La Tunisie en finale de la Startup Istanbul
Pour notre plus grand bonheur, Ramla Jarrar et ses associés Nadia Bouzguenda et Firas Jebloun ont su briller par leur présentation et leur idée novatrice et ainsi passer au round final des 15 finalistes. Il s’agit de la startup MASS Analytics (modélisation Analytics et Software Solutions). C’est un outil qui vient en aide aux entreprises afin de mesurer la performance de leur marketing mix et de comprendre l’efficacité et le retour sur investissement (ROI) de chaque dépense en publicité ou action marketing. Elle propose ainsi une évaluation de l’impact d’un plan marketing donné et vient en aide aux sociétés afin de maximiser leur retour sur investissement. Une idée aussi ingénieuse que performante qui a trouvé un écho favorable auprès de plusieurs investisseurs présents lors de cette compétition. Parmi les 15 finalistes composés de différentes nationalités: Indonésie, Pakistan, Maroc, Tunisie, Grèce, Pologne, Croatie et Turquie, trois ont accédé au podium final. Commentaire de Mme Jarrar concernant le déroulement de la compétition : « La Startup Istanbul a été une expérience extrêmement importante pour nous mais également pour promouvoir l’écosystème entrepreneurial tunisien. Nous avons pu rencontrer des investisseurs du monde entier et nous ouvrir davantage à ce qui se passe ailleurs. Néanmoins, pour ce qui est de la compétition, c’est dommage que les différents compétiteurs ne soient pas au même niveau de maturité. Nous nous sommes retrouvés face à des startups déjà bien établies, cherchant à se développer davantage. Le choix du jury s’est porté sur des startups innovantes certes mais également avec une bonne assise financière, chose que nous n’avons pas forcément. Cela reste néanmoins une expérience extrêmement positive, puisque nous avons pu entrer en contact avec des investisseurs étrangers et susciter l’intérêt de certains VCS ». La finalité de cette compétition, nous explique Firas Jabloun, directeur technique de MASS Analytics, n’était pas financière mais a trait à la notoriété, à l’exposition et la médiatisation, des éléments très impactants. C’est important que les jeunes startuppers soient conscients de l’importance de ces événements qui leur permettent d’acquérir de l’expérience en termes de pitchnig et de capacité à convaincre. Toujours est-il que c’est sur un ton très amer que Ramla jarrar a déploré la non-implication des capitaines d’industrie tunisiens dans l’écosystème des startups. « Pour ce qui nous concerne, nous avons plus de références à l’international qu’en Tunisie. En Turquie, la majorité des startups ont bénéficié du soutien des grandes entreprises locales ». Firas Jabloun abonde dans le même sens en insistant sur l’importance de l’économie du savoir :« Il faut croire aux jeunes startups, les encourager, financer l’innovation. Les startups peuvent être des bouées de sauvetage qui assureront la survie et l’ancrage dans l’économie de demain d’entreprises déjà établies depuis des années ». Pour conclure sur une note optimiste, Mme Jarrar souhaite voir cette expérience renouvelée, mais également partagée par tous les jeunes entrepreneurs tunisiens à qui une ouverture vers le monde extérieur manque indéniablement. Il faut que l’etat, à travers ses organismes, encourage la participation des jeunes entrepreneurs à ce genre d’événement et prenne en charge une partie des frais. Cela peut paraître peu de choses mais ça pèse lourd, très lourd dans le budget de startups en gestation.
ber les chocs mais également de générer l’électricité destinée aussi bien au secteur public que privé.
Les entrepreneurs du lycée pilote de l’ariana, fondateur de JEDMER, partiront à Amman au titre de l’entreprise de l’année dans la catégorie Lycée. Engagés dans la protection de l’environnement et le recyclage, ils ont créé une poubelle intelligente.
Le prix du meilleur impact social a été accordé à Vibesplates, une jeune entreprise qui s’est spécialisée dans la production de revêtements d’isolation acoustique à partir de produits recyclés, fondée par des étudiantes de L’ENIT. Le prix de l’entreprise la plus innovante a été décerné à «Super Otaku», une jeune entreprise fondée par une équipe d’ingénieurs de L’ENIRT passionnée de gaming. Ils ont réussi à fabriquer le gadget Rasengun à des prix très compétitifs et à faire découvrir au public leur univers et lui transmettre leur passion.
On se prend à rêver à tant de promesses pour le pays que de voir cette jeunesse, pétrie de qualité créative, si impliquée dans l’oeuvre de la création de valeur. Injaz, un beau programme qui mérite le soutien et l’implication de tous !
financements et heureusement que ce n’est plus le cas maintenant. Cela se comprend, les stades ne sont pas les mêmes et le problème en Tunisie est que nous n’avons pas assez de fonds qui investissent dans l’amorçage et dans les idées. Heureusement que le travail de Capitalease et UGFS a comblé un grand manque dans le paysage tunisien. L’assistance est intervenue dans la dernière phase, depuis l’entrée en scène d’innovest qui était plus entreprenant dans les discussions et dans les choix QU’UGFS. C’est peut-être dû au background technique du fondateur d’innovest. Ce fonds nous oriente dans certains choix techniques à faire.
