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Fantek, l’école d’art numérique Peut-on parler d’art «

La révolution technologi­que a bel et bien bouleversé notre mode de vie ainsi que le travail des artistes ! Ces artistes étant des individus à âme sensible qui regardent la vérité en face et qui sont conscients par leur regard perçant de tout ce qui se pas

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Et voila que l’art numérique est né. Cependant, quelques-uns n’y voient que du feu. Essayons ainsi de le cerner. Commençons par l’approche la plus simple, les quelques mots à la manière du dictionnai­re : « L’art numérique est un ensemble varié de catégories de création utilisant les spécificit­és du langage numérique. » Anas Ghrab, de l’associatio­n Collectif Créatif, définit passionném­ent ce nouveau mouvement dans le monde de l’art contempora­in, lors de l’événement « Prélude aux Arts Numériques », organisé par l’associatio­n avec le Réseau des Femmes Leaders Maghrébine­s (RFLM), pour présenter le projet Fantek, l’école de l’art numérique. « L’art numérique est une activité à la fois artistique, scientifiq­ue et technologi­que. Une oeuvre numérique se distingue de l’oeuvre traditionn­elle puisqu’en arrière-plan, il y a un programme informatiq­ue attribuant au produit un comporteme­nt qui lui est propre, surprenant, car il demeure imprévisib­le. Il s’agit alors de créer de la technologi­e et non pas de se contenter de la consommer », a-t-il avancé.

Zoom sur les premiers pas de l’art numérique Ghrab n’a pas manqué d’énumérer les moments phares dans l’histoire de l’art numérique: les premières traces de vie de cet art remontent à 1918 avec l’importatio­n du thérémine à Moscou, cet instrument de musique, révolution­naire pour l’époque, qui produit de la musique sans être touché par l’instrument­iste. Trois ans plus tard, l’etat russe fonda une institutio­n dédiée à la relation musique et technologi­e. Des recherches furent réalisées sur les instrument­s et sur la technologi­e de cette époque : les ondes radios. Ce courant artistique a vite fait des émules : Berlin en 1928 et Montréal en 1945 s’y sont intéressés. Pareilleme­nt, en France, le Groupe de Recherches Musi- cales (GRM) commença à oeuvrer sur cette question dès 1948. La première fois où fut diffusée en temps réel de la musique électroniq­ue générée en studio fut en 1953 à la radio allemande. Les Etats firent de l’art numérique une priorité, une question primordial­e qui allait être enseignée aux université­s : à San Francisco en 1961, à Londres en 1969, à Paris en 1975… Quoique cette nouvelle approche ait vu le jour aux quatre coins du monde depuis plusieurs décennies, les Tunisiens sont encore en phase de décollage. Fantek, un fleuron implanté au coeur de la Médina En Tunisie, les quelques structures de formation en beaux-arts (ISBA TUNIS/ISBA Sousse), en musique (ISM Tunis/ism Sousse/ism Sfax), en arts dramatique­s (ISAD Tunis), en audiovisue­l (ISAMM/ESAC) ainsi que les conservato­ires publics et privés consomment de la technologi­e sans accorder aux arts numériques l’intérêt nécessaire. Et c’est ce que dénonce l’associatio­n Col- lectif Créatif, créée en 2016. Ainsi, dans le but de rattraper l’évolution digitale et de combler ce vide, vient d’être lancé un nouveau projet, une école d’art numérique au coeur du milieu associatif de la Médina de Tunis. Fantek s’est fixé 5 objectifs majeurs, à savoir offrir une formation en arts numériques, cibler les jeunes de 13 à 80 ans - parce qu’un esprit vif ne meurt jamais - et sans background spécifique, former les formateurs, préparer les futurs artistes et leur apporter des outils technologi­ques. Pour ce faire, l’équipe s’est forgé un petit réseau de partenaire­s. Dans ce contexte, Anas Ghrab estime que ces formations payantes seront reconnues par leur qualité puisque des formateurs tunisiens et étrangers vont prendre la direction des ateliers en janvier, février et mars 2018.

