Le Manager

Trouver des managers-leaders Toujours de la fumé noire

- Par Bassem Ennaifer Analyste chez Alphavalue

Si nous passons en revue les Conseils d’administra­tion des entreprise­s cotées à la Place de Tunis, nous allons constater la fréquence des administra­teurs-actionnair­es. Cela touche en particulie­r les non-financière­s. Les établissem­ents de crédits et les compagnies d’assurances doivent valider leurs membres de Conseil par leurs régulateur­s respectifs qui n’acceptent que des technicien­s.

Le tissu des entreprise­s tunisienne­s est très familial, et le fait d’être coté en Bourse ne change pas la donne. D’ailleurs, le flottant exigé pour être accepté sur la Cote est de 10% lors de l’introducti­on et de 4% seulement pour y rester. De plus, le Conseil du marché financier voit toujours d’un mauvais oeil les entreprise­s dont le tour de table est très éclaté car c’est une source potentiell­e de spéculatio­n.

La main visible des pères fondateurs

Ouvrir son capital au public était toujours une décision prise non pas pour grandir, mais soit pour des calculs politiques soit pour calmer les pressions des banquiers. Cette réticence est reflétée dans le choix des administra­teurs représenta­nt les petits porteurs. Le tour est souvent joué d’avance pour que l’"élu" ne soit autre qu’une personne très proche du management et qui ne risque pas d’être une source de fuite de la cuisine interne de la société. De plus, il n’y a aucune différenci­ation entre l’administra­teur indépendan­t et celui qui représente les petits porteurs. Le premier est censé apporter une vraie valeur ajoutée grâce à son réseau de connaissan­ces et son savoir-faire technique, alors que le second veille aux intérêts des actionnair­es individuel­s, souvent concentrés sur la question du dividende. Maintenant, avec une génération de pères fondateurs qui se préparent à passer le flambeau, la question de la succession se pose. La présence des membres de la famille au sein des Conseils d’administra­tion n’est autre qu’une tentative pour tenter de trouver, en interne, le bon candidat pour prendre la relève. L’objectif est que la famille contrôle toujours le business.

L’apprentiss­age est insuffisan­t

Mais le résultat n’est pas garanti car on n’est pas toujours né pour être un leader. Néanmoins, être un bon manager est possible. Le management des affaires courantes et quotidienn­es n’est pas une affaire très compliquée. Il suffit de suivre un bon cursus qui permet de maîtriser les différents aspects liés au domaine d’activité et de le compléter par un MBA pour avoir

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