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Amine Chouaieb e digital fait désormais partie intégrante des activités d’un grand nombre d’entreprises, que le numérique soit ou non leur coeur de métier. Et pour cause: l’avènement des réseaux sociaux, des applications mobiles et de l’iot, entre autres,
Créer des produits qui plaisent aux utilisateurs Après des expériences à Adobe et à Google, Ahmed Gaballah est aujourd’hui un product manager à Facebook. La mission d’un product manager, d’après Gaballah, est de trouver les moyens nécessaires pour “convaincre” les talents dont dispose l’entreprise à créer les produits susceptibles de satisfaire et de répondre aux besoins des utilisateurs. La question serait donc : “Comment une entreprise, aussi bien startup que multinationale, pourrait-elle créer un produit qui attire les utilisateurs ?”. D’après Gaballah, il faut que l’entreprise puisse montrer la valeur ajoutée de son produit aussitôt que possible. Car ce n’est qu’à ce “moment magique” que les utilisateurs songeront à réutiliser le produit encore et encore. “Sur Facebook, explique le product manager, ce ‘moment magique’ surgit lorsque nos algorithmes affichent aux visiteurs, dès qu’ils s’inscrivent, les profils de leurs amis et membres de famille”. Gaballah prévient, cependant, que tous les “moments magiques” ne se ressemblent pas: “Tout dépend du produit”, explique-t-il. Pour s’assurer que son produit a réussi à convaincre les utilisateurs, Ahmed recommande de prendre en considération un indicateur très important: la rétention. “Même si votre produit réussissait à attirer des millions d’utilisateurs dès Des objets de plus en plus connectés “Durant les premières années d’internet, chaque internaute était représenté sur le Réseau des Réseaux par un seul ordinateur, premier objet connecté”, a lancé Amine Chouaieb, fondateur et CEO de Chifco. Aujourd’hui, en revanche, on compte en moyenne 4 devices connectés par personne dans le monde. Et qui plus est, ce chiffre devrait passer à dix dans les années à venir, et ce, grâce au développement de la connectivité. De nouveaux réseaux ont dû voir le jour afin de pouvoir accommoder le grand nombre de devices sur internet. Des technologies comme Lorawan ou encore Sigfox, par exemple, permettent d’avoir un réseau à très grande portée, allant jusqu’à 50 km. D’après Chouaieb, la maison connectée représente la plus grande partie du marché de l’internet of Things. À Chifco, par exemple, Amine et ses équipes ont réussi à coupler intelligence artificielle et IOT pour offrir une meilleure expérience utilisateur. Ainsi, les caméras de surveillance de Chifco ont la capacité non seulement de détecter les humains mais aussi de les identifier. Grâce à cette capacité, ces caméras n’envoient des alertes que lorsqu’elles détectent un mouvement suspect. En revanche, le nombre d’internautes dans le monde est en train de se stabiliser avec de moins en moins de nouveaux entrants, et ce, après des décennies de croissance à deux chiffres. Facebook et Google, étant les sites les plus visités au monde, ont multiplié les efforts afin d’essayer de connecter le plus possible d’internautes. Parmi les armes déployées : des réseaux sans fil à partir de drones pour les zones les plus recluses, des smartphones de plus en plus moins chers … Après dix ans passés dans des entreprises très innovantes, quels conseils donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs pour maintenir la flamme de l’innovation? Ce n’est certainement pas facile. À ces jeunes je dirais qu’il faut trouver un problème qui vous passionne -pas nécessairement un problème que vous savez résoudre, mais un sujet qui vous tient vraiment à coeur. Et il ne faut pas tenter de créer un méga-produit tiré par quatre épingles dès la première tentative. Pour réussir à lancer un produit qui suscite vraiment l’intérêt des utilisateurs, il faut construire son produit étape par étape. Il est essentiel de se concentrer sur ce que vous voulez vraiment construire. “Donnez-vous la chance de devenir chanceux”, c’est mon conseil pour les jeunes entrepreneurs. Car pour réussir, certes, il faut être prêt à tra-
