Sauf surprise, 2018 ne serait pas exceptionnelle
Pour les acteurs de la Place de Tunis, l’année 2017 était l’une des plus difficiles. Loin des chiffres annuels que nous pouvons lire un peu partout, nous allons nous concentrer sur deux faits marquants mais jamais commentés.
Un fixing plus riche pour 2018 ! Passer du Continu au Fixing passe par la concrétisation d’au moins 1 250 contrats durant l’année, et vice-versa. Jusqu’à la rédaction de ces lignes, aucun titre ne sera promu au Continu. Par contre, six sociétés feront le sens inverse : SIMPAR, Modern Leasing, SITS, Ciments de Bizerte, Aetech et SANIMED. Ainsi, le Fixing sera composé de 23 valeurs dès le 1er janvier 2018 dans un marché qui abrite 81 valeurs ! C’est la meilleure manifestation de la chute vertigineuse des volumes d’échange sur le marché actions tunisien. Mais cela montre également que plusieurs secteurs ont perdu leur attractivité. Notons la présence de deux valeurs immobilières. A part les promoteurs immobiliers, toute la sphère économique est unanime sur le fait que le secteur bat de l’aile depuis un bon moment. Soumettre les nouvelles acquisitions à la TVA dès cette année ne fera qu’empirer la situation. Le comportement des investisseurs s’avère alors rationnel. La liste comporte également deux entreprises opérant dans les matériaux de construction, à savoir SANIMED et les Ciments de Bizerte. Puisque le rythme des nouvelles constructions est en manque de carburant et les portes de l’export aux marchés limitrophes sont fermés, ces sociétés font face à de grandes difficultés pour convaincre les investisseurs de leurs bonnes perspectives de croissance. Pour les deux autres candidats, ils sont concrètement parmi les oubliées du marché. Modern Leasing est un petit loueur dans un secteur qui attire peu d’investisseurs. Pour ceux qui ne le savent pas, le secteur du leasing est le seul à ne pas pouvoir récupérer en Bourse depuis la Révolution. En dépit de ses excellentes performances opérationnelles comme le montrent les indicateurs d’activité des différentes compagnies, les risques financiers que le secteur est en train d’affronter pèsent lourdement sur son rendement. Les investisseurs se méfient de la sous-capitalisation qui touche tous les acteurs sans exception, ainsi que leur dépendance du marché obligataire pour le refinancement.
Plus de penny stocks Un autre phénomène a été observé durant l’année 2017. Plusieurs valeurs ont vu leurs cours baisser en dessous de leurs valeurs nominales respectives. Dans ce club, nous trouvons TUNISAIR, STB, SOTETEL, ELECTROSTAR, SOPAT, STIP, Aetech et Tawasol Holding. La liste pourrait s’allonger davantage en 2018. Nous retrouvons quasiment toutes les entreprises publiques en difficulté et dont nous ne prévoyons franchement pas de solutions. TUNISAIR va inéluctablement subir les conséquences de l’open Sky que la Tunisie vient de signer. La compagnie n’a ni les moyens d’affronter la concurrence qui pourrait en découler, ni de profiter des opportunités qui pourraient se présenter. La STB traverse le désert depuis un bon moment. Non seulement la banque souffre des dettes carbonisées du secteur touristique, mais le marché intègre le risque BFT dans son calcul, faisant du sauvetage de la banque une question très compliquée. Idem pour la STIP qui a basculé entre les mains d’investisseurs
A part les promoteurs immobiliers, toute la sphère économique est unanime sur le fait que le secteur bat de l’aile depuis un bon moment.