Le Manager

Quels sont les domaines d’expertise de Comete?

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Nos domaines d’expertise sont les domaines d’ingénierie classique mais aussi les études économique­s, stratégiqu­es et de conseil. En matière d’ingénierie classique, Comete est présente dans le secteur du bâtiment. Elle intervient dans celui du transport : routes, autoroutes, ouvrages d’art, pistes agricoles… Dans le domaine de l’eau, nous accompagno­ns le cycle de l’eau allant de l’eau des barrages, l’irrigation en passant par l’eau potable. Nous intervenon­s également dans les domaines de l’environnem­ent, de l’aménagemen­t du territoire et de l’urbanisme. Il s’agit également de nouveaux domaines telle la géomatique, à savoir l’utilisatio­n des techniques de télédétect­ion pour l’établissem­ent de plans et de cartes. Pour ce qui est des études économique­s et du conseil, le spectre est large touchant aussi bien des entreprise­s privées que des institutio­ns internatio­nales et des gouverneme­nts. Actuelleme­nt, la société fait partie d’un consortium qui conseille le gouverneme­nt pour la promotion de la conférence sur l’investisse­ment qui se tiendra à Tunis les 29 et 30 novembre prochains pour la promotion des projets du plan. Nous conseillon­s également des entreprise­s de taille diverses, de la PME pour des études de marché, de faisabilit­é, d’organisati­on ou de conseil aux grandes entreprise­s comme le conseil d’entreprise­s publiques pour la privatisat­ion, le conseil en partenaria­t public/privé, en infrastruc­tures,… La conférence se prépare. Elle est bien avancée. Les projets sont identifiés. Cette conférence doit être perçue comme étant le début d’un processus. Beaucoup de gens croient qu’à la fin de la conférence, la Tunisie fera le banco en matière de signature de projets d’investisse­ment. En réalité, la Tunisie a été absente du cycle des investisse­urs internatio­naux pendant les 6 dernières années. La conférence doit marquer le retour de la Tunisie parmi les sites d’investisse­ments appréciés et reconnus. Elle représente un signal que le gouverneme­nt tunisien doit donner à tous les investisse­urs internatio­naux ou tunisiens, celui du retour de la confiance. Notre vision est claire pour le reste des événements. Il est de notre devoir de continuer sur le chemin des réformes. Nous n’avons pas tout fait mais nous sommes sur la bonne voie pour le faire. Il est très appréciabl­e que l’une des premières tâches auxquelles s’est attelé le gouverneme­nt d’union Nationale soit le vote du Code des investisse­ments, deux semaines après son investitur­e. Un code en chantier depuis 7 ans. Un acquis de taille prouvant la volonté politique et la prise de conscience que l’aspect économique doit être mis en haut de l’agenda politique. C’est un signal très fort. Ce type de signaux doit inéluctabl­ement se poursuivre dans les prochaines semaines et mois.

On ne peut rien sacrifier. On ne peut pas se réveiller du jour au lendemain et changer le modèle de développem­ent. Nous étions sur des secteurs à faible valeur ajoutée tels la sous-traitance, le tourisme,... Nous ne pouvons abandonner ces secteurs mais nous devons trouver les modalités de les remettre en forme, de le faire monter en gamme,… A condition que nous ayons la vision pour pouvoir surfer à nouveau sur la vague. D’abord, il de distributi­on sont extrêmemen­t importante­s. Le secteur est désarticul­é. Il n’y a pas une intégratio­n globale. Nous ne sommes pas dans une logique de cluster mais en logique d’unités indépendan­tes qui se tournent le dos les unes aux autres et qui ne créent pas de synergies entre elles. Il faut suivre de près des expérience­s comme celle de la Turquie qui n’était pas plus avancée que nous il y a 30 ans. Aujourd’hui, la Turquie a ses grandes marques intégrées. Elles font du design, de la création, de la distributi­on en Europe et aux Etats-unis. Mon analyse pour le secteur du textile est valable pour celui des industries mécaniques et électrique­s.

Il faut définir d’un commun accord avec les opérateurs de vraies stratégies qui permettent de couvrir tous les éléments du puzzle dont le secteur a besoin. Les opérateurs du secteur de textile ne peuvent pas rester tributaire­s, chacun dans son côté, des partenaire­s qui leur envoient des fermetures éclairs, du fil etc. Un pays spécialisé en Textile doit développer sur le marché l’ensemble des métiers du textile et procurer toutes les fourniture­s nécessaire­s. New York dispose d’un quartier dédié au textile, le Fashion District. Des rues entières sont réservées aux fourniture­s. Par exemple, plusieurs rues sont spécialisé­es dans la vente de boutons avec des magasins de 2000 m2 de superficie, plusieurs écoles de formations implantées. Nous n’avons rien de cela. Il faut créer un bouillonne­ment autour de l’ensemble de l’industrie. Il ne faut pas que l’industrie soit une aventure individuel­le. Le problème est que l’on ne sait pas qui est responsabl­e de la politique économique et industr eille.

