Titre PGH depuis la Révolution
(en TND)
le minimum syndical en matière de management. Si l’on ajoute quelques années d’expérience au sein de l’entreprise, prendre la relève n’est plus, théoriquement, une tâche difficile. Mais pour être un leader, c’est une autre histoire. Le leader doit avant tout avoir une vision pour l’entreprise qui se traduit via une stratégie claire et réalisable. Cette vision doit être partagée par tous les membres de l’organisation. En d’autres termes, il doit avoir du charisme pour inspirer ses collaborateurs et orienter leurs efforts vers l’objectif commun. Le leader doit être une personne humble et proche de son équipe. Les structures hiérarchiques, encore très répandues en Tunisie, sont une entrave à cela. Il faut que le jeune successeur ait la main libre et la forte personnalité pour chambarder les anciennes organisations et lancer des initiatives qui changent les relations au sein de l’entreprise. Toutefois, le contrôle à distance des pères fondateurs fait que cela ne se fasse pas au bon moment même si la volonté est présente. L’autre grande qualité d’un leader est l’intelligence émotionnelle. Là, on est vraiment dans le domaine de l’inné. Le leader doit être capable de se mettre à la place de l’autre, de comprendre ses soucis et de l’aider à trouver des solutions. Cette intelligence sert aussi dans la relation clients et la création de liens durables avec eux. La monnaie rare aujourd’hui est donc ce genre de personnes. Les managers qui ont les capacités techniques sont disponibles, mais ils ont besoin d’expérience qui pourrait leur donner l’opportunité de devenir des projets de leaders. Tout dépend de leurs capacités personnelles.
PGH l’a compris
Et le meilleur exemple en Tunisie pour illustrer cela reste PGH. La société, qui a été fondée et dirigée par Feu Monsieur Abdelwaheb Ben Ayed, continue à tourner après son départ. Sa mort était une perte pour tout le pays car il s’agit d’un leader qui a créé, à partir de rien, un empire qui pèse plus de 2,2 milliards de dinars en Bourse. La sagesse de l’homme a fait qu’il avait bien compris qu’après lui, la société risque de trouver des difficultés managériales et a pris la décision de changer la structure du Holding. Ainsi, un comité de direction a été mis en place, composé de 5 administrateurs, 6 hauts responsables du groupe et 6 responsables des pôles métiers. C’est une structure d’appui au Conseil d’administration qui l’assiste dans la prise des décisions purement techniques. En parallèle, la société s’est dotée d’un directeur général opérationnel et d’un directeur général. C’est ainsi que Monsieur Ben Ayed a remplacé son leadership unique par de l’intelligence collective. Le marché a bien valorisé ça car depuis la Révolution, la valeur du titre a presque doublé. C’est ça être un leader.