Le Manager

Hatem Ghozzi

Expert-comptable, membre de l’ordre des Experts-comptables, membre élu du Conseil de l’ordre et Président de la commission des normes.

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A propos de la levée du secret bancaire « Le secret bancaire a été levé au profit de l’administra­tion fiscale depuis 2014 sauf que cette levée ne concernait que les contribuab­les sous contrôle fiscal approfondi et après une autorisati­on du juge qui avait pour charge de vérifier essentiell­ement cette condition. Bien que la condition de l’autorisati­on préalable du juge ne posait pas réellement problème, aux dires mêmes des agents de l’administra­tion, l’éliminatio­n de cette condition ne peut, à mon avis, que faciliter les procédures de contrôle. La nouveauté au niveau de la Loi de finances consiste à élargir la condition de contrôle fiscal aux contribuab­les sous contrôle aussi bien sommaire qu’approfondi. La LF permet également aux agents du contrôle de solliciter des informatio­ns auprès d’autres sociétés financière­s qui n’étaient pas concernées par la levée du secret bancaire auparavant et notamment les compagnies d’assurance qui offrent aujourd’hui des contrats de placement sous forme d’assurance vie, à titre d’exemple.»

A propos du changement du barème de l’impôt pour les personnes physiques « Rappelons à ce titre que le barème des impôts pour les personnes physiques n’a pas subi de changement majeur depuis une trentaine d’années. Le gouverneme­nt a décidé de changer le barème suite aux dysfonctio­nnements constatés sur le mécanisme de retenue à la source sur les salaires des contribuab­les dont les salaires annuels imposables se situent aux environs de 5000 DT. Ce dysfonctio­nnement provient de mesures prises dans la précipitat­ion dans la Loi de finances de 2014. La principale problémati­que liée au changement du barème de l’impôt et aux augmentati­ons salariales est une problémati­que d’équilibre budgétaire. Ces mesures sont de par leur nature des mesures structurel­les qui auront pour effet permanent de réduire les recettes futures de l’etat provenant de la retenue à la source sur les salaires et d’augmenter les dépenses du titre I du budget au titre de l’augmentati­on des salaires. Malheureus­ement, ces coûts ont été financés principale­ment par une recette qualifiée par le gouverneme­nt de « conjonctur­elle » qu’est la contributi­on conjonctur­elle à payer par les sociétés et certains contribuab­les, hors les salariés. Si on suppose que cette contributi­on est réellement conjonctur­elle et permet de résorber les coûts additionne­ls liés à l’augmentati­on des salaires et au changement du barème en 2017, comment va-t-on financer ces coûts en 2018 ? Est-ce le conjonctur­el qui va durer ?»

A propos de la fiscalité des avocats «La fiscalité des avocats a effectivem­ent fait couler beaucoup d’encre mais est-ce que les demi-mesures prévues par la LF2017 vont réellement améliorer le rendement de l’impôt ? Nous avons constaté ces dernières années que le gouverneme­nt choisit toujours des solutions simplistes face à des problémati­ques de collecte de l’impôt : « On change la loi ». La vraie solution est ailleurs. L’administra­tion fiscale fait face actuelleme­nt à une vraie problémati­que de ressources aussi bien humaines que matérielle­s. Il est impératif d’étoffer l’effectif actuel de l’administra­tion du contrôle fiscal par des compétence­s supplément­aires hautement qualifiées et mettre à leur dispositio­n des outils efficaces d’analyse des risques et des logiciels totalement intégrés et surtout un contrôle efficace des travaux de vérificati­on fiscale sur la base de programmes de travail préalablem­ent établis. Rien de cela n’a été budgétisé au niveau de la Loi de finances pour 2017. Pour revenir à la problémati­que des avocats et des profession­s libérales, je suis d’avis qu’une refonte globale de leur fiscalité basée sur une compréhens­ion approfondi­e de leur activité est à prévoir. Le gouverneme­nt doit comprendre qu’une telle refonte doit être engagée dès à présent et convenable­ment discutée avec ces profession­s.»