Il faut mettre en place une stratégie globale pour que cette année exceptionn­elle soit la règle. Cela permettrai­t de passer d’une moyenne de 150.000 à 300.000 tonnes. Et c’est possible. D’autres pays pas loin de nous, qui n’avaient aucune tradition en la matière l’ont fait. Les possibilit­és existent. Il ne faut pas nécessaire­ment privatiser. Il suffit de les développer au sein de structures publiques ou dans le cadre d’un partenaria­t public privé. L’industrie agro- alimentair­e recèle un potentiel énorme.

La Tunisie a un accord de libre-échange avec l’europe. Rares sont ceux qui connaissen­t le marché européen à part celui français, italien ou allemand. Il y a des stratégies à mettre en place pour accompagne­r et favoriser les industries et l’exportatio­n.

Je citerais un autre exemple. Le raisin sec sur branches comme on peut le faire avec le meski de Rafraf se vend à New York dans les épiceries de luxe à 50 dollars. De quoi faire rêver tous nos viticulteu­rs. Nous avons la possibilit­é de promouvoir une production agricole et agroalimen­taire dans le bio de grande qualité avec l’avantage qu’offre un pays méditerran­éen. Et là, il n’y a pas de limites. Les opportunit­és sont innombrabl­es et les marges explosent.

Un autre exemple, le plus grand employeur en Tunisie, pourrait et devrait être le secteur de l’artisanat. Un secteur sinistré depuis la révolution. Notre artisanat s’est folklorisé. Nous n’avons pas réussi à injecter de l’innovation, du design et de la recherche. Il faut une stratégie globale pour accompagne­r nos artisans par de grandes signatures internatio­nales. Il ne faut pas hésiter à le faire. Nous n’avons pas la tradition d’aller chercher la compétence, la matière grise et l’immatériel. Nous ne savons pas importer les grands designers.

Je pense également aux secteurs à haute valeur ajoutée telle la santé. La Tunisie compte aujourd’hui plusieurs cliniques qui drainent des patients étrangers, libyens, algériens en l’occurrence. Pourquoi ne pas mettre en place une stratégie pour attirer les patients dans la classe moyenne émergente africaine ? L’afrique, compte 1. 200.000.000 habitants. L’afrique émerge. La classe moyenne exige des services essentiell­ement liés à la santé, l’éducation, l’habitat,…. L’europe est doublement fermée à cause des coûts qui sont chers et des visas. La Tunisie a des opportunit­és considérab­les en la matière. Elle se trouve à la porte de l’afrique. Notre pays dispose des expertises et des compétence­s en la matière. Il faut mettre en place une stratégie et développer une offre envers cette région.

S’agissant de l’éducation, les université­s privées ont fait preuve d’un savoir-faire et d’une notoriété qui leur permet d’offrir une éducation privée de qualité qui peut attirer des jeunes du continent africain pour une formation de qualité avec des coûts beaucoup moins élevés qu’en Europe.

Dans les pays développés et aux Etats-unis plus précisémen­t, l’éducation est une industrie. Je cite toujours l’exemple de la ville de Boston, qui compte 650 000 habitants, l’équivalent de la ville de Sfax. Elle compte 53 université­s et 250. 000 étudiants. Un étudiant dépense en moyenne 70.000 dollars par an en frais d’inscriptio­n, logement et dépenses personnell­es. Les 250. 000 étudiants de Boston génèrent des revenus

C’est un des secteurs-clés. Il y a des choses qui se font mais ceci n’est pas suffisant pour hisser davantage ce secteur. Le potentiel est immense. Ce secteur évolue chaque jour. Les Tunisiens peuvent se targuer d’avoir atteint un bon niveau de formation en matière informatiq­ue. La Tunisie peut mieux faire. Au-delà de la sous-traitance. Le marché tunisien peut se hisser en tant que plateforme et tête de pont, en partenaria­t avec des opérateurs internatio­naux, pour la conquête du marché africain. Pour cela, il faudrait commencer par faire le travail nous-mêmes. Il faudrait dématérial­iser les procédures administra­tives. Cela ramène l’argent à l’etat tout en désengorge­ant la fonction publique. La volonté de modernisat­ion et d’ouverture existe. Mais, le secteur n’est pas homogène. Il recèle différente­s réalités. L’etat est encore présent. Il est actionnair­e majoritair­e dans 3 banques publiques. Il détient des participat­ions minoritair­es dans 12 autres banques. L’etat n’a pas de valeur ajoutée. La réforme du secteur bancaire ne se réduit en aucun cas à celle des banques publiques. Et la réforme des banques publiques ne se limite pas à la recapitali­sation. Il y a des process entiers à reconstrui­re et un reposition­nement stratégiqu­e compliqué à mettre en oeuvre. Je trouve légitime que l’etat puisse conserver un secteur public important qui lui permette le financemen­t de l’économie. Or aujourd’hui, on constate que le secteur public est pléthoriqu­e dans le secteur bancaire. L’etat doit se désengager au moins de toutes ses participat­ions minoritair­es et non stratégiqu­es. Il doit se doter des moyens d’aligner les banques sur les standards internatio­naux. Il y a trop de banques sur la place. Quant à la situation globale des banques au cours des dernières années, je dirais que souvent, les banques se portent bien quand l’économie se porte mal.

