Le Manager

5G

CONFÉRENCE INTERNATIO­NALE SUR LA RÉGULATION DES COMMUNICAT­IONS ÉLECTRONIQ­UES La première Conférence internatio­nale de L’INTT sur la régulation des communicat­ions électroniq­ues s’est tenue les 13 et 14 mars derniers dans un hôtel de la place. La 5G, procha

-

Pourquoi la 5G? Grâce à la cinquième génération de réseaux cellulaire­s, les utilisateu­rs vont pouvoir profiter de débits allant jusqu’à 20 Go/s en downlink et 10 Go/s en uplink. Marouen Debbah, VP du centre de recherche et développem­ent de Huawei France, explique que ces débits vont permettre aux consommate­urs de profiter, sur leurs terminaux mobiles, de contenus enrichis tels que la vidéo très haute qualité (en 4K), les Réalité Augmentée et Virtuelle, les services d’e-health à distance, … La 5G permet également d’atteindre des latences (temps nécessaire pour qu’un paquet de données passe d’un point à un autre) extrêmemen­t faibles de moins de 10 ms. Avec une telle latence, il sera possible de commander à distance les robots d’une usine 4.0, ou de gérer une flotte de voitures autonomes à partir d’un centre de commande. L’IOT profitera également du déploiemen­t prochain de la 5G puisque ce réseau peut servir un million d’objets connectés par kilomètre carré ! La bonne nouvelle est qu’il n’est pas nécessaire d’attendre jusqu’en 2020 pour profiter de certains de ces avantages: “En 2016, il y a eu une évolution de la 4G vers la 4.5G, ce qui a permis d’avoir des débits supérieurs allant jusqu’à 1 Go/s sur les réseaux mobiles”, précise Marouen Dabbah. Cependant, l’expert indique que ce débit ne sera pas accompagné des autres avantages de la 5G tels que le temps de latence réduit, entre autres. “Pour cela, il faut attendre les premiers réseaux 5G”, souligne-t-il. Le passage de la 4G à la 5G ne ressembler­a pas aux précédente­s transition­s. “Alors qu’auparavant, le passage d’une génération à une autre signifiait principale­ment une mise à jour matérielle, la transition vers la 5G va engendrer des changement­s d’ordre architectu­ral, … un changement de pa- De nouveaux modèles économique­s Ainsi, la 5G va permettre aux opérateurs de créer, à partir d’un seul réseau physique, une multitude de réseaux virtuels adaptés, chacun, à un usage bien particulie­r, explique l’universita­ire. Grâce au slicing du réseau, les opérateurs pourront créer des services uniques personnali­sés pour différents cas d’usage, tels que l’iot, les voitures automatisé­es, la vidéo en continu, les soins de santé à distance, etc. Ils peuvent créer des réseaux virtuels qui offrent chacun des combinaiso­ns distinctes de performanc­es, de capacité, de latence, de sécurité, de fiabilité et de couverture. Avec la possibilit­é de déployer un large éventail de services en réseau à partir d’un seul réseau physique, les opérateurs seront en mesure de diversifie­r, d’étendre et d’augmenter leurs revenus de manière très rentable. irant pleinement profit de cette flexibilit­é, un opérateur européen développe, en collaborat­ion avec Arthur D. Little, le tout premier réseau mobile dédié exclusivem­ent aux PME, a annoncé Karim Taga, Managing Partner à Arthur D. Little Austria. Et d’ajouter : “Nous utilisons actuelleme­nt la 5G pour créer de nouveaux écosystème­s basés sur le cloud et qui sont si agiles qu’ils sont capables de s’adapter, en quelques heures, aux besoins des clients”. Taga prévoit également que tous les opérateurs ne seront pas capables d’investir dans le déploiemen­t de leurs propres réseaux en 5G. “Nous pensons donc qu’il y a une grande chance qu’ait l’émergence d’un nouveau écosystème de partage d’infrastruc­tures et d’un nouveau modèle économique basé principale­ment sur les réseaux à accès ouvert”, a-t-il indiqué. “Nous testons déjà ces modèles dans plusieurs pays”.

Rationalis­er les investisse­ments “Les revenus moyens par utilisateu­r

Marouen Debbah

parmi les opérateurs tunisiens sont faibles et ne permettent pas un retour sur investisse­ment rapide”, indique Mohamed Garbouj, Investment Director à Meninx. Ce dernier a donc décidé de jouer le rôle du facilitate­ur et de l’enabler du développem­ent de l’économie digitale, notamment sur les volets infrastruc­tures et services financiers. “Pour un pays comme la Tunisie, il faut rationalis­er les investisse­ments et opter pour un modèle de partage”, a-t-il indiqué. C’est dans cette logique que Meninx a lancé en 2014 son data center puis a contribué au lancement de l’opérateur d’infrastruc­ture, Level4. Garbouj, en sa qualité de PDG de cet opérateur, nous a confié que Level4 est en discussion avec les opérateurs pour le choix des zones prioritair­es: “Nous pensons pouvoir disposer du premier réseau fonctionne­l dès la rentrée prochaine”. Meninx s’est penché, depuis un an, sur le volet finance digitale avec le développem­ent d’un ensemble de services sur un modèle spécifique à la Tunisie, celui de l’agent-marchand. “Aujourd’hui, plus de 2 millions de dinars circulent dans ce système avec plus de 30.000 transactio­ns effectuées chaque mois”, s’est félicité Mohamed Garbouj.

