CJD Sousse Quand la Fintech et la Blockchain dessinent le futur de la finance !
Conscient des forts enjeux, le CJD de Sousse a réitéré son engagement en tenant une journée dédiée à la Fintech et à la Blockchain sous le thème : « La technologie financière en Tunisie : « Fintech & Blockchain : opportunités et défis ». Cet évènement a été l’occasion de la rencontre des différents acteurs socioéconomiques afin de découvrir les opportunités que peuvent offrir ces mécanismes et de réfléchir sur les canaux réglementaires nécessaires pour les mettre en place en Tunisie. Une journée qui a été couronnée par la signature de deux conventions avec la Novation City et le Réseau Entreprendre. Ayant le vent en poupe, les nouvelles technologies appliquées à la finance prennent de plus en plus d’ampleur notamment avec l’émergence de la Fintech et de la Blockchain dominées par le fameux « Bitcoin ».
Difficultés juridiques
Mettre en place une base de données où sont enregistrées d’une manière sécurisée et transparente les traces des échanges entre les acteurs, telle est la définition de la Blockchain. Le recours à la Fintech, la nouvelle industrie financière qui déploie la technologie pour améliorer les activités financières, nécessite, en effet, un cadre juridique qui organise ses activités. Le recours à une plateforme financière qui permet à ses participants d’être constamment connectés et informés des transactions et l’usage des nouvelles technologies au service des entreprises financières doivent être régis par un ensemble de règles et de lois qui réglementent ces activités dans l’objectif de réaliser une inclusion financière capable de faire évoluer l’économie nationale. Ces nouvelles technologies, une fois adoptées dans les structures et institutions financières vont donner une importante valeur ajoutée en termes d’intégration financière. Ce qui a été confirmé par M. Slim Abdeljelil, enseignant et directeur du département de fiscalité et de droit des affaires à l’institut supérieur de gestion de Sousse et conseiller chargé de mission au cabinet de la présidence du Gouvernement. Et d’insister, dans son intervention « Le développement du secteur de la Fintech va nécessairement contribuer à l’inclusion financière en Tunisie car l’élargissement de l’offre et de l’utilisation des services digitaux vont permettre d’augmenter les points d’accès du système financier dans l’ensemble des régions et pour toutes les catégories sociales ».
Sur le point de révolutionner plusieurs secteurs de l’économie à commencer par la banque et l’assurance, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale, la Fintech et la Blockchain représentent, désormais, le nouvel horizon du monde de la finance.
Face à un taux faible d’inclusion financière équivalent à 27%, toujours selon M. Abdeljelil, la Tunisie est loin de réaliser une ascension économique malgré la présence d’un potentiel respectable de banques et d’institutions financières. « Uniquement 27% des Tunisiens adultes ont accès à un compte bancaire. L’accès des femmes, de la population pauvre et des zones enclavées à certains produits financiers est difficile. Il est alors nécessaire de s’ouvrir aux nouvelles perspectives telles que la Fintech et la Blockchain tout en assurant un cadre juridique clair et transparent », affirme -t-il. Selon M. Abdeljelil, « Les défis qui se posent aujourd’hui autour de la Fintech sont particulièrement techniques en l’occurrence le problème d’interopérabilité qui s’impose avec un écosystème de paiement manquant de fluidité entre les transactions monétiques ». Ces problématiques seront, désormais, plus faciles à résoudre grâce à un cadre réglementaire qui évolue depuis quelques temps, renforcé par la nouvelle réglementation des startups et d’une circulaire relative aux établissements de payement qui, selon lui, « vont créer une bonne synergie en matière de développement des solutions Fintech ».
Un mécanisme avantageux pour le système bancaire
L’intégration de la Blockchain et de la Fintech dans les institutions financières nationales est d’une valeur ajoutée non négligeables notamment au niveau de la rapidité des services, la facilité de leur exécution… Convaincue des bénéfices de ces nouvelles technologies dans les opérations financières, la Banque centrale tunisienne s’est engagée à mettre en place toute une plateforme au vu des considérables bénéfices attendus en matière de performance des systèmes de paiement et d’efficacité des services financiers. Lors de la première édition de l’africa Blockchain Summit qu’a abritée la Tunisie l’an dernier, la BCT en collaboration avec Paris Europlace et avec le soutien technique du Groupe Talan, a proposé dans un livre blanc, édité en l’occasion, une vision commune de la manière avec laquelle les banques centrales de la région aborderont les défis soulevés par la Blockchain afin d’instaurer un cadre réglementaire adéquat qui améliore l’efficience des marchés financiers. C’est ce qu’a réitéré M. Béchir Trabelsi, directeur général de la gestion des réserves et des marchés à la BCT, lors de son intervention. « C’est un nouvel écosystème qui est en train d’évoluer. Il est basé sur des innovations technologiques qui offrent la possibilité d’innover financièrement et qui est en train de nous pousser vers un paradigme différent », a-t-il déclaré. Et d’ajouter que « la Banque centrale ne cesse d’impulser les changements structuraux dans le pays et croire à notre jeunesse ».
La Poste Tunisienne et Universa Blockchain, des success stories
Séduit par ce concept novateur, initialement conçu pour le développement du Bitcoin, la Poste Tunisienne est pionnière en matière de Blockchain en Tunisie. Acteur majeur du secteur financier, la Poste Tunisienne a signé avec la startup suisse spécialiste de la Blockchain, Monetas, un partenariat dans le but de bénéficier d’une solution basée sur la Blockchain avec le système de paiement virtuel e-dinar. Un succès sans égal de la Poste Tunisienne dans la Blockchain qui a été, en effet, présenté par M. Slim Akrout, directeur services numériques chez la Poste Tunisienne. Par ailleurs, Universa Blockchain, a été présente sur la catégorie dirigeant en herbe et représentée par son business developper, Omar Bouattay. Ce jeune entrepreneur, énergiquement emporté par cette vision optimiste quant à l’avenir du monde de la finance en Tunisie, ne cesse, accompagné par une équipe de fer, de conquérir le monde de la Blockchain offrant une image optimiste des jeunes entrepreneurs tunisiens qui ne manquent que l’encouragement des autorités de tutelle. « Nous pourrons faire ce que l’économie parallèle ne fait pas : avoir des structures convenables, avec les plateformes de Smart cities, réduire la masse monétaire en circulation, fluidifier davantage les échanges commerciaux, opter pour le decashing… et tout ceci grâce à la Blockchain », a expliqué M. Bouattay. Et d’ajouter : « Universa est, en effet, là pour accompagner le gouvernement à faire tout ce changement, encore faut-il nous faciliter les procédures administratives qui suivent toutes les activités financières et qui entravent les opérations menées dans différents secteurs ». En dépit de tous les avantages qui la hissent au statut de « nouvel eldorado numérique », la monnaie virtuelle tarde encore à prendre son essor du fait de son manque de traçabilité, de son anonymat et de sa possibilité d’échapper au contrôle étatique, ce qui incite la convoitise des hackers, favorise l’évasion fiscale… Ainsi s’impose la mise en place d’un cadre juridique fiable, efficace et transparent afin de réglementer son activité.