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Développem­ent Urbain et Gouvernanc­e Locale Les subvention­s se méritent

DÉVELOPPEM­ENT URBAIN ET GOUVERNANC­E LOCALE

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Nous n’avons pas coutume de voir des aides étatiques octroyées sous réserve de résultat. Le programme de Développem­ent Urbain et de la Gouvernanc­e Locale (PDUGL), piloté par le ministre des Affaires locales et de l’environnem­ent, Riadh El Mouakher, a été présenté par Sami Mekki, DG de la Caisse des Prêts et de Soutien des Collectivi­tés Locales (CPSCL) en présence du ministre, du Directeur Général du Centre de Formation et d’appui à la Décentrali­sation (CFAD), des représenta­nts de la société civile, des journalist­es et de hauts responsabl­es du ministère des Affaires locales et de l’environnem­ent.

Ce programme s’inscrit dans une continuité gouverneme­ntale et vise essentiell­ement à renforcer la décentrali­sation telle que prévue dans la nouvelle Constituti­on de 2014. Trois objectifs majeurs ont été fixés, à savoir renforcer le pouvoir local et les principes de la transparen­ce et de la gouvernanc­e, concrétise­r le principe de la libre administra­tion et adopter des mécanismes de la démocratie participat­ive dans la préparatio­n des plans de développem­ent locaux. Un projet d’envergure qui vaut plus d’un milliard “La finalité de ce programme est d’améliorer les conditions de vie et le quotidien de tous les citoyens, des zones favorisées aux zones rurales”, a avancé le ministre. En effet, s’étalant sur une durée de 5 ans, le PDUGL, dont le coût est de 1.220 Millions de Dinars, concerne 272 communes. En plus du soutien de la Banque Mondiale, le gouverneme­nt d’union nationale y a mobilisé 530 Millions de Dinars sous forme de subvention­s. Et voilà comment sera réparti ce budget ! La plus grande part du budget revient au Programme d’investisse­ment local. D’un coût de 977 Millions de Dinars, il est partiellem­ent financé par les Dotations globales non- affectées (DGNA). Les DGNA annuelles sont octroyées à chaque commune qui respecte les Conditions Minimales Obligatoir­es (CMO). Pour l’obtention de sa subvention, une commune doit se conformer à cinq conditions minimales. A défaut, elle ne pourra pas avoir la première moitié de sa subvention. La deuxième moitié ne sera versée qu’après évaluation des performanc­es. Elle ne peut être obtenue que si la commune applique les 70 points exigés,. Il est à noter que l’évaluation concerne la gouvernanc­e, la gestion et la durabilité. “Ce régime permet de créer un environnem­ent plus concurrent­iel où chaque région est tenue de collecter ses propres fonds et d’en optimiser l’utilisatio­n”, a ajouté le ministre. Quant au second axe, il concerne le Programme de Réhabilita­tion des Quartiers Défavorisé­s pour la réduction des disparités dont le coût s’élève à 225 Millions de Dinars. Sont concernés par ce programme, 229 quartiers répartis sur 144 communes. Le but étant d’y améliorer l’infrastruc­ture, qui a fait preuve à maintes reprises de précarité. Tout comme le Programme d’investisse­ment local, ce projet est financé dans son intégralit­é par la Subvention Affectée. Ainsi, les communes devraient être en lice pour l’accompliss­ement des CMO. Quand l’etat mise sur le capital humain Incontesta­blement, les ressources humaines sont un élément primordial dans la réussite de la démarche de décentrali­sation laquelle désigne le transfert du pouvoir d’etat vers les collectivi­tés et les institutio­ns bénéfician­t - sous surveillan­ce - d’une certaine autonomie de gestion. C’est pourquoi, leur seront dédiées une formation et une assistance technique assurées respective­ment par le CFAD et par la CPSCL. Et ce, via le troisième projet dans le cadre du PDUGL intitulé Renforceme­nt des Capacités des Communes. En effet, ce projet - d’un coût de 18 Millions de Dinars - sera mis en place en vue de soutenir les communes pour l’améliorati­on de leurs compétence­s, de la planificat­ion et de la réalisatio­n de leurs investisse­ments. Le ministre a insisté sur l’impératif de miser sur les ressources humaines. Il est prévu de doter les communes, à travers tout le territoire tunisien, de 7000 cadres entre ingénieurs, architecte­s, pay- sagistes … “Nous allons avoir recours à des redéploiem­ents”, a-t-il expliqué. Program for Result : on récolte ce que l’on sème ! Cette nouvelle approche adoptée par le ministère a bien apporté ses fruits. Le Program for Result, qui se base sur l’évaluation des performanc­es et des réalisatio­ns des municipali­tés avant de leur transférer les fonds,est un véritable catalyseur d’améliorati­on. A titre d’illustrati­on, en 2016, seulement 50 municipali­tés ont répondu aux critères. A l’heure actuelle, le nombre s’est multiplié par plus de 5, pour que 260 municipali­tés soient conformes aux normes exigées. Ce projet est, en sus, conçu en se basant sur l’approche participat­ive, des citoyens et de la société civile. “L’objectif de concevoir un nouveau système de calcul des subvention­s sur la base d’une formule transparen­te, objective et équitable est d’ancrer dans les esprits des Tunisiens, la culture de la compétitiv­ité et de les inciter à ’évoluer”, déclare Sami Mekki.

Quatre communes lauréates Quatre municipali­tés ont été primées en marge de cet événement, et ce, en signe d’encouragem­ent et de soutien. Il s’agit des communes classées premières dans l’exercice de l’évaluation de la performanc­e de 2016, à savoir Bir M’cherga, Siliana, Mahrès et Ghenada. Cette rencontre a été couronnée par l’attributio­n respective­ment des prix de l’ordre de 150 mille dinars, 100 mille dinars, 75 mille dinars et 50 mille dinars.

De G. à D. : Riadh Zghal, Nacer Bouyahia, Habib Koubaa, Hatem Mliki et Ayoub Baba

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De G. à D. : Mokhtar Hammami, Ryadh Mouakhar et Sami Mekki.

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