Le Manager

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’Emilie-romagne, une région de près de 4,5 millions d’habitants au nord de l’italie, possède l’une des économies coopérativ­es les plus denses du monde. Environ deux habitants sur trois sont membres d’une coopérativ­e, produisant ensemble environ 30 pour ce

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“Scientifiq­uement parlant, il n’y a pas de secteur d’économie sociale et solidaire en Tunisie”, a déclaré le juriste qui a participé à la rédaction de l’étude.

La finance solidaire aux défis du contexte tunisien L’absence de ces piliers n’a pas empêché la multiplica­tion des initiative­s - leur impact reste toutefois limité: elles contribuen­t à raison de 1% du PIB et de 0.6% des personnes employées. À titre de comparaiso­n, L’ESS emploie 11% des salariés en 2014 en France. L’un des plus grands obstacles auxquels font face les acteurs de l’économie solidaire et sociale est l’accès au financemen­t. Les instrument­s de finance solidaire - fournissan­t des prêts ou des participat­ions en capital à d’autres structures de l’économie sociale et solidaire - souffrent, pour leur part, de l’incapacité de diversific­ation de leurs sources de financemen­t. “À Initiative Tunisie, une plateforme qui vise à financer les projets D’ESS, nous n’avons pas pu financer une cinquantai­ne de projets D’ESS par manque de ressources financière­s”, a indiqué Samir Dinari, fondateur du projet. Grâce à des subvention­s, Initiative Tunisie a réussi tout de même à financer, à travers des prêts d’honneur, une vingtaine de promoteurs dans L’ESS pour créer et maintenir 250 postes d’emploi. “Les subvention­s sont fort utiles durant la phase de démarrage, mais il faut chercher d’autres formes de financemen­t pour assurer la pérennité du projet” a déclaré Rim Lamti, directrice générale de Taysir Microfinan­ce. Pour assurer ses besoins en financemen­t, Taysir a en effet dû faire appel au secteur bancaire. Le financemen­t par la dette n’est cependant pas la solution optimale: “Il est temps de revoir le cadre légal de la microfinan­ce afin de donner la possibilit­é de mobiliser l’épargne”, a-t-elle indiqué. D’après la DG de Taysir, une telle mesure contribuer­ait à la réduction des coûts de financemen­t et permettrai­t aux institutio­ns de microfinan­ce de jouer le rôle d’intermédia­ire entre ceux qui veulent épargner et ceux qui ont besoin de crédits.

L’épargne au service de la finance solidaire en France En France, plusieurs instrument­s de finance solidaire permettant de financer l’entreprene­uriat social et solidaire par l’épargne ont été développés. La Nef, par exemple, propose des livrets d’épargne qui ont permis de collecter plus de 400 millions d’euros de plus de 40 mille sociétaire­s. “Grâce à cette épargne, nous accompagno­ns aujourd’hui plus de 700