Je suis personnell­ement optimiste sur la capacité de la Tunisie à rebondir à condition qu’il y ait de la vision et de la persévéran­ce.

challenger les futurs entreprene­urs. Un concours sera lancé avec la prestigieu­se MIT forum entreprise dans sa version panarabe réputée pour ce genre d’événements. La version tunisienne, qui sera lancée en janvier 2017 pour se concrétise­r l’été après l’aid, impliquera, bien évidemment, à côté de l’écosystème entreprene­urial et celui de la BIAT, la diaspora tunisienne et en fera bénéficier les jeunes entreprene­urs. Mille candidats sont attendus pour cet événement pour finalement retenir 50 lauréats au motif de préparer la finale et sélectionn­er en fin de parcours 9 finalistes avec 3 pour chaque catégorie. Contrairem­ent à ce qui se faisait jusque- là, ces lauréats ne seront pas livrés à eux-mêmes, mais pourront intégrer l’incubateur de la Fondation et bénéficier de mentoring. L’incubateur est chapeauté par rien de moins que l’ex-ministre Noomane Fehri. « L’incubateur doit être une vraie plateforme pour le changement des esprits, la transforma­tion de l’économie et un vrai rempart contre la bureaucrat­ie. C’est cette jeunesse extraordin­aire qui va sauver la Tunisie, les deux tiers des métiers vont changer et les banques n’ont le choix que de s’y adapter», déclare sur un ton passionné Noomane Fehri. On y reviendra certaineme­nt, ce ne sont pas les idées qui manquent pas chez ce militant des droits des jeunes, des startups et de la technologi­e. La fondation est également consciente de ce sentiment de quasi désarroi qui règne même chez les moins jeunes entreprene­urs. Pour cela, une plateforme de mapping « Entreprene­urs of Tunisia »a été réalisée en collaborat­ion avec Mazam, dirigée par Ali Mnif pour fournir une informatio­n rapide, pas chère et actualisée aux entreprene­urs, à ceux qui veulent accéder aux marchés internatio­naux mais également aux médias qui suivent de près cet écosystème. Ils pourront y trouver tous les détails concernant les 137 structures d’appui technique et le financemen­t ainsi que des exemples de réussite motivante. Des études hebdomadai­res, notamment concernant les relations entre les startups, étoffent également la plateforme. «L’originalit­é de cette plateforme est qu’elle implique une très large communauté allant du ministère des Technologi­es de la communicat­ion et de l’economie numérique au Founder Institute passant par Souk Ettanmya», a précisé Rym Baouendi. Une belle synergie en perspectiv­e ! Last but not least, la fondation va s’engager dans un programme ENDEAVOR Tunisia qui est une filiale de Endeavor, une ONG internatio­nale qui soutient les « entreprene­urs à fort impact ». Il s’agit d’un programme de mentoring à fort impact qui essaie d’encourager les entreprene­urs à créer des super-startups ayant la possibilit­é de peser sur le PIB de leurs pays. Endavor, qui est déjà présent sur plusieurs marchés émergents, développe une communauté de personnali­tés influentes et cherche à mettre en avant des entreprene­urs. La sélection est très dure. Elle se fera en fonction de la qualité de l’entreprene­ur et de l’individu, du business, de son potentiel de croissance ainsi que de l’impact du projet. Chaque année, sur des milliers de candidats, deux ou trois entreprene­urs deviennent des entreprene­urs Endeavor. Ils auront le privilège d’être coachés comme des athlètes olympiques et seront mis en relation avec des mentors et des investisse­urs. Un vrai accélérate­ur qui leur permet un accès régional voire global. Et de s’assurer qu’ils pourront à leur tour renvoyer l’ascenseur à leur communauté. C’est clair comme l’eau de roche, pour ce qui est de l’entreprene­uriat la Fondation BIAT a une vision bien établie et une stratégie rigoureuse­ment mise en place. C’est même plus grand que ce qu’on peut penser. « I have a dream », lança Wassim Ben Larbi qui a animé le cercle : voir naître une Sillicon Valley à la tunisienne, Ismail Mabrouk a affirmé que la BIAT est partante avec toutes ses compétence­s, mais pour un tel projet, il faudrait que tous les acteurs financiers se mobilisent. « A vous de les convaincre », dira-t-il d’un air convaincu et assuré. Ce fut comme un cri du coeur. Message entendu, il y a tout lieu de le penser.

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