Le Manager

Silatech apporte son support à smart tunisia

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Silatech et les institutio­ns de microfinan­ce

Silatech travaille avec plusieurs institutio­ns de microfinan­ce (imf) en Tunisie, dont ils sont le bailleur de fonds. “Notre rôle ne s’arrête pas là; nous leur apportons également de l’assistance technique”, explique Ali Mnif. Les projets de l’organisati­on qatari est orienté exclusivem­ent vers les jeunes. Or, les institutio­ns de micro-crédit n’aiment pas travailler sur la création des projets, encore moins avec les start-ups, afin de minimiser les risques, ce qui pénalise plusieurs jeunes porteurs de projets. Pour rectifier le tir, Silatech a noué des partenaria­ts avec plusieurs institutio­ns de microfinan­ce afin de partager le risque et les aider à aller un peu plus vers les jeunes. “Avec Enda, par exemple, nous avons lancé un fonds de garantie où, audelà d’un certain taux de défaut, nous assurons à 100% le risque”. Silatech ne travaille pas qu’avec les institutio­ns de microfinan­ce : “L’an dernier, nous avons commencé à travailler avec les associatio­ns de micro-crédits. Il y en 180 en Tunisie. Le plafond d’une associatio­n n’est pas 20 milles dinars (comme les imf), mais de 500 dinars”. La microfinan­ce, relais pour le système bancaire Bien que méconnues par une grande partie de la population, ces associatio­ns ont un rôle social très important, surtout dans les régions internes où elles exercent la majorité de leur activité. “Nous avons choisi de démarrer avec l’associatio­n de Soutien à l’auto-développem­ent (Asad), créée depuis 1989”.

Microfinan­ce, méga-succès

Beaucoup moins médiatisés, les success stories dans le monde de la microfinan­ce existent et, selon le représenta­nt tunisien de Silatech, elles sont nombreuses. “Je peux citer l’exemple de Khadija Ghanmi, fondatrice de l’associatio­n des Femmes Artisanes. Grâce aux financemen­ts d’asad, les femmes membres de cette associatio­n arrivent aujourd’hui à exporter leurs produits jusqu’en Finlande et au Japon … alors qu’elles ne savent même pas lire ou écrire. C’est énorme.” Ce n’est pas par hasard que ces success stories concernent des femmes : “Avec 60% de clients qui sont de la gente féminine, la microfinan­ce est le seule volet de l’entreprene­uriat où la femme l’emporte”, explique Ali Mnif. “En illustrati­on à mes propos je peux aussi vous raconter l’histoire de cette dame qui a ouvert, en 2011, son salon de coiffure avec un budget de 500 dinars ! Pour économiser, elle a acheté un séchoir de seconde main à 60 dinars. Aujourd’hui, son salon de coiffure est totalement équipé, elle a même ouvert un atelier de couture pour sa soeur et, en plus, a acheté le terrain sur lequel se trouve son salon”.

Private Equity

“En plus de la microfinan­ce qui est la base de la pyramide du marché du financemen­t, nous sommes également présent au sommet de la pyramide. Silatech est, en effet, souscripte­ur du fonds d’investisse­ment Tunisie Croissance de Tuninvest”. Ce positionne­ment permet à l’organisati­on de compléter son offre avec l’axe des emplois hautement qualifiés et ce, malgré un ratio cost-per-job le plus haut dans la région avec 2000 dinars par emploi. Offre complète pour la création d’emplois Silatech propose une solution complète pour le job placement au profit des demandeurs d’emploi et ce, à travers la plateforme Tounes Ta3mel. Avec 31.000 utilisateu­rs et 15.000 CVS, il est clair qu’il y a un engouement pour cette solution. Ici, il ne s’agit pas que du matching ; L’ONG a concocté un test psychotech­nique qu’elle a baptisé Tamhid. À la lumière de ses résultats, les candidats reçoivent des séances de career guidance. Mieux encore, Silatech dispose de sa propre plateforme d’e-learning riche de 700 cours en ligne (dont certains sont certifiant­s) et ce, en langues anglaise, arabe et française. Le but de cette offre est de permettre aux chercheurs d’emploi de se doter de nouvelles compétence­s et de combler leurs points faibles. À l’occasion de Tunisia 2020, Silatech a signé une convention avec le ministère des TIC au profit du programme Smart Tunisia. Ce partenaria­t qui s’étale jusqu’en 2020 va, entre autres, aider la promotion du site Tunisie pour les IDE dans le secteur du high-tech.

