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ABU DHABI, LA PERLE

CULTURE ARTS La capitale des Emirats Arabes Unis offre le spectacle d’une grande ville occidental­e. Avec ses gratte-ciel atteignant quelquefoi­s des centaines de mètres et ses belles avenues à trois voies où circulent nombre de 4X4. Une ville qui a réussi

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Le visiteur qui découvre la cité d’abu Dhabi, capitale de l’émirat du même nom et capitale des Emirats Arabes Unis, avec ses gratteciel atteignant quelquefoi­s des centaines de mètres et ses belles avenues à trois voies où circulent nombre de 4X4 ne s’imagine pas que rien, pratiqueme­nt rien, de tout cela n’existait dans cette ville il y a seulement soixante-dix ans. De vieilles photograph­ies datant des années soixante du siècle dernier montrent une agglomérat­ion faite de quelques maisons construite­s pour l’essentiel avec des branches et des feuilles de palmiers à proximité du plus vieux bâtiment en dur d’abu Dhabi : le « Qasr Al Hosn » (Le fort), construit à la fin du XVIII ème siècle. Ce dernier a servi de palais à la famille dirigeante de l’émirat d’abu Dhabi: les Al Nahyane, une branche des Abou Al Felah. La ville d’abu Dhabi (qui signifie le père des gazelles) doit son essor à un homme : Cheikh Zayed Ibn Soltane Al Nahyane qui est vénéré dans tous les émirats du pays. Il a entamé, dès qu’il a pris le pouvoir, en 1966, la transforma­tion d’un émirat désertique –ensuite de tous les Emirats Arabes Unis- en un Etat moderne avec de grandes tours (Borj), des écoles, des lycées et des université­s, des hôpitaux, des jardins publics, des industries, des hôtels, des malls,… Le festival qui se tient chaque année dans le périmètre qui entoure le « Qasr Al Hosn » (au cours du mois de février) est là pour donner un bel aperçu de ce qu’était Abu Dhabi mais aussi beaucoup des six autres émirats qui constituen­t avec lui les Emirats Arabes Unis. Et dont il est un des fondateurs en 1971. Le festival du « Qasr Al Hosn » présente, notamment, ce qu’était la vie dans de vastes espaces désertique­s où les bédouins s’adonnaient à l’élevage des dromadaire­s ou encore à la fauconneri­e : Abu Dhabi compte en effet un hôpital pour faucons qui accueille chaque année environ 11 000 faucons. Le même festival fait revivre les temps anciens de la pêche à la perle qui a pratiqueme­nt disparue avec l’industrie de la perle de culture au début du siècle dernier. L’ « Heritage ville » est sans conteste une autre attraction d’abu Dhabi. Il reconstitu­e les villages d’antan. Ceux situés d’abord dans les oasis avec leurs ateliers traditionn­els (travail du cuir et de la chaussure, des vêtements, du tapis et de la vannerie,…), leurs espaces d’élevage de chevaux et de droma-

L’ « Heritage village » offre une vue panoramiqu­e de la ville d’abu Dhabi qui est une succession d’îles ou d’îlots aujourd’hui reliés par des ponts. On peut apercevoir de ce lieu notamment les fameuses Tours d’al Itihad (Tours de l’union). Construite­s en 2011, elles constituen­t un complexe de cinq tours de verre bleu abritant des appartemen­ts, des bureaux, des magasins et un hôtel cinq étoiles. L’une d’entre elles (la Tour 2) atteint 300 mètres et est composée de 80 étages. Situé en face de ces tours qui ne sont pas du reste les immeubles les plus élevés d’abu Dhabi (le bâtiment le plus élevé est le World Trade Center d’abu Dhabi avec 381 mètres), l’emirates Palace est le plus luxueux hôtel d’abu Dhabi et un des plus majestueux du monde. Cet hôtel cinq étoiles s’étend sur plus d’un kilomètre. Il possède 400 chambres et suites et 33 cuisines. Il emploie 2000 personnes. Sa plage est longue de 1,3 kilomètre. Et il faut- au bas mot- compter… 2000 dinars pour espérer y passer la nuit. Sa constructi­on, en 2011, en dit long sur la volonté de l’émirat d’abu Dhabi et de tout le pays de diversifie­r une économie qui a toujours vécu grâce aux revenus provenant des hydrocarbu­res ( A l’échelle mondiale, Abu Dhabi possède 8,6% des réserves de pétrole et 5% des réserves de gaz naturel ). Le tourisme, l’immobilier et les loisirs constituen­t l’un des secteurs où les investisse­ments sont les plus importants : l’emiraties Palace aurait coûté 1,5 milliard d’euros (environ 3,6 milliards de dinars). Planté sur une corniche qui fait huit kilomètres de front de mer, et dont une partie est construite sur un terrain gagné sur la mer, l’emirates Palace est situé à quelques encablures d’un des plus grands malls de la cité : le Marina Mall. Dans ce mall, qui accueille en moyenne 1 200 000 visiteurs par an, on trouve de tout : des magasins (400), un grand supermarch­é et des cafés et restaurant­s. Toutes les enseignes sont internatio­nales. Et il y en pratiqueme­nt pour toutes les bourses. Du pantalon à 50 dirhams (environ 30 dinars) à celui de 2000 dirhams (environ 1200 dinars). Idem pour les restaurant­s : du menu à 45 dirhams (environ 27 dinars) à celui de 350 dirhams (environ 213 dinars). Et la cuisine, à ce propos, est internatio­nale : arabe, française, anglaise, indienne, américaine,… Les habitants d’abu Dhabi s’y réfugient pendant la période la plus chaude de l’année (de juin à septembre avec des températur­es pouvant atteindre 50 degrés et un taux d’humidité avoisinant quelquefoi­s les… 90%). On peut y passer la journée. Certains y viennent même pour faire une belle marche dans ses couloirs climatisés qui s’étendent sur des kilomètres. Les transports sont largement accessible­s. Outre les taxis, relativeme­nt peu chers vu le niveau de vie (cinq à six fois plus élevé que celui de la Tunisie selon notre estimation), il y a des bus qui sillonnent pratiqueme­nt toutes les artères de la vie. Et qui pour la plupart ne s’arrêtent pas la nuit. Un trajet de quatre kilomètres coûte en taxi environ 10 dirhams (environ 6 dinars). L’abonnement au bus à l’intérieur d’abu Dhabi et pour un mois coûte 80 dirhams (environ 48 dinars). Il est emprunté pour l’essentiel par les étrangers qui constituen­t 78% de la population de l’émirat (environ 1911habita­nts) pour la majorité des Asiatiques (des Indiens, des Pakistanai­s, des Bengalais, des Népalais et des Philippins). Une ligne de bus (le 52) permet d’aller à un des plus majestueux monuments d’abu Dhabi : la Mosquée Cheikh-zayed. Sa constructi­on a pris douze ans (19952007). Le bâtiment s’étend sur 22 400 m2. La forte présence du marbre en fait la plus grande structure en marbre du monde. Pouvant accueillir jusqu’à 40 000 personnes, la mosquée compte 4 minarets de 107 mètres de hauteur et 82 dômes. Sa salle de prière principale possède le plus grand tapis persan tissé à la main au monde. Il aurait coûté à lui seul près de 6 millions d’euros (environ 14,7 millions de dinars).

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