Quels emplois Pour demain ?
Face aux mutations sociétales actuelles, à l’explosion du numérique et de la robotisation, aux contraintes environnementales grandissantes, au vieillissement de la population et à plusieurs autres phénomènes, le monde de l’emploi se trouve être largement impacté, au point qu’il importe désormais de trouver des solutions afin d’éviter que ce mouvement ne se traduise non en menace, mais plutôt en source d’innovation pour redéfinir le travail et connaître les métiers de demain.
Le changement lui, en tout cas, n’attendra pas: les chefs de file des affaires, les éducateurs et les gouvernements, tous, doivent être proactifs dans les perfectionnements et recyclages afin que chacun puisse tirer bénéfice de la quatrième révolution industrielle maintenant en marche.
Lors du dernier Forum Economique Mondial de Davos (WEF) au début de cette année, consacré à l’émergence de cette révolution, le WEF a publié un rapport sur les “Emplois du Futur”, élaboré avec la contribution d’experts académiques, professionnels ainsi que de directeurs généraux et responsables des ressources humaines de 371 organisations de référence sur leurs marchés, représentant 13 millions de collaborateurs à travers 9 secteurs d’activité et 15 régions économiques majeures ou émergentes.
Il est intéressant de relever que tous s’accordent sur l’urgence de comprendre le monde qui nous entoure (résolution de problèmes complexes, développement de la pensée critique, capacité de jugement et de décision), de nous adapter (créativité, flexibilité cognitive) et surtout de nous connecter (people management, négociation, orientation service, intelligence émotionnelle, se coordonner avec les autres, …).
Les changements dans les modes de production vont avoir un profond impact sur l’emploi dans les prochaines années et ce même rapport explique que dans 10 ans, peut-être même 5, la majorité des créations d’emplois se feront dans des activités ou des métiers non connus en 2016. Il reprend l’idée que 65% des enfants entrés aujourd’hui à l’école primaire exerceront un métier qui n’existe pas actuellement.
Plus encore, dans les 15 pays les plus industrialisés (hors Chine) analysés par le rapport, l’estimation est que le solde net de pertes d’emplois sera de 5,1 millions d’emplois entre 2015 et 2020 à cause des seuls changements technologiques et organisationnels. Le Forum Economique Mondial prévoit ainsi 4,7 millions d’emplois perdus dans les fonctions de bureaux et d’administration, 1,6 million dans la production industrielle et manufacturière, et 497 000 dans la construction pour ne parler que des secteurs les plus importants. En revanche, il anticipe 492 000 créations d’emplois dans la finance, 416 000 dans le management, 405 000 dans l’informatique ou 339 000 dans l’architecture et l’engineering. Un total de 7,1 millions d’emplois détruits et de 2 millions créés. Le solde net est ainsi de 5,1 millions d’emplois disparus. Cela uniquement, comme précédemment indiqué, sur les questions technologiques, en dehors de toute crise économique qui pourrait survenir dans l’intervalle.
Cet ensemble présente une action à double effet, d’abord une mobilité de l’emploi qui va aller grandissante : le jeune de demain, particulièrement celui parmi les plus qualifiés, sera amené à changer plusieurs fois d’employeur mais également de lieu de travail. Certains seront amenés, de plus en plus, à s’adapter à l’offre d’emploi et devront recourir à des formations complémentaires cycliques.
L’effet numéro deux, comme relevé par le Forum Economique, intéresse cette question d’adaptation aux nouveaux processus hautement prioritaire pour l’entreprise. Elles seront amenées à investir davantage dans les changements de compétences de leurs salariés, en embauchant plus de « talents des minorités » ou d’expatriés.
Ce dernier point ne sera pas sans conséquence pour les pays émergents qui vont voir leur réservoir de compétences se tarir face au fort pouvoir d’attractivité des compétences que ne manqueront pas d’étaler les chasseurs de têtes.
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