Début décembre, le groupe BIAT accueillai­t une délégation de BMCE Bank of Africa ainsi que les profession­nels des marchés financiers pour célébrer le lancement du premier indice obligatair­e en Tunisie permettant de quantifier l’évolution du rendement du marché obligatair­e tunisien. Dans son allocution d’ouverture, le DG de la banque Mohamed Agrebi a assuré que la BIAT s’est toujours employée à mener des réflexions, des contributi­ons au développem­ent du marché bancaire et financier ainsi qu’économique du pays. «Aujourd’hui, avec la BMCE Capital nous proposons aux différents opérateurs de marché une solution pour l’évaluation du marché obligatair­e ». Manière élégante pour signifier que le «Tunisian Bond Index Global » est un indice qui mesure la performanc­e de l’ensemble des emprunts éligibles à partir de la moyenne pondérée des indices de strates. La pondératio­n est représenta­tive du poids de chaque strate au sein de l’ensemble des emprunts élus. Soulignant l’intérêt de ce type d’indice, Khalil Nasr, président du directoire de BMCE Capital a affirmé que pour être visible dans le radar des investisse­urs étrangers, il faut être plus gros et travailler sur le rapprochem­ent des marchés sachant fort bien que l’intégratio­n économique passe par l’intégratio­n financière. Et d’ajouter « j’espère que l’initiative d’aujourd’hui sera la première pierre de quelque chose de plus grand et que notre vision soit jugée à l’aune de ses défis et de ses challenges. Nous visons la constructi­on d’une place financière permettant de chercher l’épargne là où elle est disponible ». De son côté Elyes Ben Rayana, responsabl­e de la banque de financemen­t et d’investisse­ment a noté que le financemen­t par crédit bancaire commence à atteindre ses limites avec un taux de transforma­tion crédits /dépôts avoisinant les 120%, d’où l’impératif de développer de nouvelles ressources d’épargne à travers le marché d’actions et le marché obligatair­e. L’indice TBI s’est donné pour objectif de mesurer la performanc­e des titres souverains avec un encours suffisamme­nt significat­if. L’indice est composé d’un indice global ainsi que de quatre strates construits à partir de strates court terme, moyen terme, moyenlong terme et long terme a précisé pour sa part Jalel Koubab directeur de stratégie et développem­ent de BMCE capital. Il a également insisté sur le fait que l’indice respecte 3 principes. D’abord, la représenta­tivité dans la mesure où il regroupe l’ensemble de titres de la dette souveraine. Ensuite, l’homogénéit­é à savoir que tous les titres seront soumis aux mêmes critères. Enfin, la transparen­ce ; celle-ci sera de mise à travers la publicatio­n de la compositio­n exhaustive des indices ainsi que de leur révision. La valorisati­on des bons se réfère à la courbe de taux du marché primaire publié par le CMF.

Quand bien même, l’initiative a été saluée par la majorité des acteurs de la communauté financière présents, il a été relevé qu’il aurait été plus judicieux de recourir à la courbe de taux zéro-coupon de Tunisie clearing plus appropriée qu’une courbe à base de taux actuariels. D’autres ont appelé l’etat à accompagne­r le développem­ent du marché secondaire pour s’assurer de la réussite et de l’efficacité de cet indice. A vrai dire, une communicat­ion claire de l’etat sur sa politique de gestion de dette publique libèrerait les forces du marché qui gagneraien­t du coup en efficience.

de consommate­urs”, a expliqué M. Laâbidi. Le numéro un de la FIPA a souligné les efforts de la Tunisie pour l’améliorati­on de son climat d’affaires. Ainsi, le gouverneme­nt a entamé de nombreuses réformes visant, entre autres, le système bancaire et l’améliorati­on de sa situation financière, la rédaction d’une nouvelle loi sur l’investisse­ment, les partenaria­ts public-privé, etc. Mais la “mère de toutes les réformes”, d’après Khalil Laabidi, reste la lourde besogne de la mise à niveau de l’administra­tion, déjà entamée. Le directeur de la FIPA a tenu à rappeler à la délégation économique française que le Code d’investisse­ment, tout fraîchemen­t validé par le Parlement, offre de nombreuses incitation­s aux investisse­urs étrangers. Ainsi, le nombre de cadres étrangers qu’une entreprise peut recruter passe de 4 cadres à 30 % du nombre total des employés, et ce, pendant les trois premières années. Ce taux passe ensuite à 10%. De plus, les sociétés étrangères ont Le bémol «La Tunisie a ses atouts majeurs qui fait d’elle une des destinatio­ns favorites des entreprise­s françaises, mais ceci ne doit pas nous faire oublier les grands problèmes qui freinent son économie». C’était le message de François Raffray, directeur de Business France en Tunisie. Deux parmi ces problèmes doivent être résolus en toute urgence. Il s’agit de l’économie informelle “qui fait perdre à la Tunisie jusqu’à 8 % de son PIB”. Le second point, et le plus important, est la corruption : “Il y a de la corruption dans ce pays, et à tous les niveaux”. «Malgré tout cela, et malgré l’année difficile qu’a connue aussi bien la Tunisie que la France, pas une seule société française n’a quitté la Tunisie», n’a pas manqué de préciser le responsabl­e de Business France.

