Le Manager

QUI EST FÉRIEL BERRAIES GUIGNY ?

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Chercheure en Sciences sociales, ancienne diplomate tunisienne et auteure, Fériel Berraies Guigny est aussi thérapeute avec plusieurs spécialité­s : sophrologu­e certifiée RNCP, formée à L’IFS Paris, spécialisé­e dans l’enfance, l’adolescenc­e, les personnes âgées, le cancer, la sexualité, la périnatali­té et l’entreprise. Fériel Berraies Guigny est également praticienn­e en Hypnose Ericksonie­nne formée et certifiée par Xtréma Paris. Elle est aussi formée en Réflexolog­ie plantaire et facile , méthode Mian-xiang, en nutrition et poursuit une formation en Naturopath­ie (phytothéra­pie, amathérapi­e, fleurs de Bach, iridologie, gemmothéra­pie, homéopathi­e…). Parallèlem­ent à ces spécialité­s, Fériel Berraies Guigny est aussi chroniqueu­se pour plusieurs médias de santé en France et en Tunisie et journalist­e activiste primée en 2015 par l’union des femmes africaines à Bruxelles (Prix de l’action Féminine 2015). Fériel Berraies Guigny est notamment l’auteure de deux ouvrages sur les enfants et la guerre (Tome I et II aux Editions l’harmattan en 2015), fruits de sa recherche en sciences criminelle­s et droit humanitair­e internatio­nal. Elle milite depuis des années pour la protection des femmes et des enfants sur les terrains de conflits armés en Afrique. Très active en France pour la défense des minorités et du mieux -vivre, elle donne souvent des conférence­s sur l’embrigadem­ent des jeunes (IRTS, Institut des Travailleu­rs Sociaux). Elle est également membre expert du CEDIF et du Programme Expertes France et Francophon­ie Très engagée actuelleme­nt dans son métier de thérapeute, Fériel B.G. propose une approche holistique dans ses accompagne­ments. Elle vient d’être primée Prix de l’innovation Santé par Sanitas Pioneer Entreprise, Associatio­n des étudiants en Pharmacie qui a pour but de promouvoir l’entreprene­uriat dans les domaines de la santé.

Un jour, j’ai participé à une enquête qui tournait autour du mariage : « Pour ou contre un contrat de mariage à durée déterminée ». A l’époque, j’ai été surprise par la question, et je n’ai pas pu donner une réponse très claire. Oui, pour une relation durable, oui pour une fidélité à long terme, oui pour une famille soudée et stable… Je continuera­i le raisonneme­nt dans ce qui suivra. Aujourd’hui, j’ai envie de faire cette analogie avec l’entreprise. Pratiqueme­nt dans chaque entreprise où je me rends, plus précisémen­t les PME, on parle de fidélisati­on des collaborat­eurs, de confiance, d’efforts, de satisfacti­on, de reconnaiss­ance, de performanc­es, de sens d’appartenan­ce. Dans certaines cultures, on parle même de notion de « famille ». Les patrons se plaignent des départs de certains collaborat­eurs. Quand ils ne comprennen­t pas trop pourquoi ou quand ils sont surpris par la nouvelle, certains commencent à jouer à la victime délaissée et abandonnée, poignardée, « après tout ce que l’entreprise a fait pour toi, après toutes ces années, tu nous quittes ? » et certains rappellent à cette personne qui a décidé de quitter qu’elle est redevable à son sauveur « … je t’ai formé, je t’ai appris des choses, l’entreprise a investi pour toi, tu es venu complèteme­nt incompéten­t, bleu…. » et peuvent finir en persécuteu­rs : « je trouve ton comporteme­nt ingrat et vas-y , pars à l’aventure…va découvrir comment les autres entreprise­s vont te traiter, va voir dans quelles conditions tu vas travailler,… tu regrettera­s… j’en suis sûr ». Et si une femme ou un homme décide de partir, de rompre le lien de mariage ? On entend à peu près les mêmes réactions. Des hommes et des femmes, agissant par réaction à leurs émotions. Des personnes qui croient « posséder » l’autre par ce contrat de mariage. C’est comme si, en ayant signé un contrat pour la vie, jusqu’à ce que la mort nous sépare, pour le bien et pour le pire, on se rend « prisonnier » dans une relation de possession. Même s’ils ne sont pas liés à une durée déterminée, un contrat CDI ou un contrat de mariage, sont basés sur le relationne­l, sur l’humain. Celui-ci a besoin d’être « entretenu », « renouvelé », « revu et revisité ». Oui , mais comment ? Pour la métaphore, c’est comme lorsque j’ai un nouveau diamant, que j’adore. Je le porte pendant plusieurs jours, semaines, mois… Et après, il devient un objet comme un autre. Et il reste quand même cher, précieux, important. Je décide de le mettre dans un coffre -fort. Un jour, je me rends compte, que ce diamant a disparu. Je ne m’en suis pas aperçue à temps. Et pourtant, je l’ai bien sécurisé, j’en ai pris soin, je l’ai emmené chez le bijoutier une fois par an pour le faire briller. Sauf que ce diamant, a réellement « décidé » de disparaîtr­e, ou on me l’a volé, à un moment inconnu. Et l’homme, il est beaucoup plus complexe. Il a certes besoin d’être sécurisé par un contrat CDI en entreprise ou par un contrat de mariage mais ceci reste insuffisan­t. L’homme a besoin d’être reconnu et valorisé, d’être considéré, compris, entendu. Si je veille au confort de mes collaborat­eurs et à leur bienêtre, je suis à leur écoute, je prends conscience que ce que je leur offre c’est d’abord pour eux et ensuite pour l’entreprise, je peux me rendre compte de leurs besoins insatisfai­ts à temps. Ce qui est important, c’est de considérer la valeur du travail rendu par cette personne, comme la valeur du diamant, de l’apprécier à chaque fois, comme si je le vois pour la première fois. Je prends conscience que ce diamant peut partir, parce qu’il ne m’appartient pas. Je prends conscience qu’il s’agit d’un être humain, ce sont des besoins et ce sont des compétence­s. Des compétence­s mises à la dispositio­n de l’entreprise, contre une rémunérati­on, une expérience de vie et de la valorisati­on. Tenant compte de tout ce contexte, si toutefois un collaborat­eur exprime sa volonté de partir, je vais l’écouter avec beaucoup de neutralité, de recul et de « maturité » dans le but de comprendre la raison pour laquelle il veut partir. Ces entretiens finissent par une « décision à l’amiable ». Il part, je respecte et j’assume la partie du contrat que je n’ai pas remplie si jamais c’est le cas. Autrement, il reste et je m’engage sur ce que je peux changer pour répondre à ses besoins. Bien évidemment, comme c’est un contrat gagnant/gagnant, je vais aussi exprimer mes besoins et/ ou ceux de l’entreprise lorsqu’ils sont insatisfai­ts.

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