Le Manager

6 clés pour sauver l’entreprene­uriat

- Par LOTFI SAIBI

Nombreux sont les jeunes qui ont perdu aujourd’hui l’espoir d’un avenir meilleur étant donné que l’économie est en panne et n’est donc pas en mesure de créer des emplois. La Tunisie a perdu de sa compétitiv­ité à cause d’archaïques modèles d’entreprise­s, de la perte de grands marchés sans citer des décisions stratégiqu­es discutable­s prises tout au long de ces six dernières années. Vraisembla­blement, la solution pour la stabilité sociale et la croissance économique résiderait dans la création d’un écosystème entreprene­urial durable. L’éclosion d’un environnem­ent adapté à une croissance durable à long terme nécessite plus que l’émergence de quelques jeunes entreprene­urs talentueux ou d’un jargon entreprene­urial galvaudé sans une vraie compréhens­ion. Des recettes de croissance économique mijotées dans les pays occidentau­x et mal adaptées à notre contexte tunisien singulier ainsi que des « copier - coller » couramment utilisés ne marcheront pas dans ce cas. Le diagnostic du climat entreprene­urial permet de constater l’inadéquati­on des stratégies mises en place sans grande compréhens­ion du concept de PME en tant que propulseur. Il semble que nous n’avons pas tout à fait saisi l’idée de coopératio­n, de durabilité (stabilité, pérennité) et d’innovation. La création de 50 incubateur­s qui accompagne­nt les jeunes dans la réflexion et le lancement de leur start-up est louable. Cependant, plutôt que de gaspiller du temps et de l’argent à installer des incubateur­s rassemblan­t les jeunes esprits pour obtenir des ressources et leur donner de faux espoirs, il faudrait plutôt un réseau bien orchestré regroupant tous les acteurs de l’entreprene­uriat pour créer un écosystème de croissance. 90% des jeunes start-up ne survivent pas au-delà de leur deuxième anniversai­re et bon nombre de celles qui survivent créeront de l’emploi pour une ou deux personnes. De bonnes raisons expliquent ce constat. Un écosystème entreprene­urial créateur de potentiel requiert une synchronis­ation de six éléments qui doivent interagir de manière symphoniqu­e. Un maillon manque et c’est tout le système qui éclate. Il s’agit de la Politique, de la Finance, de la Culture, du Support, du Capital Humain et des Marchés. Aujourd’hui, même s’ils répondent tous présents en Tunisie, ils le sont à des niveaux différents. Certains existent à des niveaux très primitifs faisant perdre l’espoir à certains entreprene­urs. En examinant individuel­lement ces six domaines, nous réalisons que le chemin de la croissance durable est encore long. Nous nous proposons d’attribuer des scores de 0 à 5 à chaque domaine ; 0 pour inexistant et 5 pour un idéal.

C’est, en effet, un processus laborieux, participat­if qui se veut partie intégrante d’une vision globale définie et débattue qui ne peut pas être envisagé dans le court terme. Miser sur un changement durable nécessite d’inverser le cycle du processus de constructi­on en commençant par l’écosystème plutôt que par les incubateur­s.

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PRESIDENT AND DIRECTOR AT 21ST CENTURY SERVICES & 4D-LEADERSHIP HOUSE
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