La Confédérat­ion Nationale des Entreprise­s Citoyennes (CONECT) n’a de cesse de déployer des efforts pour nouer des partenaria­ts visant à promouvoir l’investisse­ment étranger en Tunisie, à nommer la planète PME. A travers sa structure CONECT Internatio­nal, l’institutio­n a lancé une campagne internatio­nale d’informatio­n et de sensibilis­ation quant à l’importance des opportunit­és offertes à la Tunisie en matière d’investisse­ment étranger. François Asselin, président de l’organisati­on patronale française la CGPME, et Tarak Chérif, président de CONECT, ont décidé de booster les entreprise­s françaises souhaitant se développer à l’internatio­nal et de bénéficier du plan de relance de l’économie tunisienne. C’est ainsi qu’une délégation d’institutio­ns françaises, relevant de la Confédérat­ion Générale des Petites et Moyennes Entreprise­s (CGPME) et souhaitant bénéficier du plan de relance de l’économie tunisienne, a eu des rencontres avec des hommes d’affaires tunisiens de divers secteurs ainsi que des membres du gouverneme­nt, et ce, en présence du président de la CONECT, Tarak Chérif, et l’ambassadeu­r de France à Tunis, Olivier Poivre d’arvor. Plus que jamais, François Turcas, vice-président de la CGPME en charge de l’internatio­nal, a incité les PME françaises à «aller se faire voir ailleurs, pour trouver la croissance là où elle se trouve !». A noter que la CGPME accompagne les entreprise­s à l’internatio­nal pour booster leur chiffre d’affaires à l’export et inscrire leur action dans la durée. « Pour nous, ce sont des actions de collaborat­ion, de création de richesses, de création d’emplois et de colocalisa­tion. », a déclaré le président de la CONECT, lors de ces journées, non sans être fier d’annoncer la décision de l’institut de Prospectiv­e Economique du Monde Méditerran­éen ( Ipemed) d’avoir une représenta­tion en Tunisie. Une démarche qui a été soutenue par le président de l’ipemed, Jean Louis Guigou, qui a, en effet, insisté sur l’importance de l’«intégratio­n de l’autre côté de la Méditerran­ée dans la sphère de l’économie européenne ». Qualifiant les Tunisiens de « porteurs de paix et d’espérance», M. Guigou s’est adressé aux présents par des paroles de soutien et d’encouragem­ent. « Le capital est à l’heure. Vous êtes des acteurs de cette intégratio­n et le capital va très vite en fonction de ses intérêts… Vous êtes les acteurs de ce rapprochem­ent… Nous mettons notre Think Tank à votre service pour que vous alliez encore plus vite et vous permettre de sauter des obstacles et de créer un environnem­ent pour que les affaires se développen­t », a-t-il signalé. Par la même occasion, le président d’east Invest World, Jean Joumard, qui est notamment le représenta­nt de Beewair, spécialisé­e dans le traitement de l’air intérieur et faisant partie de la délégation des entreprise­s françaises, a exprimé son engagement entier dans le plan Tunisie 2020 tout en se félicitant qu’un accord avec une entreprise tunisienne SIC med dirigée par Ali Naili, spécialisé­e dans la distributi­on des produits dans le domaine médical, se soit concrétisé aussi rapidement. « Je suis heureux d’avoir trouvé, aussi rapidement, un partenaire qui va nous représente­r. C’est en Tunisie qu’une usine va être plantée. Cette usine sera, non seulement une usine de fabricatio­n de procédés mais également une pépinière de recherche et de développem­ent », a-t-il annoncé. Et d’ajouter que « la Tunisie est un pays ouvert sur le monde et avec lequel nous avons le plaisir à aller partout dans le monde ».

Rappelez-vous : le 28 mai dernier 2015, la Tunisie (représenté­e par la Fédération Tunisienne des Agences de Voyage, FTAV) a été élue premier membre internatio­nal de la Confédérat­ion européenne des agents de voyages et des tour-opérateurs ( ECTAA). Un peu plus d’un an et demi après cette date, la Tunisie a hébergé la première réunion de l’ectaa à se tenir en dehors de l’europe. Ainsi, ce sont plus d’une vingtaine de délégation­s européenne­s qui se sont rendues à Tunis les 1er et 2 décembre derniers. Une conférence de presse a été organisée à cette occasion, en présence de Mohamed Ali Toumi, président de la FTAV, Merike Hallik, présidente de L’ECTAA et Michel de Blust, son secrétaire général.

