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L’idée d’entreprendre m’est venue en 1986, à un moment où la Tunisie passait par de grandes difficultés politiques, économiques et financières. C’était à la fin de la période Bourguiba.
A cette époque, il n’y avait pas d’investissements publics. J’exerçais dans une banque publique la STUSID et estimais que nous n’avions plus les moyens de nous épanouir dans le secteur public. J’avais décidé de partir à l’aventure.
Beaucoup ont qualifié cette décision de hasardeuse sinon de saugrenue. Je pense que la jeunesse avait fait que je ne me rendais pas compte des risques de cette nouvelle aventure. J’étais persuadé que l’idée que je portais était bonne et qu’elle correspondait à un marché. Pour moi, il fallait tenter l’expérience. Le seul hic était le manque de financement mais j’avais la conviction de la jeunesse, l’énergie et la volonté de faire.
J’avais fait le tour des investisseurs, des banques de développement de l’époque, d’amis etc. J’avais profité d’un voyage à Washington pour rencontrer des responsables de la Société financière internationale que j’avais côtoyés pendant longtemps à la Banque de développement. Et ce, en les accompagnant dans des investissements nouveaux en Tunisie. Je leur ai rendu une visite de courtoisie pour leur dire que mon aventure avec la société allait se terminer évoquant ma nouvelle aventure. Et l’un des grands directeurs de la SFI, André Hovaguimian, m’avait demandé de lui parler de mon projet. J’ai répliqué que la nouvelle société était spécialisée dans l’étude et le conseil. Elle était basée en Tunisie mais orientée quasi exclusivement à l’international en Afrique essentiellement. Et ce grand monsieur m ‘avait répondu : « Un projet est une idée et un homme. L’homme je le connais et je crois en ses capacités et l’idée j’y crois également. Je suis libanais d’origine et les Libanais ont déjà créé de grandes sociétés en matière d’ingénierie et de conseil en l’occurrence Dar El Handassa et par ricochet votre projet m’intéresse ». C’est ainsi que j’ai eu pendant dix ans dans le tour de table de Comete Engenieering un grand groupe d’ingénierie européen qui s’appelle Tractionnel Electrobel Engineering, une banque tunisienne de développement la Banque tuniso -koweitienne de Développement, et la Société Financière Internationale qui détenait 15% du capital de Comete. Le capital était ridiculement faible, soit 220.000 DT. La SFI participait à l’époque à hauteur de 33.000 dollars. Dix ans après, j’ai racheté leur participation. C’est ainsi que l’aventure a démarré. J’avais très peu d’argent certes mais grâce à la conviction que j’avais pu insuffler à mes partenaires institutionnels et privés, j’ai pu monter ce projet et construire Comete Engineering qui est aujourd’hui un bureau qui opère dans 30 pays d’afrique subsaharienne
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