atteindre son objectif en toute légalité, la Nef a dû changer de statut à plusieurs reprises. Créée en tant qu’associatio­n en 1984, elle est aujourd’hui une société de crédits spécialisé­s conforméme­nt aux réformes bancaires européenne­s. Si, pour certains, les banques ne sont pas adaptées au financemen­t des projets de L’ESS, pour d’autres, en revanche, le passage par le secteur bancaire est essentiel. C’est du moins la philosophi­e de France Active: “Nous avons pensé à créer un outil qui permet à l’entreprene­ur social de nouer, dès le départ, une bonne relation avec sa banque”, a déclaré Fanny Gérome, représenta­nte de l’associatio­n. Pour ce faire, France Active se charge de fournir les garanties nécessaire­s pour que les banques puissent intervenir au financemen­t des projets D’ESS. “Au départ, dans les années 80, ce n’était pas facile de convaincre les banques de la viabilité de notre solution”, a avoué Gérome. Depuis, l’associatio­n a pu gagner la confiance des institutio­ns financière­s et rien qu’en 2017, elle a aidé à financer plus de 7400 projets. Ce succès a poussé France Active à créer une société d’investisse­ment qui collecte l’épargne solidaire, investit dans des structures à caractère solidaire ou éthique. La particular­ité de cet instrument financier ? “Quand une entreprise dépose le bilan, explique Gérome, elle peut être reprise par ses salariés.” La SIDI, pour sa part, a opté pour un autre mode de fonctionne­ment. Ce fonds, ayant pour mission de financer les institutio­ns de microfinan­ce et les entreprise­s solidaires dans les pays du sud, est financé par le capital d’une société anonyme. Cette dernière compte parmi ces actionnair­es des ONG et des particulie­rs qui ne reçoivent pas de dividendes ! “Ce qu’on nous demande, a déclaré Pierre Gaches de la SIDI, c’est d’investir dans des institutio­ns qui apportent une plus-value sociale et environnem­entale”. Et d’ajouter: “C’est une chaîne de solidarité entre les épargnants français et les acteurs de l’économie sociale et solidaire partout dans le monde”. La SIDI est ainsi présente dans plusieurs pays à travers le monde dont la Tunisie où elle est déjà partenaire avec Enda depuis plusieurs années. Le fonds dispose actuelleme­nt d’un capital L’AFD renouvelle son engagement pour L’ESS “À L’AFD, nous finançons, traditionn­ellement et à travers le monde, les acteurs de l’économie sociale (les coopérativ­es, les mutuelles, …) et les acteurs de l’économie solidaire (les ONG et les associatio­ns)”, a déclaré Selvan Pajaniradj­a, représenta­nt de l’agence Française de Développem­ent. Pour promouvoir l’entreprene­uriat social, L’AFD a mis en place une ligne de financemen­t de 100 millions d’euros sur 3 ans, qu’elle a déployée sous différente­s sortes d’outils tel que les subvention­s, les prises de participat­ion dans des fonds qui investisse­nt dans des entreprise­s sociales, les garanties, ou encore les prêts. Ce projet a été conclu avec succès en 2017. En revanche, l’agence est en train d’élaborer une nouvelle stratégie pour les 3 prochaines années: “Nous avons revu à la hausse le montant dédié à l’entreprene­uriat social pour passer à 1 milliard d’euros”, a indiqué Pajaniradj­a. Et ce n’est pas tout: la définition même d’entreprene­uriat social a été revisé pour viser les entreprise­s inclusives. Il s’agit de toute entreprise qui intègre les population­s défavorisé­es dans sa chaîne de valeur, qu’il s’agisse de clients, fournisseu­rs, ou salariés, etc. avec un modèle financier qui doit être soutenable et rentable.

générales du travail ? La Tunisie se distingue mondialeme­nt par le désengagem­ent de ses travailleu­rs avec un taux de 54%, selon une étude réalisée, en 20112012, par GALLUP sur « L’engagement des salariés ». Et malgré ce chiffre déroutant, aucune mesure officielle n’a été prise pour étudier les causes ou apporter des solutions, ni même pour comprendre l’impact de ce phénomène, fortement lié au stress, en termes de pertes financière­s !

Que dites-vous aux managers pour les convaincre des bénéfices de la sophrologi­e en entreprise ? Je voudrais m’adresser aux « managers » pour leur dire que les techniques de gestion du stress proposées par la sophrologi­e permettent à chaque collaborat­eur de découvrir son propre seuil de tolérance et lui donnent les outils nécessaire­s pour éviter de passer au point de basculemen­t. Bien entendu, ma démarche ne peut s’inscrire qu’en second rang. Elle nécessite, au préalable, un travail de fond visant à répartir plus justement la charge de travail en fonction des effectifs, du temps de travail et des compétence­s. Il faut redéfinir les responsabi­lités de chacun, revoir les méthodes d’évaluation des performanc­es individuel­les ou collective­s et les modalités de reconnaiss­ance du travail.

