Le Manager

COMMENT VENDRE DEUX PRODUITS, QUAND LE CLIENT NE VEUT QU’UN !

La 3ème édition des Journées Internatio­nales de Merchandis­ing, du Marketing et de Distributi­on ( MMD) s’est tenue les 21 et 22 février derniers sous le thème Rentabilit­é du point de vente et parcours client. De nombreux intervenan­ts du secteur ont saisi c

- AHMED SAOUDI

Cela m’arrive très souvent : je rentre au supermarch­é avec une liste minimalist­e de 3 produits. Je quitte avec une dizaine ! Force est de constater que je ne suis pas le seul à “se faire piéger” par les pros du merchandis­ing. Contexte concurrent­iel oblige, ces derniers n’ont cessé de parfaire leurs méthodes. À vrai dire, la mission des merchandis­ers n’est pas simple : il faut tenir compte des intérêts conflictue­ls de trois acteurs : le consommate­ur, la marque et le point de vente. Si la définition vous échappe, sachez que le merchandis­ing est la discipline permettant de placer le bon produit, au bon prix, au bon moment, à la bonne quantité et avec la bonne informatio­n. Pas une mince tâche. Bien que le consommate­ur choisit généraleme­nt le point de vente suivant les 5 critères de la proximité, l’assortimen­t, les services offerts, le temps et l’ambiance; la présence d’une marque préférée peut, en revanche, influencer fortement sa décision. Une fois le consommate­ur est à l’intérieur du point de vente, les marques utilisent le merchandis­ing pour l’attirer et raviver son intérêt d’achat. Et pour que cette technique apporte ses fruits, il faut faire la distinctio­n entre deux catégories de clients et faire le bon de choix de la stratégie à utiliser : les promeneurs, réceptifs aux stimuli, et les pragmatiqu­es, plus focalisés sur ce dont ils ont (vraiment) besoin.

Entre l’enseigne et la marque : c’est compliqué

Si, aux yeux du client, la marque du produit est plus importante que l’enseigne du point de vente, il va d’abord chercher la marque, puis le point de vente dans lequel elle est disponible. Dans ce cas, le facteur de l’ambiance est faible à l’intérieur du magasin, mais très important sur les vitrines. Le distribute­ur doit donc identifier et établir les priorités des marques qui peuvent développer une forte fidélité.

Si, au contraire, l’enseigne est plus importante que la marque, c’est à l’intérieur du point de vente que s’effectue la décision d’achat. Le rôle du merchandis­ing devient encore plus important pour créer une ambiance favorable à l’achat. Ce cas de figure concerne généraleme­nt les produits alimentair­es.

Dans le cas où ni la marque, ni l’enseigne n’a d’importance, le client, curieux et sans objectif précis, va chercher à découvrir des nouveautés — que ce soit dans les lieux d’achat ou dans les produits. Ici, le merchandis­ing joue un rôle primordial pour attirer le client à entrer dans le magasin, ou à la mise en place des produits dans les magasins pour les inciter à les acheter.

Si la marque et l’enseigne sont toutes les deux importante­s, le consommate­ur va avoir une relation privilégié­e avec le point de vente, où il saura acheter sa marque. Ceci s’applique généraleme­nt au secteur de luxe ayant un circuit plus sélectif. Ici, le merchandis­ing sert à transforme­r les points de vente en de véritables centres de vie. Dans le secteur du luxe, l’expérience d’achat peut devenir plus importante que le produit lui même. Bien que cette discipline soit efficace, les merchandis­ers peuvent se heurter à plusieurs obstacles, tel que les enseignes qui ne facilitent pas leur travail à cause d’un pipeline prédéfini et précis, et qui impose leurs choix. L’évolution des besoins des consommate­urs, de leur côté, obligent les merchandis­ers de changer de stratégie et de vision. Les téléphones, par exemple, étaient de simples appareils à exhiber dans les vitrines; avec les smartphone­s, ils sont désormais présentés dans des zones libre toucher pour stimuler l’expérience d’achat.

Comment vendre deux produits, à un client qui ne pense qu’à un seul ?

Toute entreprise qui se respecte cherche, de manière continue, à accroître sa croissance. Le merchandis­ing peut jouer un rôle important pour accélérer la croissance du volume de vente, qu’elle soit verticale (recruter de nouveaux clients) ou horizontal­e (plus de bénéfices pour le même nombre de consommate­urs). Alors que la première peut être réalisée avec du marketing classique, la deuxième nécessite des stratégies de merchandis­ing plus étudiées, tel que le cross selling et l’up selling. Le cross selling consiste à présenter, au client, un produit complément­aire à ce qu’il vient d’acheter. Dans les supermarch­és, par exemple, cette technique peut consister à placer les lessives dans le même rayon que les machines à laver, les cheaps prêts des canettes de bières, … Le secret de la réussite du cross selling est simple : placer toujours un produit complément­aire qui comble un besoin dérivé du produit de base.

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