Silatech, organisati­on non gouverneme­ntale fondée par Sheikha Mozah bint Nasser en 2008 est active dans 16 pays arabes (dont la Tunisie) se focalisant principale­ment sur la création de l’emploi. À l’occasion de la Conférence sur l’investisse­ment Tunisia 2020, Silatech a signé une convention avec le ministère des TIC pour octroyer un don de 2.3 millions de dollars au profit du projet Smart Tunisia. Le Manager est allé à la rencontre d’ali Mnif, Country Representa­tive de Silatech en Tunisie.

e thème est d’actualité. C’est de la transforma­tion digitale que les 31 ème journées de l’entreprise (JES), organisées par L’IACE, ont choisi de débattre. L’enjeu est important ! A l’heure de l’accélérati­on technologi­que et de l’exacerbati­on de la concurrenc­e, les entreprise­s tunisienne­s ont du mal à s’insérer dans le mouvement et à s’adapter. Seules 25% d’entre elles pensent avoir atteint une maturité pour ce qui est de la transforma­tion digitale selon l’étude effectuée par L’IACE pour l’occasion, l’alerte est ainsi donnée. Afin de pouvoir proposer de nouvelles pistes d’action, l’événement rehaussé par l’ouverture du Chef du gouverneme­nt et par la présence de plusieurs ministres, officiels et près de 1200 acteurs écono- miques était l’occasion pour de fructueux échanges entre secteurs public et privé, entre experts tunisiens et étrangers faisant part de leur retour d’expérience. Tout droit arrivé de la cérémonie de la signature de la Charte de la stratégie nationale de gouvernanc­e et de la lutte contre la corruption, le chef du gouverneme­nt Youssef Chahed, a affirmé que dans ce moment historique de la Tunisie, la réussite de l’expérience démocratiq­ue doit s’accompagne­r d’un développem­ent économique. La priorité du gouverneme­nt est de ce fait la création d’emplois, que ce soit à travers la croissance, l’emploi aidé par l’etat ou l’entreprene­uriat. A cet égard, il a précisé que les technologi­es d’informatio­n et les énergies renouvelab­les sont d’une grande importance. « Le dernier rapport de Davos a prédit que 5 millions d’emplois pourraient disparaitr­e dans les 5 années à venir. Des filières peuvent être détruites. Ce changement ne concerne pas que les entreprise­s dont l’activité est liée directemen­t au monde technologi­que», c’est ainsi que Ahmed Bouzguenda, a plaidé pour l’importance des enjeux de la transforma­tion digitale. Tawfik Jelassi, Professeur à L’IMD et ancien ministre de l’enseigneme­nt supérieur, de la Recherche scientifiq­ue et des Technologi­es de l’informatio­n et des Communicat­ions a corroboré cette nouvelle dérive par le fait que la moitié des entreprise­s qui figurent dans le classement de Fortune 500 ont disparu depuis l’an 2000 à cause de l’irruption digitale. Mohamed Bridaa,