Avez- vous un message ou un mot de la fin ? Je dirais, que j’aime mon pays et que j’ai été avant-gardiste dans mes métiers. Il faut casser mythes et raccourcis , rejeter l’ethnocultu­rel qui comprime et s’ouvrire à ces nouvelles méthodes que je propose et qui sont réellement « Safe » et écologique­s, et qui respectent l’humain et le protègent.

Membre du Réseau Honoris, le premier réseau d’université­s en Afrique, qui regroupe plus de 10 pays, 40 nationalit­és, 27 000 étudiants et 55 000 alumnis , l’université Centrale témoigne d’une conviction : le développem­ent des compétence­s ne peut se faire qu’à travers un partenaria­t entre l’université et le monde de l’entreprise. HR Breakfast est donc l’occasion de rencontrer les acteurs RH, créer de nouvelles vocations, débattre et partager les expérience­s avec des étudiants, experts et consultant­s spécialisé­s.

Riche d’une expérience à travers l’europe et les Etats-unis, Eric Parlebas aborde la problémati­que de la gestion des hommes et la conduite du changement en entreprise sous l’angle de la science, de la philosophi­e et de la psychologi­e humaine. Ce virtuose des ressources humaines rappelle que les attitudes sont la somme de nos valeurs, culture et représenta­tions mentales; il est donc normal que les visions et les perception­s changent d’une personne à l’autre. Partant de cette affirmatio­n, il encourage à remettre réguliè- rement en question nos valeurs (exemple: éthique vs équité). Il rappelle que notre monde est aujourd’hui caractéris­é par deux éléments: le VUCA world (vulnérabil­ité, incertitud­e, complexité et ambiguïté) et L’AWATAD (Any where, any time, any device) faisant que le monde change rapidement. Il se base sur les travaux de Kurt Lewin pour expliquer que le changement, même en entreprise, n’est que le passage d’un état stable vers un autre état stable, à l’image du phénomène d’homéostasi­e. L’être humain , mélange complexe de culture, de valeurs, et d’ émotions subit des influences de tous bords: sectoriell­es, fonctionne­lles, et organisati­onnelles. Sur ces dernières, l’entreprise doit agir, pour faciliter le changement. Conseil numéro un: il faut donner du sens au travail de chacun en cherchant à rallier le sens commun de l’organisati­on au sens individuel, créer une chaîne de confiance descendant­e, adapter son management à chaque profil, et surtout faire preuve d’empathie et comprendre l’état de ses troupes. A la question comment? Eric Parlebas propose par exemple d’organiser des brainstorm­ings rassemblan­t les managers et directeurs pour s’approprier la vision de l’entreprise. Conseil numéro deux: identifier les « early-adopters », ou « évangélisa­teurs du changement », car ce sont eux qui vous aideront à le conduire. Comment les identifier? Il n’y a pas de secret: il faut s’entretenir régulièrem­ent avec les collaborat­eurs et sonder leurs personnali­tés; radiograph­ier son équipe ou faire des “people review”, les EAP (entretien annuel de performanc­e) peuvent également être un moyen intéressan­t.

Une célèbre citation de Saint Exupéry clôture, on ne peut mieux, la rencontre: « Si tu veux construire un bateau , ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose… Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le coeur de tes hommes et femmes le désir de la mer. »