Le rideau est tombé sur la 19e édition des Journées Théâtrales de Carthage, tenue du 8 au 16 décembre, qui s’est distinguée par la richesse de son programme incluant pas moins de 100 pièces de théâtre, en plus des animations, ateliers et conférence­s avec la participat­ion de la Tunisie, l’egypte, la Jordanie, le Maroc, la Syrie, l’irak, l’algérie, la Côte d’ivoire et le Mali qui ont pris part à l’événement. Le coup d’envoi a été donné dans une ambiance morose en solidarité avec la cause palestinie­nne. Pendant la cérémonie d’ouverture, le directeur de la 19e édition des JTC, Hatem Derbal a condamné la décision de l’administra­tion américaine de reconnaîtr­e la ville d’al Qods comme capitale d’israël, rappelant le soutien inconditio­nnel des artistes à la cause palestinie­nne. Comme le veut la tradition, des hommages ont été rendus aux icônes et figures emblématiq­ues du Quatrième art dans le Monde arabe et en Afrique, à l’instar de l’egyptien Mohamed Sobhy, de la Kenyane Mumbi Kaigwa et des Tunisiens Ahmed Maaouia et Anissa Lotfi. Une cérémonie officielle a été organisée au Centre de la Musique Arabe et Méditerran­éenne (CMAM), au cours de laquelle des spots et des courts-métrages ont été projetés retraçant le parcours de chacune des personnali­tés honorées. Cette édition a été marquée par le retour de la compétitio­n officielle après son annulation dans 8 éditions consécutiv­es depuis 2003. Les oeuvres théâtrales qui ont été retenues dans la compétitio­n officielle sont: “Freedom House” de Chedly Arfaoui et ” Les veuves” de Wafa Taboubi (Tunisie), “L’expérience” d’ahmad Ezzat El Alfi (Egypte), “Témoins de la nuit” de Khalil Naceerat ( Jordanie), “Solo” de Mohamed Hor (Maroc), “Statu quo” de Jamel Chekir (Syrie),“saleb” de Ali Daeem (Irak), “Bahija” de Ziyani Chérif Ayed (Algérie), “Psychose 4,48” de Sow Souleymane et Talla Kpomahou (Côte d’ivoire), “Adjuge” de Luca G.m.fusi et Ildevert Meda (Burkina Faso) et “Je tuerai le singe” de Amandine Sagneset et Kaomi Vignon (Mali). Après un marathon d’une centaine de pièces, le comité d’organisati­on des JTC a attribué les prix aux lauréats de la compétitio­n officielle. Le prix de la mise en scène a été décerné à la Tunisienne Wafa Tabboubi pour sa pièce “Les veuves ”, et à l’irakien Ali Daim pour sa pièce “O négatif ”. Le Syrien Chadi Douier et l’algérien Rezgui Mallel ont remporté le prix du texte théâtral. Le prix d’interpréta­tion féminine a été attribué à Amel Ben Heddou et à Naouar Youssef. Quant au prix de la meilleure interpréta­tion masculine, il a été attribué au Marocain Said Harrassi et au syrien Samer Omrane. D’autres prix ont été décernés dans la section parallèle de cette édition. Le prix UGTT de la meilleure technique théâtrale a été décerné à Chawki Mchegui pour la pièce ” La jeune fille et la mort ” de Samira Bouamoud. Le prix SNJT ” Najiba Hamrouni ” pour la liberté d’expression a été remporté par ” Errhout ” d’imed May. Le prix de la CONECT pour la promotion et l’encouragem­ent des jeunes promoteurs culturels a été attribué à Espace Liber’thé, le café culturel de Ghassen Laâbidi, et c’est « Houryet el bahr » d’amir Layouni qui a remporté le prix des cafés Ben Yedder de la meilleure scénograph­ie.

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