UGFS, par contre, m’a offert son carnet d’adresses. Je ne peux pas le leur reprocher car à la base ce sont des financiers et non pas des techniciens et ne peuvent pas intervenir sur le volet technique. Alors que Wikistartup m’a aidé sur le plan réglementaire mais pas vraiment sur les choix techniques.
Dans la seconde phase, l’en- Au départ, les fonds avaient un problème de communication avec le promoteur. On avait l’impression qu’ils voulaient tout accaparer. Je me rappelle, par exemple, que nous avions beaucoup de problèmes avec les chargés d’affaires. Mais ça se comprend vu le grand nombre de dossiers à traiter ... ils avaient tendance à vouloir dominer, même lors des négociations. Depuis, leur attitude vis-à-vis de la propriété intellectuelle a évolué. Ils sont plus respectueux.
veloppement de l’écosystème en Tunisie et que les incubateurs, qui devraient normalement travailler sur ce volet, manquent cruellement de ressources.
Après cette validation, et plus on avance dans le cycle de vie de la startup, plus le financement devient relativement accessible. A première vue, on a l’impression d’être face à un paradoxe. Mais ce n’est pas le cas : au fil de son activité, l’entreprise confirme ses positions et devient de plus en plus attractive aux investisseurs.
Mais tout n’est pas rose : c’est une autre catégorie de problématiques qui surgit. Il s’agit d’obstacles en termes de business development, surtout pour les startups qui veulent se développer à l’international, nous explique Aymen Ben Mbarek.
Il est vrai que de nombreux acteurs sont en train de travailler sur cette partie, mais ils ne sont pas en train de résoudre les problématiques des startups de la meilleure manière possible, d’après l’investment Lead d’intilaq : “Il nous faudrait plus de partenariat et, peut-être même faire participer l’état qui peut nous ouvrir d’autres marchés en Afrique ou en Europe, surtout que le marché local est limité.»
Et d’ajouter : “L’approche du startupper solitaire ne doit plus exister; le fondateur ne peut pas à lui seul répondre à tous les besoins de son entreprise.” La Nouvelle économie a contribué à de nouveaux paradigmes managériaux, tels que le Lean Startup, mais aussi des outils inédits pour le financement de l’innovation dont le crowdfunding. Le principe est simple : le promoteur poste l’idée de son projet sur l’un des sites web dédiés (Kickstarter et Indiegogo sont les plus connus) et les internautes intéressés contribuent à son financement avec des mon- tants allant de quelques dollars (5 ou 10 dollars!) à des centaines de dollars.
L’idée, datant de plus de dix ans aux USA, vient pointer le bout de son nez au Pays du jasmin, mais pas sans difficultés. La loi locale, rigide et en retard par rapport à ce qui se passe ailleurs, ne permet pas ce genre de financement.
La solution ? Créer des plateformes à l’étranger. C’est la voie empruntée par Tarek Ben Abdallah, cofondateur de deux plateformes “tunisiennes” de crowdfunding : Cofundy et Afrikwity.
«Il est temps de revoir la législation tunisienne en termes de crowdfunding. Et pas besoin de réinventer la roue; il est toujours possible de s’inspirer des expériences des autres pays et de les adapter au contexte tunisien afin d’assurer la protection du citoyen”, affirme Tarek Ben Abdallah qui ajoute : “Malgré toutes les restrictions, nous avons réussi à financer 12 projets depuis le lancement de Cofundy en 2014.» La relation qu’entretient la Bourse avec le monde des startups est, le moins que l’on puisse dire, compliquée. D’une part, ces jeunes pousses n’ont ni les moyens ni la volonté de se faire coter, et d’autre part, une IPO réussie est le signe du succès de l’entreprise.
En Tunisie, la Bourse reste toujours hors de portée pour la grande majorité des PME et la BVMT souhaiterait que cela change.
Pour ce faire, Bilel Sahnoun, PDG de la Bourse de Tunis, a annoncé une batterie de mesures dont l’objectif est de simplifier les procédures et inciter les entreprises à s’introduire. Ce projet est réalisé en partenariat avec l’euronext et avec le financement de la BERD.
L’accompagnement des PME consiste en la réalisation d’une mission sur le management, Et d’ajouter : “La Bourse doit se mettre au bon endroit et jouer son rôle de fournisseur d’informations. Nous avons envie de savoir qui est en train d’investir dans quoi et comment. Pour notre part, nous sommes prêts à collaborer et fournir les données nécessaires.”
Dans un contexte tunisien allergique au risque, l’écosystème startupien local a du mal à générer des success stories à cause du manque accru de financement. Et les investisseurs hésitent encore à investir à cause du manque (voire l’absence) de success stories. Un triste cercle vicieux qui plombe tout le secteur.
Pis encore, cette nouvelle économie complètement dématérialisée a rendu cette “position géographique stratégique” qu’occupe la Tunisie au centre de la Méditerranée, entre l’afrique et l’europe, totalement obsolète. Et pour preuve, des pays au fin fond de nulle part sont actuellement beaucoup plus attractifs que notre nation, grâce à des politiques proactives d’incitation.
Nous devons agir, et en toute urgence.