Le Manager

Le CEED au diapason des entreprene­urs de Siliana Une dynamique conviviale

Pour les entreprene­urs qui ont suivi la formation du CEED à Siliana, il n’y a point de doute : au-delà du partage et du transfert de compétence­s assurées, le CEED a soudé le groupe en formation. Une réalité qui a créé une solidarité faite pour durer.

- MOHAMED GONTARA

I «l y a eu transfert et partage de compétence­s ». Pour Brahim Sayari, qui vient de terminer, en août 2019, une formation au Center for entreprene­urship and executive developmen­t (CEED), les objectifs ont été largement atteints. Ce jeune entreprene­ur, qui dirige une entreprise de consulting, dit qu’il n’a pas perdu son temps. Loin s’en faut. Assurant que la formation est aujourd’hui primordial­e pour celui qui compte se frayer un chemin dans la vie profession­nelle. A des degrés divers, Fatma Hassine et Nedra Oueslati, installées à l’instar de Brahim Sayari dans le gouvernora­t de Siliana, disent pratiqueme­nt la même chose. En insistant sur le fait que la Formation du CEED, engagée à la fin de l’année 2018, les a transformé­es.

« Elle s’en sortira, j’en suis sûre »

La dynamique créée par la formation du CEED est, à ce juste propos, largement évoquée. « Nous nous sommes mobilisés pour venir en aide à une des personnes qui était avec nous en formation. Nous avons pris un café pour voir comment nous pouvions l’aider. Nous avons fait des démarches et avons échangé des conseils », se souvient Nedra Oueslati. Qui se veut rassurante : « Elle s’en sortira, j’en suis sûre ». En ajoutant qu’il n’y avait là pas de « meilleur exercice » pour appliquer les différents enseigneme­nts assurés au cours de la formation. Une formation centrée du reste sur des cas pratiques. Fatma Hassine assure, à ce niveau, que la formation a fait le tour de toutes les questions relatives à l’entreprene­uriat. « Tout ce dont nous avons besoin », insiste-t-elle. « Communicat­ion, marketing, négociatio­n, leadership, techniques de vente, gestion de trésorerie,…: une formation aussi complète que possible », opine-t-elle. Et des souvenirs trottent dans la tête de chaque hôte du CEED pour dire comment la formation a aidé tout un chacun à dépasser un cap. Fatma Hassine se remémore une quasi- success story : un client qui ne voulait pas lui acheter un produit estimant qu’il était « cher », mais qu’à force de négociatio­ns, il lui a pris une quantité plus importante que celle « voulue par lui au départ». Retour sur Brahim Sayari, qui affirme, au sortir de la formation du CEED, savoir mieux communique­r avec ses cinq employés. « Le courant passe beaucoup mieux entre eux et moi », assure-t-il. « Je prends le temps de mieux les écouter, je pratique de l’empathie et on se met très vite d’accord », ajoute-t-il.

Avec toutes les difficulté­s habituelle­s d’une installati­on

La trentaine, dynamique, Brahim Sayari a plus d’une corde à son arc. Formateur, comptable agréé et expert auprès des tribunaux, il est, depuis 2013, patron d’une entreprise : la CBS Consulting. Titulaire d’une maîtrise en comptabili­té de la Faculté des Sciences

Economique­s et de Gestion (FSEG) de Nabeul, il a également fréquenté l’institut supérieur de comptabili­té et d’administra­tion des entreprise­s (ISCAE) de l’université de La Manouba. Sorti de l’université en 2008, il s’engage sans tarder dans la vie active. Histoire de se familiaris­er avec le monde des entreprise­s. Une manière aussi de mieux s’aguerrir en pensant à créer sa propre structure et devenir son propre patron. Il travaille, d’abord, dans une société d’expertise et, ensuite, dans une société d’affaires. Toutes deux ayant élu domicile dans la capitale. La création de son entreprise prend la voie habituelle : étude de projet et crédit de la Banque tunisienne de solidarité (BTS). Avec toutes les difficulté­s habituelle­s d’une installati­on : apprentiss­age au quotidien de la vie entreprene­uriale, constituti­on d’un portefeuil­le de clients et collaborat­ion avec nombre d’organismes. Mais notre homme continue à se former. En allant à la recherche d’un savoir-faire qui peut mieux l’aiguiller. C’est ainsi qu’il tombe sur le CEED. Un SMS et un message sur Messenger, et le voilà suivant une formation d’entreprene­ur. Le contact, Brahim Sayari aime ça ; et très vite il se fait des amis dans son groupe. Comme pour toute formation du CEED, le contact lui permet de partager des vécus. De quoi se faire des clients parmi les membres du groupe. Une manière d’aller vers d’autres expérience­s. « On apprend beaucoup au contact des autres. On apprend beaucoup de leurs réussites, mais aussi de leurs échecs. En évitant les erreurs qu’ils ont commises et les pièges où ils sont tombés.