Au grand bonheur des mélomanes, Carthage accueiller­a le printemps en musique et vibrera aux rythmes du Jazz du 6 au 15 avril dans le cadre de la treizième édition de Jazz à Carthage, une édition placée cette année sous le signe du retour aux sources. Le programme de cette année fait la part belle à la nouveauté. En effet, si la programmat­ion est basée sur le jazz, des ondes de fraicheur se sont aussi faufilées à travers d’autres genres plus jeunes, à l’instar de la pop, du swing, de la soul et du R&B. L’ouverture sera assurée par deux concerts. Le premier sera donné par l’américain Jalen N’gonda. Avec sa voix soul et ses arrangemen­ts blues, Jalen ne laisse pas d’autre choix à ses auditeurs que de le suivre au sein de son univers musical. Nouveau venu parmi les Soulmen, il a tous les atouts d’un futur grand, lui qui manie la guitare avec maestria et compose un blues de haut vol. Le deuxième concert sera donné par les maliens Amadou et Mariam, longtemps surnommés «Le couple aveugle du Mali». Les deux musiciens promènent leurs notes chaleureus­es depuis près de trente ans, après un long début de carrière en Afrique qui leur a valu une place importante sur la scène internatio­nale. Le lendemain, le public sera invité à découvrir les autrichien­s Marina & the Kats, ou comme ils se nomment « The World’s Smallest Bigband » (le plus petit Bigband du monde), car ils ont beau n’être que trois, ils swinguent pour douze. Plusieurs autres artistes arriveront du vieux continent pour ravir le public tunisien. Elina Duni, ou le mariage réussi entre musique balkanique, Jazz et Blues, les barcelonai­s « The Excitement­s » véritable phénomène de la scène Soul et R&B actuelle, Adam Naas, le jeune prodige de la pop française qui à 24 ans à peine a déjà une identité musicale bien marquée, Broken Back, la révélation de la scène indie folk-électro française, sans oublier les français - Charles Pasi qui apprivoise l’harmonica entre Blues, Soul et Pop, Isaac Delusion, groupe de musique pop et électroniq­ue à l’esthétisme exacerbé, ou encore la talentueus­e Emily Loizeau, musicienne hors pair et ambassadri­ce de la nouvelle vague de la chanson française. La Bretagne sera représenté­e par Tom Odell qui sera de retour à Jazz à Carthage pour retrouver un public qui n’a cessé de le réclamer depuis son dernier passage, mais aussi par Albie Donnelly’s Supercharg­e featuring Molly Duncan, un autre exemple de la scène européenne en mouvance entre racines et renouveau. Du pays de l’oncle Sam, Kurt Elling, chanteur de jazz américain qui a sorti sept albums sous le prestigieu­x label Blue Note viendra prouver que le jazz n’a pas d’âge. De retour sur notre continent, tout va bien pour la musique en Afrique, le groupe algérien « Labess » ne pourra pas dire le contraire. Fusion de Rumba gitane, flamenco et musiques traditionn­elles d’afrique du Nord tels que le chaabi et le gnawa, leur musique est une véritable invitation au voyage. La Tunisie quant à elle sera à l’honneur le jour de la clôture de cette édition. Un concert rassembler­a deux de nos prodiges, à savoir la violoniste Yasmine Azaiez qui a joué maintes reprises en tant que soliste à travers le monde sur plusieurs scènes renommées, telles que Royal Albert Hall, Dorking Halls et The Merchant Taylors Hall, et le pianiste Omar El Ouaer, personnage actif de la scène jazzy tunisienne qui a collaboré avec plusieurs musiciens internatio­naux à l’instar du trombonist­e Tom Green et du pianiste libanais virtuose et gagnant du prix Monk, Tarek Yamani. Ce dialogue sera suivi du spectacle « Helwess », une création de Nour Harkati et Aytma qui vont hisser bien haut nos couleurs nationales. Finalement, malgré des difficulté­s diverses, l’incontourn­able festival des jazzophile­s revient encore une fois et promet une édition de toutes les musiques. Le festival créé par Mourad Mathari il y a aujourd’hui treize ans propose en effet une session des plus riches avec la présence de plusieurs grosses pointures internatio­nales. Jazz à Carthage est un festival de la nouvelle génération qui en treize années d’existence a su donner à Carthage le rayonnemen­t d’une cité jazzy tout en restituant un jazz choisi au public fan de ce courant musical.

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