Nabgha Salem, Président Vectorys Group et Président de la fédération des transports : Les actions doivent être associées à des délais nous en avons besoin !
LES ACTIONS DOIVENT ÊTRE ASSOCIÉES À DES DÉLAIS
Le transport maritime en Tunisie est plus que jamais sujet de préoccupation générale. Des projets de grande envergure de nature à désengorger nos ports et assurer une plus grande fluidité du transport, sont toujours en attente de réalisation et ce, depuis plusieurs années. Des appels de relance adressés au gouvernement ainsi qu’aux responsables concernés, sont restés sans réponse. Le président de la fédération nationale des transports, Nebgha Salem, un acteur majeur, au parler vrai, franc et juste, tire de nouveau la sonnette d’alarme. Il balance sous les projecteurs des chiffres mesurant les pertes causées dans le secteur et les gains pouvant être réalisés grâce à des actions pourtant engagées, sans suite. Entretien.
Pour commencer, nous aimerions savoir ce qui s’est passé dans le monde maritime en Tunisie ? Aujourd’hui, il faut savoir que le « blocage » du Port de Radès a donné de l’oxygène aux autres ports intérieurs, principalement Sfax, Sousse et Bizerte. Ces derniers qui étaient quasiment en arrêt ont servi de débouchés à la congestion observée au port de Radès et ce, au profit d’un certain nombre d’armateurs. Nous avons d’ailleurs remarqué que ces ports sont à 0 rade. Sachant qu’au port de Radès, nous sommes à 18 jours d’attente en rade selon les chiffres de l’année 2017. Les ports intérieurs font actuellement 13 conteneurs en moyenne par heure, en soulignant que la moyenne européenne est de 25 conteneurs par heure. D’ailleurs, nous avions proposé auparavant de mettre en place un port sec afin de libérer de l’espace et réduire au mieux la congestion par les conteneurs. Hélas, après la révolution, toutes les actions de facilitation, de dématérialisation, d’optimisation des flux au niveau du port se sont arrêtées. Je me rappelle qu’en ces temps, nous avons tenu environ 360 réunions avec l’office des ports ainsi que TTN et ce, dans le cadre de la facilitation. Toutefois, tout ce travail s’est évaporé après la révolution. Nous avons pourtant commencé à travailler dans une optique de dématérialisation, et nous tenions même des réunions régulières sous la houlette de commission technique avec la douane dans le but de discuter des problématiques et de trouver les solutions appropriées dans l’optique, bien évidemment de dématérialiser. Est-ce à dire qu’aucun gouvernement d’après la révolution n’avait-il pensé à reprendre cette dynamique ? Hélas, ils avaient d’autres types de préoccupations ! Pourtant nous avons écrit à tous les responsables et à maintes reprises. Depuis le temps, les directeurs généraux de la Douane se sont succédés et rien n’a changé. Pour ma part, j’ai souhaité relancer cette dynamique en demandant de reprendre les opérations en faisant appel au dispositif technique. D’ailleurs, la loi de « taxe scanner » est l’archétype même des décisions prises sans concertation des professionnels. Justement, vous avez manifesté votre désaccord concernant cette taxe scanner paru dans la loi de finances 2018 … Tout à fait, il faut savoir que les remorques vides doivent payer ces