Venu tout droit de « la Mecque » du digital, que pensez-vous du paysage numérique de la Tunisie? J’ai eu la chance durant mon court séjour à Tunis de rencontrer des jeunes talents qui travaillent sur d’excellents projets. J’ai aussi apprécié les efforts déployés en termes d’intégration des femmes dans le secteur des TIC et j’ai été agréablement surpris de voir que les femmes représentaient la majorité de l’assistance à la conférence. Ces dernières années, la Tunisie, comme bien d’autres pays de la région, a connu un remarquable boom entrepreneurial grâce au nombre grandissant de jeunes désireux de réaliser leurs rêves et d’emprunter la voie de l’entrepreneuriat. C’est vraiment excitant de voir cette nouvelle dynamique se développer encore d’année en année. Personnellement, je trouve très intéressant de voir que même au-delà de la Silicon Valley, les jeunes ont aussi la capacité de transformer leurs idées en d’énormes projets d’envergure mondiale. Comment avez-vous trouvé la troisième édition de TDD? Après tant de préparatifs, nous sommes heureux que la troisième édition de Tunisia Digital Day ait été un franc succès … malgré toutes les difficultés. Cette année, nous sommes particulièrement fiers d’avoir réussi à inviter des experts de quelques unes des plus grandes entreprises du monde telles que Facebook, Dell et Symantec. Ainsi, l’édition 2018 était l’occasion pour nos speakers de partager leur savoir-faire sur des thèmes aussi diversifiés que l’innovation digitale, la blockchain, les réalités augmentée et virtuelle, l’internet des objets, pour ne citer que ceux-là. Ce qui est, somme toute, l’objectif principal de cet événement.
Vous avez lancé également une nouvelle académie. De quoi s’agitil? La formation et l’information sont nos principales armes pour percer dans le monde du digital. À l’occasion de la troisième édition du TDD et du dixième anniversaire de Webpower, j’ai donc lancé l’international Digital Academy. Il s’agit d’un centre de formation qui offre un riche catalogue de formations professionnelles dans les métiers du digital comprenant, entre autres, le digital marketing, le community management, la rédaction pour le web et le mobile, etc. Le cursus de la Digital Academy intègre tous les principes nécessaires pour assurer la maîtrise du langage, des outils et des processus de l’écosystème digital. Les cours s’appuient également sur une Vous êtes aussi impliquée dans le monde de L’AR/ VR... Tout à fait ! J’ai créé la Tunisia AR/ VR Community, première communauté dédiée à ces technologies en Tunisie. Le but est de rassembler et fédérer la communauté tunisienne de marketeurs, de développeurs, d’académiciens et d’industriels autour de ces technologies. La Tunisia AR/ VR Community organise régulièrement des rencontres visant à promouvoir et favoriser le développement de la réalité virtuelle, de la réalité augmentée et de la réalité mixte. Cela couvre bien évidemment les applications dans différents secteurs, tels que l’enseignement, le marketing, etc. Grâce à cette structure, il est désormais possible pour la communauté locale de profiter du savoir-faire collectif ainsi que d’opportunités d’emploi dans le secteur.
Vous êtes active dans d’autres projets, n’est- ce pas? Toujours à la recherche de nouveaux challenges, je n’ai pas hésité à me lancer dans une nouvelle expérience sur le petit écran. En effet, j’ai eu la chance de présenter une chronique hebdomadaire sur les métiers du futur sur la chaîne Al-wataniya. Je suis également impliquée dans le mégaprojet Tunisia Racing F1 City en tant que Chief Communication Officer. Visant à construire le premier complexe dédié aux sports mécaniques en Tunisie - y compris le premier circuit de Formule 1 en Afrique! - le projet s’étend sur plus de 300 hectares. Ce mégaprojet a un volet digital très important: avec un coût global estimé à 300 millions de dollars, le projet mise en partie sur les monnaies virtuelles pour la levée des fonds nécessaires !