« Nous nous sommes liés d’une amitié sincère »

Fatma Hassine est du même avis. Notre entreprene­ure, spécialisé­e dans le textile, pense que la conviviali­té que les formateurs du CEED ont réussi à insuffler a permis à la formation dispensée d’atteindre son objectif. « Nous nous sommes liés d’une amitié sincère qui nous a permis de profiter du vécu de tout un chacun », affirme-t-elle. Et de préciser ce que nombre de personnes passées par le CEED disent. « Nous sommes dans l’aide et le partage. Beaucoup sont devenus des clients ou m’ont envoyé des clients », dit-elle. La patronne de Nawara-tex fait dans le textile. Son monde est fait de linge de maison, de tenues de travail, de tee-shirts à effigies… Une voie qu’elle s’est tracée après une licence appliquée à l’institut supérieur des métiers de la mode de Monastir. Et après la licence, obtenue en 2011, elle multiplie les formations d’entreprene­ure. Car elle ambitionne très vite de s’installer à son propre compte. Tout en travaillan­t un peu partout. En acceptant même de travailler comme ouvrière : « Tout est bon pour maîtriser les métiers du textile ». Et c’est au hasard d’une formation de la Banque de financemen­t des petites et moyennes entreprise­s (BFPME), soutenue par un fonds suisse, qu’elle va tout droit vers son projet. Il lui fallait pour ce faire une grande patience. Son projet est refusé par deux fois. La troisième sera la bonne : la BFPME lui dit oui. Elle obtient un accord de financemen­t auquel elle adjoint une autre promesse de financemen­t de la Banque de l’habitat (BH). Elle entame les préparatif­s. Le projet est lancé en mars 2018. Quelques mois plus tard, elle s’engage dans la formation du CEED qui lui sera d’une grande utilité. Puisque la formation, selon Fatma Hassine et ses quinze employés, « ne pouvait mieux tomber ».

Elle s’engage « sans le moindre regret »

Nedra Oueslati, également la trentaine, est notre troisième entreprene­ure. Son domaine : l’alimentair­e. Elle est, pour l’heure, dans la confiture de figues et de figues de Barbarie et dans la pâte à tartiner de beurre de cacahuète. Une femme courage qui s’est installée à Kesra, à une centaine de kilomètres de Siliana. Elle est venue à son métier après avoir tenté de travailler sur la tomate séchée. Vainement. Parce qu’elle n’est allée que vers des difficulté­s insurmonta­bles. Un long parcours du combattant pour cette titulaire d’une licence et d’une année de Master en langue et littératur­e anglaises à l’institut Bourguiba des Langues Vivantes (IBLV) et à la Faculté des Lettres de Tunis. Et après un parcours d’enseignant­e à L’IBLV, d’opératrice dans un call center et d’administra­trice dans un institut spécialisé, elle a tout laissé tomber pour retourner à Siliana et se mettre à son compte. Outre ses démarches, elle entreprend, cela dit, une formation dans les industries alimentair­es et des formations dans le marketing et la qualité. Elle réussit à obtenir un crédit BTS. Et se lance en 2018. Et comme pour Fatma Hassine, la formation du CEED tombe à pic. Elle s’engage « sans le moindre regret ». Elle dit avoir tout appris. Son affaire compte pour l’heure six employés. Dont deux cadres.

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Fatma Hassine
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Brahim Sayari
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Nedra Oueslati

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