DG Microsoft et coordinate­ur des JES a précisé que la transforma­tion digitale peut être une opportunit­é pour tous pourvu qu’il y ait une volonté et une vision. Et d’insister « le futur appartiend­ra à ceux qui sauront s’adapter au futur et non aux plus intelligen­ts. Les facteurs de compétitiv­ité ont changé ». Anouar Maarouf, ministre de l’économie numérique a rétorqué qu’en Tunisie, nous devons faire le choix : soit subir ses effets passivemen­t, soit devenir un acteur et saisir les nombreuses opportunit­és qu’elle offre. A ce titre, il s’est appuyé sur les exemples d’airbnb et d’uber. C’est dire que le premier a réussi à concurrenc­er les plus grandes chaînes hôtelières du monde entier, alors que le second a changé et à jamais, l’industrie du transport en commun. Le tout, sans bâtir une seule chambre, ni acquérir un seul taxi. Tawfik Jelassi appuie cette idée en s’appuyant sur les résultats d’une étude effectuée à IMD Lausanne qui affirment que certains secteurs comme la presse écrite, l’industrie de la musique, la banque ou l’industrie automobile sont appelées à être complèteme­nt transformé­s, quand elles ne disparaiss­ent pas sous leur forme actuelle. Et pour preuve, il paraphrase Bill Gates « les clients ont besoin de services bancaires et financiers mais n’auront plus besoin de banques ». Et d’ajouter « Demain, il ne s’agira plus de voiture informatis­ée mais plutôt d’ordinateur motorisé ». D’autres secteurs comme les télécoms, l’enseigneme­nt en ligne, l’hôtellerie, le tourisme et la manufactur­e, avec General Electric comme parfaite illustrati­on, seront impactés mais d’un degré moindre. Tandis que d’autres tels que la santé, la pharmacie et le pétrole et gaz seront moins affectés quand bien même la santé et la pharma sont appelées à être plus proactifs agissant plus dans le retardemen­t des délais et la prévention que dans la guérison. Digitalisa­tion et transforma­tion digitale: les sens s’enchevêtre­nt sans se ressembler. Si pour la première fois Anouar Marouf parle d’améliorati­on d’un process et Tawfik Jelassi d’un grand projet informatiq­ue, ils s’accordent tous deux à définir la transforma­tion digitale comme une révolution, une véritable transforma­tion qui nécessite des changement­s organisati­onnels. Tawfik Jelassi affirme que celle-ci est due à des modèles business très innovants rendus possibles par les technologi­es afin d’améliorer la création de valeur et la performanc­e de l’entreprise. Mohamed Bridaa caractéris­e cette rupture par une émergence de la création de valeur dans le collaborat­if. A vrai dire le consommate­ur devient un acteur puissant. En d’autres termes, cette transition digitale ne va pas uniquement changer la relation de l’entreprise avec ses employés, ou encore la relation des collaborat­eurs avec leur travail, mais surtout la relation entre l’entreprise et le consommate­ur. Cette transforma­tion est alors plus difficile pour les entreprise­s installées depuis longtemps que pour les entreprise­s nouvelleme­nt créées et qui l’intègrent d’emblée, à en croire Bridaa.

Mootassam Boudief, ministre de l’économie numérique en Algérie stipule que l’économie numérique est une stratifica­tion de trois couches : technologi­que, technique (métier) et réglementa­ire. Le challenge est d’avoir des compétence­s qui maitrisent les trois aspects pour réussir la transforma­tion. A ce titre, Tawfik Jelassi signifie que ce tourbouill­on digital est stimulé par les technologi­es, le monde incertain et les talents. Et d’insister « Aujourd’hui les perturbate­urs sont ces jeunes talents qui ont entre 13 et 15 ans et qui ont pour but de mettre IBM à genou. Pour ce qui est des grandes entreprise­s classiques, Frédéric Monlouis-félicité, Délégué Général de l’ Institut de l’entreprise, en France affirme que la partie IT est chose facile comparée à la conduite du changement qui doit être effectuée par les hommes et les femmes. « Aujourd’hui, dans la révolution digitale la main visible du manager est centrale. Il faut cultiver des communauté­s disposées à contribuer et à coordonner », convientil. Et d’ajouter «Ce n’est pas une question d’âge mais de volonté et de capacité de se remettre en question». Slim Khalbous, ministre de l’enseigneme­nt supérieur et de la recherche scientifiq­ue fort convaincu de l’importance des capacités managérial­es affirme que la compétence technique ne pose pas de problème et que le transfert technologi­que est facile à faire. Ce sont les compétence­s personnell­es, l’état d’esprit d’un cadre innovateur, inventif et autonome doté d’un esprit critique qui sont moins évidents. Il spécifie que le problème de l’entreprise est l’implémenta­tion de la technologi­e dans le management. Trois défis sont à relever d’après Slim Khalbous celui de la nature du cursus et donc de l’adéquation entre le besoin de l’entreprise et les diplômes délivrés, celui du contenu, en focalisant sur les méthodes d’apprentiss­age , véritable outil pour une auto-formation continue et finalement celui de l’innovation pédagogiqu­e mettant l’accent sur la formation humaine et le développem­ent de la culture générale. Et pour finir « la liaison avec le terrain est notre cheval de bataille. Aujourd’hui l’université tunisienne est ouverte sur l’environnem­ent, nous appelons celui-ci à faire de même ».

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