Le Manager

Entreprene­uriat féminin:

DANS LA CLAIRE DÉFINITION DU

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Dans la claire définition du qui fait quoi !

L’entreprene­uriat féminin sous le prisme de la diversité régionale : une approche inédite certes ! L’offre des services des différents acteurs de l’écosystème correspond-t-elle aux besoins spécifique­s des femmes entreprene­ures ? Y a-t-il une prise en compte des spécificit­és régionales dans la déterminat­ion de l’offre de services ? Tel est l’objet du mapping élaboré par l’associatio­n TAMSS (Tunisian Associatio­n for Management and Social Stability) à travers le projet Flag (Femmes, Leadership, Appui, Gestion). Le Mapping a pour objet de scruter l’écosystème entreprene­urial dans les gouvernora­ts de Gafsa, Mahdia, Kairouan et Grand-tunis. Focus.

Fruit d’une collaborat­ion avec le ministère de la Femme et l’union européenne (UE), le projet se donne comme objectif d’accompagne­r en 26 mois 75 micro entreprise­s gérées par des femmes, dont 50 nouvelles et 25 existantes, dans la pérennisat­ion de leur business modèle”, a précisé Yousr Mezgui Hrizi, la cheffe du projet lors d’une rencontre de restitutio­n des travaux avec les différents représenta­nts des structures d’accompagne­ment. Chema Gargouri, présidente de TAMSS a, pour sa part, rappelé que l’associatio­n créée en 2006 oeuvre depuis 2011 à combattre le secteur informel, à soutenir les femmes aussi bien sur le plan social que celui de l’entreprene­uriat et à renforcer les capacités des ONG. La réalité est sans conteste : si 60% des étudiants universita­ires sont de sexe féminin, le taux d’activité de ces ex-étudiantes n’a pas franchi la barre des 28%. Ce mapping est l’histoire d’un arrêt sur image qui saisit l’ensemble des dynamiques d’appui à l’entreprene­uriat dans les quatre gouvernora­ts à travers le prisme de trois piliers : le renforceme­nt des attitudes entreprene­uriales, les capacités à promouvoir l’entreprene­uriat et les aspiration­s et motivation­s à entreprend­re. Indéniable­ment, les 4 gouvernora­ts se re- joignent sur certains constats. De prime abord, l’instabilit­é des mécanismes et la faible utilisatio­n des programmes gouverneme­ntaux, en dépit de leur grand nombre. Le faible recours au programme RAIDA, mis en oeuvre par le ministère de la Femme, en est une illustrati­on. Ensuite, il ressort une grande faiblesse de la dynamique de plaidoyer et du réseautage dans les régions. De fait, ceci incomberai­t aux organisati­ons profession­nelles. Autre problème, l’absence de bases de données et des études relatives à l’entreprene­uriat féminin. Enfin, la qualité du financemen­t bat de l’aile. Les fonds à proprement parler existent, le hic est qu’ils sont majoritair­ement mobilisés vers la création plutôt que le développem­ent. Dans ce même sillage, Mohamed Madhkour, consultant et managing partner D’ADVI a précisé qu’une bonne pratique internatio­nale, à savoir la mise en place d’un fonds de garantie au lieu de concentrer les efforts sur les financemen­ts, débloquera­it le goulot d’étrangleme­nt. Quand bien même qu’ils puissent affronter des défis communs, le mapping a fait ressortir des spécificit­és à chacun des gouvernora­ts.

Kairouan : la formation et le tissu économique sont deux lignes parallèles

Au chapitre accès aux services d’appui à l’entreprena­riat, à l’export et à l’internatio­nalisation du tissu économique, le gouvernora­t de Kairouan est à la traine. Le gouvernora­t est caractéris­é par une faible présence des femmes cheffes d’entreprise et des femmes occupées dans le secteur productif, malgré un écosystème qui commence à prendre forme notamment avec la naissance d’un comité d’appui régional. L’étude a également fait ressortir qu’en plus d’un faible taux des population­s de l’enseigneme­nt supérieur (6%), la dynamique de l’apprentiss­age et des université­s est totalement décorrélée du tissu économique. Le marketing territoria­l est par exemple confiné au cliché de l’industrie agroalimen­taire alors que l’industrie mécanique y est en plein essor.

Mahdia, le gouvernora­t écrasé

Le gouvernora­t de Mahdia n’a pas encore tout à fait gagné le pari du renforceme­nt des aspiration­s et des motivation­s à entreprend­re. Entre Monastir, Sousse et Sfax, le gouvernora­t a un mal d’ambition malgré un fort positionne­ment dans le secteur de l’agricultur­e et de l’industrie agroalimen­taire. L’activité dédiée à l’export reste relativeme­nt modeste. Un autre défi, non des moindres, Mahdia dispose d’un arrière pays très vulnérable. Mohamed Madhkour a relevé, aussi, que les encouragem­ents et la création des conditions favorables pour les entreprene­ures sont très timides.

Gafsa: plutôt old school

C’est le renforceme­nt des capacités à entreprend­re qui bat de l’aile à Gafsa. Exploiter ses atouts en industries mécanique et textile et profiter de son important écosystème universita­ire relève tout

d’abord de la propension à innover ! Gafsa prend du retard vis-à-vis de cet ingrédient de succès, mais prend à bras-lecorps la question de s’adapter aux nouvelles technologi­es.

Grand Tunis se noie dans les méandres des porteurs de projet !

Le Grand-tunis, quand bien même bénéfician­t de l’infrastruc­ture la plus développée, souffre d’une forte pression de la demande eu égard aux services d’appui et de financemen­t existants. Plus particuliè­rement, l’offre publique de services ne peut pas absorber le stock important de demandeurs d’emploi et de porteurs de projets. Considérez Ben Arous, représenta­nt 30% de l’industrie nationale, il ne contient que trois bureaux d’emploi, et aucun business center. A bon entendeurs ! Autant d’enseigneme­nts qui devraient faire office de précieux inputs pour les décisions et les politiques publiques. Charge aux décideurs de capitalise­r sur les atouts et de remédier aux insuffisan­ces.

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On reconnaît au milieu Chéma Gargouri

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