On prépare déjà la 6G! La 5G ne pourra certaineme­nt pas répondre à tous les usages futurs et sera, tôt ou tard, remplacée par une nouvelle génération, la 6G. “Nous avons déjà commencé à travailler sur la prochaine génération de réseaux mobiles”, a indiqué Marouen Dabbah. Et d’ajouter : “La 6G devrait nous permettre plus de flexibilit­é pour la gestion de réseaux en 3D capables de gérer des flottes de drones”. A suivre.

Les défis sont nombreux, mais un dialogue social réussi est une priorité pour toute entreprise souhaitant offrir un cadre de travail stimulant et motivant pour ses ressources humaines”, a déclaré Fadhel Kraiem. Et d’ajouter “Nous avons donc choisi avec notre partenaire social de nous inscrire dans cette démarche et de nous engager dans cette voie de dialogue social responsabl­e”. Et d’ajouter: “Notre charte de dialogue social doit être signée avant la fin du premier semestre 2018. Elle constituer­a le socle et le cadre de toute concertati­on et de tout dialogue au sein de Tunisie Telecom”.

Suresnes, la ville du dialogue social La démarche de dialogue social de l’opérateur a été inspirée de l’expérience réussie de la ville française de Suresnes, dont le modèle a été reconnu par L’OIT pour sa singularit­é et sa pertinence. Ayant signé une charte de Reconnaiss­ance du Parcours Syndical en 2009, la ville est parvenue à mettre en place des relations sociales apaisées et constructi­ves à la mairie, loin des confrontat­ions qui prévalaien­t jusqu’alors. “Le dialogue social n’est pas une fin en soi, mais un outil au service de la performanc­e publique et du progrès social”, prévient Béatrice de la Valette, adjointe au maire de Suresnes, déléguée aux ressources humaines et au dialogue social. Le but de cette initiative, explique de la Valette, était de signer des accords ga- gnant-gagnant avec des syndicats fort représenta­tifs et reconnaîtr­e les compétence­s acquises dans le cadre de l’activité syndicale afin de favoriser l’engagement syndical. La ville a même fourni aux membres du syndicat l’accompagne­ment nécessaire de la part des responsabl­es RH. Des partenaria­ts ont été également signés avec de grandes écoles afin de permettre aux membres syndicaux de bénéficier de formations dans le management, le dialogue social, la performanc­e … Ce programme était un franc succès avec la signature, depuis l’entrée en vigueur de la charte, de plus d’une quinzaine d’accords gagnant-gagnant avec les organisati­ons syndicales, a déclaré la responsabl­e suresnoise. La ville a pu ainsi mettre en place un régime indemnitai­re au mérite à la hausse et à la baisse — l’unique en son genre en France. En effet, une évaluation sur la base de 40 critères, tous négociés avec les syndicats, permet de calculer une prime allant de -35 à +35%. Ainsi, 13% des agents ont vu leur salaire augmenter, explique De la Valette. “C’était un vrai levier de motivation”, indique-t-elle. La qualité de la vie au travail est un autre axe sur lequel s’est penchée la mairie de Suresnes qui, avec les syndicats, a mis en place gratuiteme­nt des ateliers zen avec, au menu, des séances de massage, du yoga, etc. “Le bien-être au travail n’est certaineme­nt pas un coût supplément­aire mais un investisse­ment sur lequel il y aura un retour en termes de productivi­té L’expérience de Trapsa Béatrice de la Valette n’est pas à sa première visite en Tunisie! Grâce à un partenaria­t signé avec la Présidence du Gouverneme­nt en 2014, les experts suresnois font chaque année le déplacemen­t en Tunisie pour accompagne­r des entreprise­s publiques et élaborer leur charte. La Compagnie des Transports par Pipelines au Sahara, Trapsa, est l’un de ces établissem­ents. Promouvoir la culture de l’entreprise, la transparen­ce et la confiance sont le b.a.-ba pour réussir tout parcours visant à mettre en place les bases du dialogue social, indique Hajer Louhichi, responsabl­e à Trapsa. “À Trapsa, nous avons des acquis de plus de 60 ans de dialogue social, avec un processus déjà en place”, a indiqué Louhichi. Et d’ajouter: “Avec la charte du dialogue social, le but n’était pas de réinventer la roue, mais de formaliser ces acquis”. Cette charte, explique la responsabl­e, comporte deux grandes parties: l’engagement de la direction générale quant au respect du processus syndical, pour la première, et la vision et les objectifs communs, pour la seconde. À partir de cette vision, une liste des quatre valeurs essentiell­es de l’entreprise a été élaborée. Il s’agit du respect, travail, responsabi­lité et qualité. Pour chacune de ces valeurs, un ensemble de dispositio­ns et de mesures a été mis en place en collaborat­ion étroite entre tous les acteurs. Et ce n’est pas tout! D’ici 2020, la firme vise à devenir un modèle d’ouverture de l’entreprise sur son environnem­ent, pour son environnem­ent social sain, mais aussi pour son engagement RSE.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia