DE LA CONFIANCE…
L’urgence est, dit-on, l’ennemi de l’efficacité et de la perspicacité. C’est ainsi que le projet de loi de finances a été perçu, jaugé et jugé : combler un déficit budgétaire sous la contrainte des délais serait se soumettre à la dictature de l’instantané. Nullement, nous n’y avons vu l’illustration d’une politique économique qui vient répondre à certains maux devenus structurels. On y décèle mal la présence d’une réelle vision. Point de problème si cette loi n’est pas venue conforter une distinction entre les hors la loi et ceux qui sont matraqués par l’administration fiscale, les salariés et les entreprises citoyennes qui paient leurs impôts. Triste constat car cela est de nature à exacerber un climat de méfiance des citoyens envers l’état de la 2ème République censé être le garant de la justice et de l’équité fiscale. Cette méfiance est encore plus grande à l’endroit des partis politiques qui ne sont pas toujours dans leur rôle de veiller au respect de la loi et du droit. Il est pour le moins paradoxal que dans un pays en quête de rattrapage économique, on taxe la création de valeur ajoutée plutôt que défiscaliser l’investissement. Il est peu recommandable que dans un pays où la gouvernance des entreprises, notamment publiques est une impérieuse nécessité qui impacte leur productivité et leur résultat et qu’à l’ère où les compétences se font arracher, nous taillons dans les jetons de présence des administrateurs. Il n’est pas non plus de bonne stratégie de concevoir dans des périodes où les institutionnels et les petits porteurs désertent le marché boursier qu’on cherche à surtaxer les dividendes. De quoi se poser d’ailleurs la question s’il y a réellement une volonté de développer les mécanismes de financement sur le marché conçu comme une vraie alternative de financement. A ce titre, Khaled Zribi président de la Bourse de Tunis nous a livré son analyse de la situation du marché et des projets au motif de faire de Tunis une place financière et une plateforme technologique.
Que doit faire l’etat pour restau- rer cette confiance ébranlée par des opérateurs de marché, qui ne respectent pas les règles de transparence et de redevabilité, au grand dam de leurs actionnaires. Là est toute la question. Le contribuable est à son tour victime des dommages collatéraux. Jusqu’à quand et jusqu’où le travailleur et l’entreprise vertueuse vont payer la facture de la mauvaise gouvernance, de l’explosion du nombre de fonctionnaires, de ceux qui ne paient pas l’impôt, de la corruption… Il ne faut pas qu’on arrive à la situation de se réveiller chaque matin sans l’envie d’aller travailler pour créer de la valeur et de la richesse.
À cet égard, notre invité, Radhi Meddeb PDG de Comete Engineering nous présentera certains mécanismes et benchmarks permettant d’accroitre la valeur ajoutée, de repenser et de réinventer les secteurs qui font l’économie de la Tunisie. Nous l’avons interrogé sur son parcours entrepreneurial très stimulant. Fait positif qui incite à l’optimisme, à la veille de la conférence internationale sur l’investissement qu’il a en charge de promouvoir avec d’autres acteurs institutionnels, la Tunisie accueille 800 personnes de la communauté internationale des télécommunications à l’occasion de l’assemblée Mondiale de la normalisation des télécommunications (AMNT) pour discuter de la régulation de la 5G, des smart cities et de l’iot. En marge de cet évènement, s’est tenu le Global Standards Symposium pour discuter de la sécurité des données personnelles. Nous vous en assurerons le compte rendu. D’autres bonnes nouvelles nous viennent également de ce secteur, notamment l’adoption du paiement du e-dinar pour les micro, petites et moyennes entreprises grâce au partenariat avec master card. L’obligation d’utiliser la signature électronique au niveau de la douane est une mesure qu’il faut saluer. Syrine Tlili, DG de l’agence Nationale de la Certification Electronique vous en parlera en détail dans son interview. Rassurant.