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AFP — Donald Trump a annoncé samedi le départ de son plus proche conseiller, le secrétaire général de la Maison-blanche, John Kelly, ajoutant une nouvelle touche à la remise à plat de son équipe dans un contexte troublé par l’enquête russe et avant l’élection de 2020.

«John Kelly partira à la fin de l’année», a déclaré Donald Trump devant les journalist­es à la Maison-blanche, indiquant que le nom de son successeur serait annoncé «dans un jour ou deux».

Et Donald Trump de préciser qu’il pourrait nommer dans un premier temps un remplaçant par intérim. Le «chief of staff», secrétaire général de la Maison-blanche, est un homme clé de la présidence américaine. Il est le bras droit du président, et le coordonnat­eur de l’action de l’administra­tion.

«C’est un gars super», a ajouté le 45e président des Etats-unis à propos de John Kelly, précisant qu’il avait «beaucoup apprécié ses services». Donald Trump laissait toutefois entendre depuis des semaines qu’il n’était pas entièremen­t satisfait de John Kelly. «Il y a certaines choses qu’il fait que j’aime beaucoup et certaines choses qu’il fait que je n’aime pas», déclarait-il à la mi-novembre. «A un moment il voudra partir». Les interrogat­ions sur un départ imminent de John Kelly se faisaient de plus en plus pressantes ces derniers jours, les médias américains insistant sur la dégradatio­n des relations entre les deux hommes. Certains affirmaien­t même qu’ils en étaient venus à ne plus se parler. Avant de devenir le principal conseiller de Donald Trump à la Maisonblan­che en juillet 2017, M. Kelly, général des Marines à la retraite, avait occupé le poste de ministre de la Sécurité intérieure pendant les six premiers mois de la présidence. Il y avait défendu, comme Donald Trump, une vision extrêmemen­t ferme de la politique d’immigratio­n des Etats-unis.

Il était arrivé à la Maison-blanche quelques mois à peine après le renvoi par M. Trump du directeur du FBI James Comey et la nomination du procureur spécial Robert Mueller, chargé de mener l’enquête sur les soupçons de collusion entre l’équipe de campagne du magnat de l’immobilier et Moscou.

Sa mission avait été de remettre un peu d’ordre dans une Maisonblan­che au fonctionne­ment chaotique et souvent confus, marquée par les réactions instinctiv­es et imprévisib­les du président.

«Dieu m’a puni»

La tâche était considérab­le et John Kelly a parfois montré des signes de découragem­ent. «J’imagine que j’ai dû faire quelque chose de mal et Dieu m’a puni», a-t-il lâché un jour de mars dernier sur le ton de l’autodérisi­on à propos de ses fonctions à la Maisonblan­che.

«Il quitte un poste souvent ingrat, mais John Kelly a ma reconnaiss­ance éternelle», a résumé le président de la Chambre des représenta­nts, Paul Ryan.

L’annonce du départ de John Kelly, 68 ans, suit de 24 heures deux nouvelles nomination­s importante­s auprès du président américain.

Donald Trump a décidé vendredi de confier le ministère de la Justice à William Barr, un juriste républicai­n respecté, un portefeuil­le d’une grande importance puisque lui incombe la supervisio­n de l’enquête russe du procureur Mueller. Il a également nommé la porte-parole du départemen­t d’etat Heather Nauert au poste d’ambassadri­ce des Etats-unis à L’ONU en remplaceme­nt de Nikki Haley.

La première moitié de la présidence Trump aura été marquée par une grande instabilit­é sur les postes clés de conseiller­s ou de ministres. Mais avec le départ de John Kelly, il affiche la volonté d’aborder la seconde partie de son mandat avec une équipe renouvelée.

Les Etats-unis basculeron­t dès le début de l’année prochaine dans une période préélector­ale à l’approche de l’élection de 2020.

Donald Trump a déjà fait savoir qu’il solliciter­ait un second mandat, tandis que de nombreux prétendant­s démocrates fourbissen­t leurs armes avant une élection primaire qui devra désigner celui ou celle qui ira le défier. Pour le milliardai­re républicai­n, ces prémices de campagne se dérouleron­t sous l’ombre menaçante de l’enquête du procureur Mueller. Celuici a publié vendredi de nouveaux éléments du dossier, révélant des contacts entre un proche du candidat Trump en 2015 et un intermédia­ire russe.

Ces contacts n’ont pas abouti, et rien à ce jour ne permet d’établir une collusion entre Moscou et l’équipe du candidat républicai­n, devenu président en 2016.

Pour remplacer John Kelly, les médias américains évoquent avec insistance le nom de Nick Ayers, actuel chef de cabinet du vice-président Mike Pence. Il s’agit d’un jeune stratège politique républicai­n de 36 ans, au profil radicaleme­nt différent de celui de John Kelly.

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