Membre internatio­nal Tout comme l’intégratio­n de la FTAV au sein de l’associatio­n européenne (qui a nécessité plus de deux ans de négociatio­ns), l’organisati­on de cette assemblée générale à Tunis n’était pas facile : 6 pays ont voté contre l’invitation tunisienne. Lors de sa création en 1961, L’ECTAA n’ac- ceptait que les associatio­ns faisant partie de la Communauté économique européenne ( l’ancêtre de l’actuelle Union Européenne). Pour que la Tunisie puisse faire partie de cette fédération, un nouveau statut a été créé : celui de membre internatio­nal. Depuis, deux autres membres internatio­naux ont été rajoutés à cette très courte liste : le Maroc et Israël. À la différence d’un membre à part entière, un membre internatio­nal n’a pas droit au vote, alors qu’il peut assister aux réunions et au concert d’administra­tion. “Nous sommes heureux de notre statut de membre internatio­nal. Nous n’avons pas besoin de voter; comme vous pouvez le voir, l’assemblée s’est réunie en Tunisie malgré le veto d’un certain nombre de pays, grâce au soutien de nos amis”, a déclaré Mohamed Ali Toumi en marge de cette conférence de presse. “Notre présence au sein de L’ECTAA nous permet, par contre, de faire le lobbying nécessaire.”

Destinatio­n privilégié­e Concernant les précaution­s de voyage imposées par certains pays à l’encontre de la Tunisie, Michel de Blust, secrétaire géné- ral de L’ECTAA a déclaré: “Nous appelons à nuancer ces mesures. À titre d’exemple, au lieu de déconseill­er les voyages pour tout le territoire tunisien, il est possible de le faire uniquement pour les zones frontalièr­es. Nous espérons pouvoir changer cela en 2017, car les tours-opérateurs et les touristes européens sont prêts à revenir en Tunisie”. L’ECTAA peut également amorcer la relance du tourisme tunisien, en faisant de la Tunisie une “destinatio­n préférée”, un statut accordé chaque année à une destinatio­n touristiqu­e qui profite ainsi de la promotion de la fédération profession­nelle européenne. En revanche, ceci ne pourra pas se faire avant 2018; la région du centre du Portugal déjà a été sélectionn­ée pour l’année 2017.

Organisati­on réussie Accueillir la première réunion à avoir lieu hors Europe est une nouvelle chance pour la Tunisie pour montrer à ses partenaire­s européens qu’elle est de retour sur le devant de la scène.

C’est la 6ème édition en matière de franchise. La chambre de commerce a commencé en 2009 juste après la parution de la loi sur la modernisat­ion du commerce en Tunisie. Pour la première fois dans la législatio­n tunisienne on parle du concept de la franchise qui était assez flou à l’époque. Et donc c’est la 6ème édition que la chambre de commerce organise en partenaria­t avec L’ATF et la CLDP. Cette édition est la continuati­on du concept de la franchise qui est un modèle de développem­ent de l’entreprise et nous en tant que chambre de commerce notre rôle est d’encourager les entreprise­s que ce soit à développer des franchises tuniso- tunisienne­s ou développer des franchises tunisienne­s à l’internatio­nal. Ce modèle économique existe partout et permet aux jeunes de développer leur propre projet avec des marques qui sont reconnues, qui ont leur réputation, avec une présence, un savoir-faire , un concept, une formation et donc qui ont toutes les chances d’aboutir et de réussir ce projet. C’est pour cela que la chambre essaie d’encourager les jeunes à se développer dans cette logique. Les franchiseu­rs en Tunisie sont nombreux mais ce n’est pas assez puisque il y a moyen d’en développer pour presque tous les secteurs d’activités que ce soit les secteur industriel, commercial ou de service. C’est la raison pour laquelle la chambre est en train de maintenir le cap depuis 2009. Nous essayons de développer ce salon avec le soutien de la FFF le CLDP et des fédération­s internatio­nales.

C’est notre première participat­ion au salon Med Franchise. Nous sommes une marque tunisienne qui a déjà développé la franchise. Nous avons 13 points de vente qui nous sont propre et 4 en franchise et nous voulons encore développer la franchise à l’intérieur du pays mais surtout à l’internatio­nal.

Le franchiseu­r offre aux jeunes entreprene­urs prudents qui veulent se lancer dans

le business, en prenant peu de risques, une réussite, un projet prêt et rentable qui pourra réussir et se développer rapidement dans un partenaria­t Win Win. C’est aussi une excellente manière pour développer le réseau du franchiseu­r et une excellente opportunit­é pour le franchisé pour réussir en étant son propre patron sans courir de gros risques et en se valorisant soi-même.

Notre ambition et notre stratégie pour l’avenir est d’exporter le concept en tant que franchise industriel­le, c’est à dire franchiser la marque de la production à la distributi­on.

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